Comme chaque saison, on a hâte que le rugby recommence. L'entraînement officiel commence le 21 août mais il faut noter et se féliciter que, sans attendre cette reprise, 30 à 35 joueurs depuis la fin de la saison dernière, à raison de deux fois par semaine, se retrouvent au stade pour maintenir leur condition physique. N'y aurait-il pas quelque chose de changé au sein du club fanion ?

Les premiers entraînements sont dirigés par Jacques MAURY mais Yvon LE GUELLEC, revenu au club, se voit confier le rôle de capitaine entraîneur par le président MOREAU. Il mettra tous ses acquis de son séjour au Bataillon de Joinville et au Racing Club de France au service de ses coéquipiers.

Fidèle à sa politique de jeunes formés au club, le Stade Nantais n'aura pas fait parler de lui lors des tractations habituelles de l'intersaison. Arrivent au club LE GLOAN 2^e ligne de CHOLET et MICHALDOU trois-quarts centre de St Hilaire de Riez. Seul Hugues PENGLAOU a demandé sa mutation. La jeune formation nantaise pourra en outre bénéficier de l'arrivée de juniors tels BENOIT, PAUTRIC, DOUSSE, CURTY Didier etc..

Les premiers amicaux commencent par un match de propagande à la Baule contre le Sporting Nazairien. Tous les joueurs n'ont pas repris les entraînements et c'est un groupe mixte senior et junior qui s'impose dans une opposition dirigée par 30 à 18.

C'est à une partie inédite et à une première à Nantes auquel est convié le public pour cette curiosité, ce jeudi 11 septembre. Le S.N.U.C. reçoit l'équipe américaine du Manhattan Rugby F.C. champion 1975 de la côte est des États-Unis, en tournée en France. Plus athlétiques et pratiquant un jeu où l'engagement physique est total, les Américains s'imposent par 21 à 3.

Il est toujours bon en début de saison de mesurer au R.C. Trignac pour tester et préparer l'équipe avant le début du championnat. Mené au score, le S.N.U.C. marque deux essais par Y. CURTY et PUECHALOU transformés par DUCOMBS et remporte une belle victoire 12 à 8. Tout n'est pas parfait et LE GUELLEC doit procéder à quelques réglages.

On attaque le championnat par la réception de Cholet, le 21 septembre. Le déroulement de ce derby avait été douloureux lors de la saison passée. Avec le retour des étudiants, l'effectif nantais s'est étoffé et on se doit de réussir le premier acte. Il convient de signaler que le match s'est déroulé sans aucun vilain geste et que le contentieux entre les deux équipes est passé aux oubliettes. Le Stade Nantais a toujours mené au score et ce match, de début de saison ne fut pas d'une grande qualité technique. L'essai de Y. CURTY et les 3 pénalités de DANE permettent de remporter cette première victoire par 13 à 7.

Quand Surgères se présente à Malville, le 28 septembre, c'est une équipe en pleine confiance et qui surfe sur les succès de sa saison passée. Le S.N.U.C. démarre en trombe et petit à petit la qualité de son jeu diminue aidant les Charentais à revenir au score. On remarque les débuts du junior Guy LAMISSE au poste de pilier en championnat. Il est dommage d'avoir laissé filer cette victoire qui leur tendait les bras. Les deux équipes se séparent sur un score nul 12 à 12 à leur satisfaction mutuelle.

Le 5 octobre, le leader de la poule le R.C. Sablais espère bien remporter sa troisième victoire en recevant le S.N.U.C. Le public qui était venu nombreux à la Rudellière n'a pas été déçu car il a assisté à un match de très bonne qualité. Sevrés de ballons, les Nantais ont joué crânement leur chance. Toutefois, les Sablais ont pratiqué un "rugby champagne" en marquant 4 essais mais la partie fut disputée virilement certes mais dans l'esprit rugby. Pour le S.N.U.C, c'est une grosse défaite 28 à 9.

On marque une trêve dans le championnat pour disputer le challenge de l'Essor contre Clamart, candidat à la Nationale 1. Absent le week-end passé, LE GUELLEC revient parmi ses troupes avec la ferme volonté de battre les Parisiens. Mais, plus athlétiques, avec une meilleure charnière et une ligne de trois quarts très performante, l'A.S.P.T.T. bonifie tous ses ballons et termine le match plus frais que nos Nantais, par leurs maladresses, ont contribué à leur victoire 13 à 7.

Le public déçu par la prestation de son équipe devant Clamart espère un rachat contre Poitiers en championnat. Les deux équipes sont en quête de points et le S.N.U.C. doit rester invaincu à Malville. Longtemps, les Poitevins ont pensé ramener une victoire en menant 10 à 0 devant des Nantais trop timorés. Mais à partir de la 50^e minute avec le remplacement de DANE, pas dans un grand jour, par NEVEU, le Stade Nantais devient plus appliqué et coiffe au final les Poitevins par une victoire minimaliste 11 à 10.

Le 26 octobre, le Stade Nantais se déplace à l'A.S.P.T.T. Paris pour le challenge de l'Essor. Les Parisiens ont des résultats en dent de scie et nos Nantais sont handicapés par l'absence de deux titulaires. Les locaux en veulent plus que leurs visiteurs et déroulent un beau rugby avec la complicité de leurs adversaires qui n'ont jamais cherché à fermer le jeu. Logiquement l'ASPTT l'emporte 15 à 3.

Le championnat reprend ses droits par un déplacement, le 2 novembre, à Saujon contre une équipe mal classée. À la pause, les locaux menaient 6 à 4 mais on sentait nos Nantais mieux organisés. La deuxième mi-temps leur fut plus profitable. En marquant deux essais par BRETON et RENOU transformés par NEVEU, ils repartent avec une belle victoire à l’extérieur 16 à 6. Contre toute attente, le S.N.U.C. est 2^e à égalité de points avec Surgères.

Le derby contre la Roche sur Yon va attirer un nombreux public à LAPORTE et éveillé leur curiosité. Les SNUCistes prennent ce match très au sérieux. Si la 1^er mi-temps fut d'un bon niveau technique, la seconde fut bien différente. Les Nantais qui avaient l'avantage à la marque par 6 à 0, ne dominèrent plus autant et parfois même pas du tout en 2^e mi-temps. Plus la fin approchait et plus les Vendéens voyaient leurs efforts s'amenuiser pour revenir au score. DANE dans les dernières minutes anéantissait tous les espoirs de victoire en passant un joli drop-Goal concrétisant la défaite du F.C. Yonnais par 0 à 9.

Le 16 novembre, c'est une rude épreuve qui attend nos Nantais à Niort. Ils sont en pleine confiance avec leur 2^e place au classement. Le Stade Niortais doit vaincre à domicile. Sur un terrain gras, une pluie intermittente et un vent fort ne sont pas propices aux belles envolées. Les locaux sont dominés en mêlée mais sont meilleurs dans le jeu ouvert. Arrivé 3 à 3 à la mi-temps 3 à 3, le S.N.U.C. pensait qu'il pouvait gagner avec l'appui du vent après le drop-goal de BRETON. Mais Niort marquait un essai à la 60^e et s'accrochait à ce maigre avantage pour gagner le match 7 à 6 avec beaucoup de maladresses du côté nantais.

Après 15 jours, le FC Yonnais revient à LAPORTE. Ce derby est disputé dans le cadre du challenge de l'Essor et n'aura pas la même saveur que celui du championnat. Les Vendéens présentent une équipe amoindrie par les blessures ou les indisponibilités. Dans l'esprit du challenge, le match est très ouvert, rapide et fort plaisant. La 2^e mi-temps est une des plus animées où le S.N.U.C. ne marque pas moins de quatre essais par DANE, DURAND, REGNIER et BONNIN et finit par l'emporter 31 à 7.

On aborde les matchs retour à Cholet avec un moral au beau fixe. Les Choletais en mauvaise position veulent "à tout prix" gagner et éviter la relégation. Le match est crispé et les deux équipes ont du mal à s'engager. Les efforts développés par les Nantais ne se concrétisent pas au tableau d'affichage et c'est un ancien SNUCiste Jacky GANDON par un drop-goal donne la victoire à Cholet 6 à 0 qui en avait le plus grand besoin.

L'alternance championnat challenge amène le S.N.U.C. pour une rencontre le R.C. Sablais en challenge, le 7 décembre. Le leader de la poule prouve sa grande forme en ne passant pas moins de 9 essais à une défense nantaise plus que passive. Bien servis par un paquet d'avants souverain et soutenus par une 3^e ligne débordant d'activité, les Sablais infligent une lourde défaite au S.N.U.C. : 44 à 9.

Ces deux défaites successives ne sont pas la meilleure des préparations pour aller défier le leader à Surgères. Le S.N.U.C. doit composer son équipe sans LE GUELLEC, blessé et sans DUCOMBS, CHIAMENTO malades. Un vent violent et très froid souffle pendant tout le match ne contribuant pas à la qualité du jeu. Les Charentais ont une très bonne défense contrariant les quelques attaques nantaises. Sans surprise, le S.C. Surgères sort vainqueur 16 à 4 (essai de BONNIN) d'un match qui ne sera pas le sommet de ce championnat.

Pour le dernier match de l'année, on devait recevoir l'équipe parisienne de Vitry mais après les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la semaine, le terrain déjà lourd est transformé en bourbier et injouable.

Le capitaine entraîneur LE GUELLEC, blessé à l'entraînement suivi d'une intervention chirurgicale, n'a toujours pas repris. Le dévoué et compétent BRETON a pris le relais pour entraîner. Pour la réception des redoutables Sablais, le 4 janvier, le pilier LE GUEVEL fait son entrée au côté de GUY et LAMISSE. Un jeune junior prometteur s'installe en 3^e ligne : Francis PAUTRIC. On ne reconnaît pas le leader sablais qui a un comportement exécrable sur le terrain.

"En ce jour, le public nantais n’a vu qu’un mauvais R.C. Sablais, mauvais d’ailleurs dans toute l’acception du terme. Il n’y avait pas cinq minutes que l'on jouait que déjà trois joueurs sablais s’étaient distingués par des brutalités, que d’autres s’en prenaient verbalement à l’arbitre. Étrange complexe de supériorité d’une équipe qui veut venir en humilier une autre en lui mettant des « points et des gifles » suivant l’expression rugbystique consacrée. Mais pour réussir dans cette entreprise, il faut être fort, très fort dans tous les domaines ; or, le R. C. Sablais aujourd’hui ne l’était pas. ../.."[1]

L'ancien Nantais NOUHAUD est coupable de plusieurs brutalités et est expulsé. À la 73 minute, le pilier sablais NOBLE, déjà pénalisé pour brutalités, est exclu. Tout va mal pour les Sablais qui repartent du stade de Malville avec une défaite 10 à 19. La F.F.R. prendra de lourdes sanctions en suspendant NOUHAUD jusqu'au 16 février et NOBLE pour le reste de la saison.

Le 11 janvier, le déplacement à Vierzon, en challenge, doit confirmer le bon comportement des Nantais. La ligne des trois-quarts et la 3^e ligne font preuve d'une "belle santé" pendant 80 minutes. En marquant 9 essais, le S.N.U.C. revient avec une belle victoire 42 à 12.

On attaque la dernière ligne droite du championnat. Le match à Poitiers risque d'être difficile car ils ont besoin de points pour disputer la phase qualificative. En gagnant, il reviendrait à la hauteur de leur adversaire. Les Nantais résistaient bien et n'étaient menés que 3 à 0 à la mi-temps. Mais en perdant de nombreuses balles en mêlée, le S.N.U.C. est balayé, en 2^e mi-temps par un Stade Poitevin survolté qui gagne le match 26 à 0.

Un succès est attendu pour la réception de Saujon, le 25 mars. Une victoire et la place qualificative sont atteintes, réjouissant dirigeants et supporteurs. La rencontre fut à l'avantage des locaux pendant toute la première mi-temps qu'ils terminaient sur le score de 10 à 3 à leur avantage. Alors qu'on pensait que la victoire semblait bien accrochée, l’équipe nantaise commença à fléchir. C'est on le comprend, après avoir vécu, des minutes d'angoisse que le clan nantais entendit enfin, le trille final, lui conservant la victoire d’extrême justesse par 14 à 13.

Le 1er février, le F.C. Yonnais souhaite monter qu'il sera dur de les battre sur leur terrain bien qu'il soit le dernier de la poule. Le moral n'est pas au beau fixe car ils sont assurés de jouer en 3^e division la saison prochaine. Après sa longue absence LE GUELLEC revient en 2^e ligne. La réaction tardive du S.N.U.C. ne fut pas suffisante pour battre des Vendéens qui ne baissèrent de rythme qu'au cours des vingt dernières minutes. La victoire du F.C. Yonnais par 15 à 10 ne souffre d'aucune contestation. Revanche méritée des Yonnais, mais, hélas ! Elle ne les sauvera pas pour autant de la dernière place.

La réception du Stade Niortais marque le terme de la phase éliminatoire du championnat de France de 2^e Division. Les Nantais souhaitent prendre une revanche du match aller perdu d'un point. Les Niortais assurés de leur qualification étaient peut-être un peu moins motivés. Le temps froid gêne les deux équipes et on assiste à beaucoup de maladresses. Mais le mérite revient aux Niortais. S’il faut citer un jour, un paradoxe du rugby, on peut le faire avec ce match, car enfin, Niort a dominé autant qu’il se peut au moins 70 minutes sur 80, et c’est le S.N.U.C. qui gagne par 7 à 0 (essai de TORRES et pénalité de DANE). Le S.N.U.C. tient à sa quatrième place qualificative pour la suite du championnat de France.

Les hostilités pour la suite du championnat sont données dès le 29 février à Chinon. À cette occasion, le S.N.U.C. rencontre l'équipe de l'A.S.P.T.T. Paris qui n'est pas une inconnue pour le club et qui nous avait battus en challenge de l'essor sur ses terres. Sur terrain neutre, les cartes sont rebattues. La composition de l'équipe, donnant toute satisfaction depuis plusieurs matchs ne subit aucun changement. Le match démarre tambour battant, c'est un beau match de rugby. Les Parisiens attaquent alors sous tous les angles mais ils accumulent les maladresses et, comme la défense nantaise est bonne, rien ne passe. Malgré leur domination constante, les Parisiens ne parviennent pas à concrétiser. Malgré ce forcing, le S.N.U.C. préserve son avantage et gagne par 7 à 3. (Essai de RENOUX et drop-goal de NEVEU).

Avant d'attaquer les 16^e de finale, on profite de ce week-end pour disputer un match amical contre le S.C. Nazairien, eux aussi qualifié. Absent d'enjeu, cette partie doit être agréable pour la bonne promotion du rugby. Même s'il manque trois titulaires dans la formation nazairienne, l'écart de division se confirme au tableau d'affichage où le S.N.U.C. gagne 44 à 14.

Le 16^e de finale se déroule à Tours, le 14 mars contre le C.A.S.G., équipe bien connue des Nantais qui vient de terminer 1^er de sa poule. " Maître en touches et ses regroupements, le S.N.U.C., plus jeune, attaque le match à toute allure par ses deuxième et troisième lignes. Mais les blessures du pilier Buffet et du centre MOUSSAUD diminuèrent le rendement de l'équipe et à la 57e le troisième ligne RENOU s’écroula au sol, touché à la jambe droite. Dès lors, le pack tout entier boita."[2] Le C.A.S.G. plus puissant au niveau de ses lignes arrière, pratiqua un rugby moins pointilleux mais plus méthodique. Le S.N.U.C. affaibli encaisse deux essais en fin de match et est éliminé 10 à 0 et subit une défaite honorable.

On clôt la saison par un match reporte du challenge de l'Essor contre l'équipe d'E.S. Vitry. La partie se déroule dans un excellent esprit où l'on pratique un beau jeu ouvert sans se soucier du résultat. Le score, conclut par la victoire du S.N.U.C. 22 à 21, est représentatif des intentions des deux équipes.

Les équipes des jeunes ont aussi un joli parcours.

Les cadets, champions de l'Atlantique, sont qualifiés pour la coupe nationale Jules Coulon. En 32^e, ils battent Le Havre et sont éliminés en 16^e contre le R.C. Chalon par 43 à 0.

Les juniors, champions de l'Atlantique, disputent le championnat de France Frantz REICHEL. En 32^e, ils éliminent Rouen, puis en 16^e le RC Orléans et se retrouvent en 8^e contre la grosse équipe de Béziers à Bordeaux. Ils n'auront mené que quelques minutes grâce à un drop de J.P. DOUSSE mais sur l'ensemble du match, Il n'y aura pas photos : 46 à 3. Béziers sera éliminé au tour suivant par Graulhet.

En challenge LECOINTRE, l'école de rugby se signale et remporte le trophée devant Trignac et Saint Nazaire.

Le président Ludovic MOREAU et son comité directeur sont heureux des résultats de l'ensemble des équipes qui les confortent dans leur politique de la formation qu'ils ont décidée depuis quelques saisons.