Le Président Pierre CRÉTIN souhaite que cette saison soit plus ambitieuse que la précédente et que le S.N.U.C. devienne le premier club régional. "La saison dernière nous avons eu un départ catastrophique du fait de l'arrivée tardive et des problèmes d'adaptation qu'a connu notre entraîneur Christian GRELON. L’essentiel était donc de nous maintenir en 2e division et nous y sommes parvenus. Cette saison nous pouvons viser un peu plus haut et outre la suprématie régionale, nous voulons atteindre les matchs de classement et passer au moins un tour.."[1]Les objectifs sont clairs.

Cette saison, le club a souhaité recruter des joueurs d'expérience pour encadrer la jeunesse et la fougue de son équipe qui lui ont coûté quelques revers la saison passée. Les vieux briscards du Sud-Ouest ont récusé souvent les propositions du S.N.U.C considérant celui-ci trop éloigné de leur "terre natale". Malgré cet échec, on enregistre les arrivées de : Philippe MERCIER 3^e ligne de Cholet, Max CAYLAN pilier de Castelsarrasin, Éric GAILLARDON de Vannes, Olivier DAMOUR 3^e ligne de La Rochelle, Émile ROBERT 3^e ligne de Paris et enfin Pierre ALBISTUR trois quart centre qui revient au club après un passage à Rezé.

Depuis le début août, on s'entraîne dur à Malville et on a hâte de démarrer les hostilités.

Le club de St Martin Pontchateau a eu l'excellente initiative d'organiser un tournoi le 27 août regroupant le R.C.Trignac, le S.C Nazairien et le Marsilly R.C. Bien en jambes, le S.N.U.C fait belle impression en battant en finale le S.C.Nazairien par 7 à 3 et remporte ce tournoi. Ce premier trophée lance la saison.

Le premier véritable match d'avant-saison, joué en trois mi-temps contre Lorient, a permis à GRELON de faire tourner son effectif et de juger la forme de ses joueurs. Tout n'est pas parfait et l'incorporation des petits nouveaux manque encore de cohésion mais les sources de progression sont nombreuses. La victoire leur revient 22 à 18.

Engagé dans le challenge de l'Essor, le S.N.U.C reçoit l'équipe de Meaux qui vient d'accéder à la 2^e division. Malgré quelques absences, GRELON n'a aucun problème pour constituer une équipe.[2] Meaux a tenté sa chance grâce à un pack conquérant mais son jeu souffre du manque d'enchaînement de ses actions. Après la pause, le S.N.U.C élargit le jeu et, grâce à cela, il distance aisément son adversaire pour gagner 23 à 6.

Pour le 2^e match du challenge, on va monter en intensité en recevant la grosse équipe de l'A.S. Police de Paris qui nous est familière depuis plusieurs saisons. Jusqu'à la mi-temps, les Nantais ont fait illusion, ne s’inclinant alors que par 11-6. Par la suite, le S.N.U.C. n'a pas fait le poids, ni au sens propre, ni au figuré. II a perdu trop de balles devant pour pouvoir prendre une part d’initiative normale dans le jeu. Les policiers, plus physiques et en meilleure condition gagnent normalement 33 à 6.

Avant de commencer le championnat, la réception de Vannes en match amical, le 24 septembre, doit permettre à GRELON de revoir son équipe après la lourde défaite contre les Policiers. Jouer sous une chaleur étouffante et animer par un même souci dans le jeu offensif, Vannes doit s'incliner lourdement 52 à 14 en n'encaissant pas moins de 10 essais.

Le championnat est lancé par un premier déplacement à l'Aigle, le 1er octobre. Les Nantais sont déjà handicapés par l'absence de JOUNIER, GAILLARDON, BONNIN, ALBISTUR et CURTY. Avec un vent fort et une pluie violente en 2^e mi-temps ne favorisait pas le jeu à la main. Chaque équipe a eu du mal à prendre l'ascendant sur son adversaire. Malgré tout, les locaux, plus volontaires remportent une petite victoire 6 à 0.

Pour le derby contre Cholet au stade Pascal LAPORTE, GRELON, qui vient d'obtenir son 3^e degré d'entraîneur, espère que son équipe va être revancharde après sa déconvenue contre l'Aigle dont MERCIER et CHATELIER sont revenus blessés. Les supporters locaux n'étaient du tout confiants devant l'absence de nombreux titulaires. Sous une chaude journée de fin d'été, les esprits s'échauffent et on essaie d'éloigner le ballon devant la virilité des avants choletais non sanctionné avec la complaisance de l'arbitre. Les Nantais, plus entreprenants et avec des trois quarts plus rapides, gagnent 11 à 0. (2 essais de SEGUY et CHARBONNEAU et une pénalité de DANE).

Le déplacement à Rouen est rendu difficile par les conditions du voyage (départ à 4 h 30 du matin en car) et les nombreuses blessures (huit joueurs touchés). GRELON et son équipe veulent rester positifs et n'ont rien à perdre. La mi-temps était atteinte sur un score de 13 à 9 en faveur des locaux. Rien ne semblait joué. Nos Nantais eurent le mérite de ne jamais baisser les bras mais doivent s'incliner devant Rouen 16 à 9.

Un public nombreux se presse à Pascal LAPORTE pour le derby contre les Sables d'Olonne des frères VILAINE, le 22 octobre. "Nous venons d'assister à un match passionnant et cela avec d'autant plus d'intensité que l'on approchait de la fin. Cela, essentiellement en raison de l'incertitude du résultat". Les défenses de part et d'autre annihilent toute velléité d'attaques. Avec un drop de CHARBONNEAU et une pénalité de DANE, le S.N.U.C., avec beaucoup d'énergie, sauve le match nul 6 à 6.

GRELON qui s'est blessé contre les Sables redoute le déplacement à l'U.S. Métro, le 29 octobre. Cette équipe ambitieuse a besoin de points et a connu plusieurs revers depuis le début de saison. Le Stade Nantais fit illusion durant les dix premières minutes, mais bien vite, le paquet d'avants adverses imposa sa loi aussi bien en mêlées fermées qu'ouvertes. Les Parisiens sont trop forts pour une équipe nantaise vaillante mais au moyen limité et remportent une belle victoire 22 à 6 (essai de CURTY transformé par DANE).

Le 5 novembre, l'équipe de Clamart, troisième de la poule, arrive à Nantes et affirme ses prétentions de victoire. Nos Nantais ne sont malheureusement pas dans le même état d'esprit. "Navrant, désespérant et surtout inadmissible ! C'est bien ainsi que l'on doit juger le comportement de l'équipe nantaise d'aujourd'hui." Le constat est simple, de trop nombreux éléments manquent de valeur, et surtout l'ensemble ne sait pas ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire dans telle ou telle situation de jeu. Il manque un leader. L'absence des titulaires blessés (60 % de l'équipe) leur est préjudiciable.

Les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas, le S.N.U.C. en déplacement contre l'A.S.P.T.T. de Paris est transformé." Un pour tous, tous pour un" ainsi titre Ouest-France à propos des Nantais. Deux équipes de bas de classement en quête de rachat. L'une, Nantes, jouant déjà pour sa survie : l'autre désireuse d’effacer l'humiliation orléanaise transcrite par un 56-0 sans appel. C'était en ces points la trame d'un match dont à la vérité, on n'attendait pas grand-chose. Quatre-vingts minutes plus tard, force est de saluer la victoire de I'équipe qui en avait voulu le plus. Une victoire qui restera celle d'un quinze indissoluble, qui à la vaillance et à l'abnégation d'un pack voué au sacrifice, sut tirer parti d'une défense exemplaire des trois quarts, étouffant dans l'œuf toutes les entreprises adverses. Si le match ne fut pas grandiose, on retiendra la victoire nantaise par 4 à 3 (Essai de DANE).

Le 19 novembre, la réception d'Orléans, 2^e au classement et favori de la poule et adepte du beau jeu, doit permettre de juger si le S.N.U.C. est sur le chemin du redressement. L'équipe alignée, avec quatorze blessés absents, a fait ce qu'elle a pu. Inférieurs en poids et en taille, nos avants se sont bien défendus. Sevrés de ballon, les trois quarts n'ont pu faire étalage de leur qualité. Le jeu médiocre de son équipe surprend le public après les éloges du week-end précédent. C'est une lourde défaite à domicile 23 à 3 (pénalité de DANE).

Encore un long déplacement, ce 26 novembre, pour y rencontrer Béthune, équipe comme son adversaire, mal classée et en recherche de points. La liste des blessés continue à s'allonger. PROUTEAU, DUCOMBS et CHARBONNIER ne sont pas du voyage. Heureusement GRELON peut compter sur une bonne réserve. La victoire est indispensable pour chaque camp mais chaque équipe évite de se découvrir. Le match n'a jamais atteint le haut niveau. Le S.N.U.C. a cru jusqu'à l'ultime seconde qu’il ramènerait à Nantes un nul précieux, mais une pénalité fit basculer le sort du match en faveur des Nordiques : 9-6 (Essai de BONNIN transformé par DANE).

À la fin des matchs aller, le S.N.U.C. est 8^e avec 14 points devant Béthune et Cholet. Le R.O. Cholet s'est vu infliger trois points de pénalité et match perdu contre l'US Métro.

On marque une pause dans le championnat pour un déplacement à Meaux dans le cadre du challenge de l'Essor. On s'aperçut très vite à la composition des équipes que le match avait perdu tout ou partie de son caractère de compétitivité. Ce n'était plus qu'un match officiel que se livraient deux formations pour le moins hétéroclites, amputées qu'elles étaient de nombreux titulaires laissés au repos en vue des tâches plus ardues du championnat. Meaux gagne par 14 à 10 (2 essais de J.C. CLAVERIE et de MERCIER, une transformation de BONNIN).

Le pari de GRELON de laisser des joueurs au repos contre Meaux va-t-il payer en recevant l'Aigle ? Il n'hésite pas à lancer un junior au poste de pilier : Philippe ONNO. Alors qu'il menait 15 à 6, tous les spectateurs s'accordaient à penser que cette fois, c'était bien parti. Hélas spectateurs et acteurs devaient déchanter car, à la suite d'actions, plus ou moins cafouillées par les locaux, le pack adverse tournait la mêlée et marquait un essai collectif sous les poteaux 15 à12. À l'ultime minute, le troisième ligne centre de l'Aigle arracha le ballon des mains de CHATELIER pour le poser quasiment entre les poteaux donnant la victoire aux visiteurs 22 à 15.

On commence à tirer le signal d'alarme car une victoire en terre choletaise, le 17 décembre est hypothétique. PAUTRIC et LAMISSE retrouvent leur place dans le pack. Est-ce le froid ou plutôt la peur de perdre un match à leur portée qui mire dans de petites conditions les formations en présence ? Le derby ne restera pas inscrit dans les annales. Cholet sort vainqueur 6 à 4 (Essai de BILLON). La trêve de Noël arrive à point nommé pour se changer les esprits et soigner les corps.

Roger CLAVERIE qui exerçait un poste de directeur technique a donné sa démission regrettant que des joueurs non assidus aux entraînements soient retenus en équipe première. Cette négligence ne serait-elle la conséquence de ces mauvais résultats ? Il est remplacé par René COLIS.

Le froid glacial de ce début d'année empêche la réception du R.C. Rouen. Le 14 janvier, après un mois sans jouer, le S.N.U.C. se rend aux Sables où il est difficile à gagner. Ce match de reprise n'est pas emballant, pourtant ce sont les Nantais qui font une meilleure impression, plus entreprenants et un peu en meilleure condition physique. Le S.N.U.C. doit s'incliner 12 à 9 (2 pénalités de LORDON et DOUSSE, un drop-goal de DOUSSE). Le match nul n'aurait pas été déraisonnable.

En arrivant à Nantes, l'U.S. Métro vient chercher une place qualificative alors que le S.N.U.C. veut à tout prix gagner pour éviter la 3^e division. La victoire finale des locaux, 18 à 14, n'est que justice. L'équipe a joué avec un moral extraordinaire et le pack retrouvé (mais incomplètement encore) une technicité de bon aloi. Les lignes arrière n'ont pu concrétiser leur valeur mais on les sent capables des meilleures performances pour peu que leur composition soit plus rationnelle.

Le déplacement à Clamart, chez un leader de la poule, le 28 janvier, ne laisse peu de place à l'optimisme de victoire. Il est dommage que nos Nantais démontrent leur valeur dans cette rencontre que dans la première mi-temps (6 à 0). Le score finale 30 à 4 ne représente pas par la véritable physionomie du match où les visiteurs ont montré un beau courage. Le S.N.U.C. reste dans le brouillard du bas de classement.

Pour la réception de l'A.S.P.T.T. de Paris, le 4 février, la victoire est impérative pour ce groupe encore en apnée. Il y avait des conditions idéales pour une partie idéale, un public fervent et un arbitre international Pierre PALMADE. Les Nantais dominent la première mi-temps mais ne concrétisent pas au tableau d'affichage. Battus au match aller, les Parisiens sont revanchards marque un essai à la 70^e minute et repartent avec une victoire 10 à 4 (essai de CHATELIER).

Il reste trois matchs qui vont être des finales. En premier, le déplacement à Orléans, le leader de la poule. Sur le papier et aussi sur le terrain, espérer une victoire, c'est mission impossible. Et pourtant Orléans a failli passer près de l'humiliation. Les SNUCistes déterminés et non impressionnés ont livré un match de toute beauté. Menant 3 à 0 à 10 minutes de la fin (pénalité de DANE), ils avaient la victoire en poche mais les Orléanais, poussés par leur public, jouent une pénalité à la main qui désorganise la défense nantaise et marquent un essai. C'est une grosse déception, dans le camp nantais après ce score final de 4 à 3.

Étant dans le trio des derniers, Béthune arrive à Nantes en espérant limiter les dégâts. Pour Nantes, la situation est grave mais pas désespérée. Les locaux prennent vite le match à leur compte et mènent 13 à 0 à la pause. Encourager par leurs supporteurs, le S.N.U.C. continue à déployer son jeu offensif aider un pack des plus performants et enlève une belle victoire 20 à 8.

Le S.N.U.C. n'est pas sorti d'affaire et doit vaincre Rouen, le match reporté du 25 février. Une victoire et on est sauvé, une défaite et on descend en 3^e division. Pourquoi n'a-t-il pas produit le même jeu pendant toute la saison ? Dès le départ, le ton est donné et les supporteurs sont emballés par le jeu pratiqué de ses favoris qui mènent 13 à 0 à la pause. Si rien n'est marqué en deuxième mi-temps, les locaux ne sont pas arc-boutés sur cet avantage mais ont poursuivi leur offensive. Harassés mais heureux, les joueurs signent leur plus belle victoire de la saison (13 à 0).

La saison officielle est terminée. C'est donc Cholet qui jouera en 3^e division, handicapé par leurs trois points de pénalité distribués par la F.F.R. pour leur mauvais comportement contre l'U.S. Métro et surtout son forfait pour leur dernier match.

Les rugbymans ne rangent pas pour autant les crampons et disputent quelques amicaux. Dans le souci de préparer leur phase finale et remonter en 2^e division, l'U.S. Tours arrive à Nantes pour se tester. L'état du terrain lourd et boueux n'est pas propice aux belles envolées. Nantes joue dans le même esprit que ces deux derniers matchs et remporte le match par 30 à 10.

Ne pas jouer une saison contre Trignac, n'est pas une saison complète. Le 11 mars, le S.N.U.C. concède le match nul à Lesvières. Pour les deux équipes, on a hâte de terminer la saison et on se sépare sur un match nul 6 à 6 (essai de GAUTIER transformé par CHARBONNEAU).

Les juniors sortent vainqueurs de leur poule régionale et sont qualifiés pour le championnat CRABOS. Après avoir battu Brest, le S.N.U.C. est éliminé en 32^e de finale contre le Stade Niortais par 13 à 9 (3 pénalités de CLAVERIE). Les Nantais pourront regretter de ne pas avoir su profiter de leur domination mais le Stade Niortais mérite cette victoire pour avoir inscrit un bel essai et avoir joué avec une volonté plus solide.

Les cadets sont champions régionaux U.F.O.L.E.P. en battant la Roche sur Yon. Ils rencontrent en 32^e de finale aux Sables d'Olonne l'équipe du Stade Rochelais et sont battus normalement 36 à 0.

Comme tous les ans, le challenge LECOINTRE est inscrit au calendrier des écoles de rugby. 18 clubs ont répondu présents réunissant plus de 700 jeunes rugbymans pour cette 20^e édition. De la bonne graine ne demandait qu'à se dégourdir les jambes sous un beau soleil pascal. En finale minime, La Rochelle battait le S.N.U.C. 10 à 4. Il en était de même en poussin 8 à 0 et en benjamin 4 à 0. Au vu des résultats, le Stade Rochelais remportait le challenge devant le S.N.U.C. qui n'avait pas à rougir de cette deuxième place.