Après avoir analysé la saison passée, le président GRANGIEN et son entraîneur J.M. COULAIS repartent au combat avec d'autres objectifs avec moins de moyens. La descente en 2^e division a été difficile à digérer. Comme souvent, certains joueurs ont envie d'horizons nouveaux. La déception vient d'Éric CATINOT qui rejoint Oyonnax. Trouver un bon buteur de sa trempe va être difficile.

Les départs sont nombreux dont Said SADOUR qui signe à Angoulême, Ludovic RAMON et Fabrice DREAU au SC Nazairien, Cyril CHABOURY à La Rochelle, Paul FATAKITA et Louis MOLEANA à St JUNIEN et Pierre Louis BION à l'Isle sur Vienne, Christophe RAYMOND à Cholet, PASSICOUSSET et RIBREAU à Poitiers. Pascal COURONNE arrête sa carrière de joueur.

Parmi la vingtaine de nouveaux arrivants, on note : Landry LASSALLE pilier de Sarlat, Cédric DUPOUY 2^e ligne de Bègles, Dominique MAFFEI 3^e ligne de Saint-Nazaire, Térence BADINAUD arrière de Montélimar, Olivier REUS trois-quarts de Périgueux, Pascal FARGUES pilier de l'ACBB, Frédéric LERAY, trois quarts de La Rochelle, Yann PAINDESSOUS trois-quarts de Colomiers, Samuel GOILLANDEAU, talonneur des PTT Nantes, Bertrand QUEF 3^e ligne de l'ACBB, Olivier MASSICOT trois-quarts de Saint-Nazaire, FRAPPER 2^e ligne d'AURAY et Vincent ALVAREZ arrière de Saint Foix. Christian FOGLIA qui arrive de l'US Métro secondera JM COULAIS dans l'entraînement des trois quarts.

Dès les 18 août, on se met au travail. Engagé dans le challenge de l'Amitié, le S.N.U.C. reçoit pour son premier match, Vannes, le 27 août, aux Sables d'Olonne pour conclure le stage de cohésion. Supérieurs en mêlée fermée, les Nantais ont manqué de rythme et parfois de concentration, liée à leur dure préparation. Ils remportent ce premier match 13 à 9.

En se déplaçant à Saint Nazaire, J.M. COULAIS doit faire tourner son effectif pour jauger ses forces. Les locaux ne baissent pas les bras et malgré l'écart d'une division sont de redoutables adversaires qui ne s'inclinent que 15 à 11. En marquant tous les points, CAMBON a fait oublier CATINOT.

En arrivant à Vannes, le 10 septembre, le S.N.U.C. est un peu trop en confiance après ses deux premières victoires. Vannes, qui évolue en 3^e division se montrent supérieures en défense et le S.N.U.C. concède beaucoup de pénalités. La fin est sifflée sur la victoire méritée des Vannetais par 12 à 3.

J.M. COULAIS, à huit jours du début de championnat souhaite faire l'impasse sur le challenge de l'amitié. "Je formerai deux groupes. Car nous voulions un test supplémentaire du niveau deuxième division si bien que nous enverrons une délégation à Bobigny ce même week-end." La réserve du S.N.U.C., malgré leur volonté, n'a pas pesé bien lourd face à des Nazairiens très en jambes. Trop disproportionné, le match, devant une belle galerie payante, ne présenta aucun intérêt. Le S.N.U.C. s'incline 61 à 6. À Bobigny, l'équipe nantaise susceptible de commencer le championnat s'est bien comportée en ramenant une belle victoire 16 à 10. J.M. COULAIS est confiant bien que son effectif ne soit pas encore au complet.

L'histoire n'est qu'un éternel recommencement et attise toutes les passions. Onze ans après Trignacais et SNUCistes se retrouvent en championnat à la grande joie des trésoriers pour ce premier match à Pascal LAPORTE, le 24 septembre. Pour relever l'éclat de cette rencontre, le match sera arbitré par Joël DUME arbitre international[1]. Comme à leur habitude, les supporteurs Brièrons assurent l'ambiance autour du terrain et des buvettes. Tenus en respect par un bon arbitre, Nantais et Trignacais n'ont rien débordé. Ce fut un derby de gentleman, sérieux et rigoureux, au regret des nostalgiques traditionalistes des derbies d'antan. La pause était atteinte sur le score de 16 à 3 au profit du S.N.U.C. après que LERAY dit Cody marque un superbe essai concluant un beau mouvement des trois quarts. Les Nantais se contentent de voir venir, dominateur à la touche et dans les regroupements éprouvant les avants Brièrons. Finalement le S.N.U.C. l'emporte 19 à 8. Les entraîneurs sont satisfaits du comportement de leur équipe et chacun d'exprimer leur égal bonheur devant la qualité de l'arbitrage : "Une chance trop rare. Si l'on était sifflé comme cela tous les dimanches !"

La ferveur du derby retombé, le déplacement à Vierzon doit permettre de retrouver le goût de la victoire à l'extérieur. Les avants nantais sont dominateurs mais CAMBON, malheureux dans ses coups de pied, n'est pas dans un grand jour. La victoire était pourtant à la portée des Nantais, mais à 60^e minute Vierzon marque un essai annihilant tous les efforts. Le S.N.U.C. repart avec une défaite 10 à 3.

Le 8 octobre, NIORT arrive à Nantes dans l'espoir de remporter une première victoire. Frustré par son précédent match, COULAIS ne souhaite pas changer son équipe et a confiance dans son jeu. Dominateur les trois quarts du temps, le S.N.U.C. s'est offert trois beaux essais avec des trois quarts inspirés et créatifs dont deux de LERAY et un de MAFFEI et remporte une belle victoire 23 à 6. "C’est néanmoins une honnête préparation aux deux rencontres (Limoges et Tours) d’un tout autre calibre qui nous attend. On y verra plus clair dans deux dimanches", se satisfait JM COULAIS.

En se déplaçant à LIMOGES, les hommes de COULAIS savent qu'ils vont jouer contre un des favoris de la poule. L'équipe nantaise a longtemps contesté la victoire limougeaude, grâce à un paquet d’avants courageux et une défense bien organisée. Menant 13 à 9 à la pause, les locaux malmenés en première période ont mis une heure pour assurer leur succès. Malgré leurs blessures, autant morales que physiques, les Nantais se serraient les coudes jusqu'au bout mais ne peuvent éviter la défaite 30 à 12.

Pour la réception de Tours, le S.N.U.C. est privé de COVIN et VEYRIER, ayant pris trois matchs de suspension suite à leur expulsion à Limoges. FARGUES a récupéré sa licence et peu commencé en pilier. Dominé dans tous les compartiments du jeu, le S.N.U.C. n'a aucune excuse aux yeux de J.M. COULAIS : "On a été minable ! Aucune conviction, refus d'engagement physique et mental déliquescent. Je suis profondément vexé et avide de revanche". Les points précieux s'envolent après cette nouvelle défaite : 29 à 9.

Après la déroute de Tours, il faut tout de suite reconquérir le terrain perdu. Un impératif : retrouver la combativité et éventuellement remporter une victoire à l'extérieur qui les fuit depuis 19 mois. Mais un succès à Bourges, 3^e au classement, reste très hypothétique. Ce ne fut pas une grande partie de part et d'autre où chaque équipe est très souvent pénalisée. C'est un duel de buteur et à ce petit jeu, ALVAREZ est moins chanceux que celui des Berrichons. Le S.N.U.C. encaisse une nouvelle défaite : 18 à 6.

Avant de recevoir Poitiers, le 12 novembre, le danger devient pressant et le S.N.U.C. a le dos au mur. Devant une formation visiteuse bien organisée et plus maîtresse de son sujet, les Nantais ont eu beaucoup de mal à terminer le match. Ils concèdent leur cinquième défaite sans avoir pu les inquiéter. Pour son dernier match avec son club avant sa mutation professionnelle, le capitaine David Le GALL ne cachait pas sa déception : "C’est mérité, c'est vrai mais le problème se passe plus dans les têtes qu'ailleurs. Plus le match avance et plus on baisse de pied, c'est notre plus gros défaut". Avec cette défaite : 29 à 12, le S.N.U.C. se rapproche de la zone de la relégation.

Le 19 novembre, la réception d'un mal classé : Isle sur Vienne doit permettre de renouer avec la victoire. COVIN et VEYRIER, après leur suspension reviennent dans le groupe mais MAFFEI et CAMBON, blessés ne peuvent jouer. Le public est, lui, boudeur. Les travées de la tribune sont maigres et l'ambiance est tendue. Le S.N.U.C. a enfin renoué avec le succès. En prenant un départ sur les chapeaux de roues, ses avants se sont montrés en première ligne. Mais l’Isle parut trop tendre pour que ce rétablissement soit significatif. Cette victoire 26 à 8 fait du bien au moral mais l'équipe est toujours en convalescence.

Contre le 2^e de la poule, Saint Junien, il va falloir faire bonne figure pour ce dernier match aller. Les Nantais se mettant vite en œuvre et ALVAREZ ouvre le score dès la 1r^e minute. Sous une pluie permanente, les locaux prennent les choses en main. Et malheureusement à la fin du match, on doit constater qu'il a une classe d'écart entre les deux équipes. Le pack puissant de Saint Junien a dominé son adversaire dans toutes les phases de jeu. Le score est lourd : 37 à 12. Au classement, le S.N.U.C. est 7^e mais à seulement 2 points du dernier.

Le 3 décembre, le déplacement à Trignac revêt un caractère spécial, le perdant peut être condamné à la relégation. Les tribunes ont fait le plein (environ 2 500 spectateurs) et l'ambiance des chauds derbies est au rendez-vous. Un arbitre international Patrick ROBIN donne un peu plus de piment à cette confrontation. Les équipes se rendent coup pour coup et l'on se dirigeait vers un match nul 8 à 8. Alors que l'on était dans les arrêts de jeu, le demi de mêlée Trignacais MARTIN chipait la balle au nez et à la barbe de MASSICOT qui avait été irréprochable jusque-là. On devine la joie des locaux devant cette victoire 13 à 8.

Avant de recevoir Vierzon et devant son infirmerie, COULAIS constate amèrement : "La cour est pleine. Entre la réserve et la première, on a une équipe sur le flanc ! Je vais encore lancer des jeunes." On a retrouvé du grand S.N.U.C.. Conquérant, solidaire et inspiré. Auteurs de cinq essais, les Nantais ont remis les pendules à l’heure. Vierzon a été vexé d’une telle prodigalité. Lancés par un remarquable Massicot, qui transforma chaque mêlée en occasion d'essai, les trois quarts nantais disposèrent de boulevards. Cette victoire 42 à 14 laisse quelques espoirs de maintien.

Pour le dernier match de l'année, on se déplace à Niort, le 17 décembre, pour confirmer le redressement. On espère un match aussi plein des avants que des trois quarts comme dimanche dernier et la composition de l'équipe reste inchangée. La première mi-temps est atteinte sur un score de 6 à 6. Les deux équipes ont du mal à développer leurs jeux et sont souvent maladroites. Niort réussit une pénalité à la 45^e et remporte le match 9 à 6. On peut regretter cette défaite car un nul voire la victoire était à la portée du S.N.U.C..

Au classement quatre équipes se partagent la dernière place : Isle sur Vienne, Trignac, Vierzon et le S.N.U.C.. Il reste 7 matchs pour améliorer le classement. On va croire au Père Noël.

Pour débuter l'année 1996, le cadeau est gros. Le 7 janvier Limoges arrive en position de leader avec son entraîneur Pierre VILLEPREUX. N'a-t-il pas infligé un cuisant 91 à 19 à Vierzon pour son dernier match. On veut rêver à l'exploit d'une victoire. Le match avait bien commencé et NANTES menait 16 à 10 à la pause. En début de deuxième mi-temps Limoges marque deux essais qui obligent les locaux à courir après le score. Alors que la fin du match arrive à son terme, Les S.N.U.C.istes bénéficient d'une pénalité pour l'égalisation mais le poteau a renvoyé. Ils sont maudits. Et les arrêts de jeu ont consommé une défaite imméritée par une dernière pénalité limougeaude, la chance était du leur côté. Cette défaite 25 à 19 est difficile à digérer.

La situation du S.N.U.C. ne cesse de se détériorer. Désormais relégables, les Nantais n’ont d’autre choix que d'aller enfin chercher un succès à Tours assuré d'une qualification. Pour battre les Tourangeaux, il faut être très fort dans la conquête Ce n'était pas le cas de Nantes qui a pêché à ce niveau-là du jeu. Les Nantais ont tenu le coup durant la première mi-temps (8 à 3). Par la suite, l'équipe tourangelle, plus physique et plus dynamique, marquait 6 essais enfonçant le S.N.U.C. au fond du classement par 46 à 8.

"On va recevoir Bourges. Pas de tactique spéciale, mais le plus d'ardeur possible. Notre salut passera par un désir de férocité." Le message de J.M. COULAIS est clair. Le public (quelque 600 spectateurs) et la réussite sont revenus à Pascal LAPORTE, les cœurs se sont réchauffés malgré le temps frisquet. Auteur d’une première mi-temps emballante, le S.N.U.C. a rempli contre Bourges une partie de sa mission. Avec ténacité et panache, en inscrivant trois essais par CAMBON, FARGUES et BOSSE, l'espoir renaît. Malgré cette victoire : 27 à 14 et à trois jours de la fin du championnat, le S.N.U.C. est bloqué à la dernière place.

Gagner à Poitiers est une question de survie. Les hommes de COULAIS sont venus jouer crânement leur dernière chance de maintien. La première mi-temps ne fut pas d'une grande qualité rugbystique. Après la pause (3 à 3), plus appliqués, les Poitevins poussés par un public lui aussi retrouvé, recueillirent bientôt le fruit de leur abnégation en marquant un essai complété par le pied de l'ancien SNUCiste RIBREAU. Cette nouvelle défaite 16 à 3 est cruelle et condamne le S.N.U.C..

Le 4 février, une victoire à l'Isle sur Vienne peut laisser un faible espoir sinon c'est la relégation assurée. Le match fut longtemps indécis. Les locaux voulaient aussi cette victoire. Aucun essai n'est marqué devant des défenses agressives. Mais encore c'est dans les dernières minutes que le S.N.U.C. est battu 15 à 12 : 3 drop-goals de CAMBON (2) et MASSICOT et une pénalité de ALVAREZ.

Pour le dernier match à Pascal LAPORTE, le S.N.U.C. reçoit Saint Junien mais le cœur n'y est plus. L'entraîneur comme les joueurs voudrait que cela se termine sur une bonne impression. Après s’être enlisé toute la saison, le S.N.U.C. a fini, en pataugeant, dans la boue. Saint-Junien s’est mieux accommodé d’entrée des conditions de jeu épouvantables. Cette défaite 15 à 5 ne change rien. Ce bon vieux S.N.U.C. est condamné, pour la première fois de son histoire à évoluer la saison prochaine, en troisième division.

On s'attend à beaucoup de changements à tous les étages du club.