Après l'assemblée générale et le décès de Paul COURAUD, il a fallu élire un nouveau président. Peu de personne se bouscule pour remplir ce rôle ingrat. Ludovic MOREAU dit "Ludo", ancien équipier de Michel LECOINTRE, finit par accepter cette charge pour le club de son cœur. Les finances ne sont pas des plus florissantes mais on se relève les manches pour essayer de faire mieux que la saison précédente.

L'entraînement, repris sous les ordres de J. BOSSARD dit "Bobosse" à la mi-août, voit de nouvelles têtes dont :

- Christian POISSON du R.O. Cholet pilier

- Gilbert DUCOMBS de U.S. Nevers demi de mêlée

- Alain BRETON du U.S. Métro 3^e ligne

- Thierry LESAGE du R.C.Trignac ¾ centre

Concernant les départs :

- Bruno SEGUY au C.A. Béglais

- Joël LEMAIRE à R.C.Argentan

- BROUARD au RC Orléans

- Michel PAINDESSOUS au Vélo Sport Nantais

- ILLIAQUER au FC Yonnais

Le Rugby Club Pornicais, nouveau club du comité, organise un match de propagande entre le S.N.U.C. et le S.C. Nazairien, le 24 août. Cette mise en jambes permet de constater que la technique est là à défaut du physique encore perfectible.

Le club est engagé en challenge de l'Essor où la poule du S.N.U.C. comporte huit clubs dont six parisiens. Après un match amical perdu à Saujon, on se déplace à Courbevoie, le 15 septembre pour le premier match. Les Parisiens sont indéniablement supérieurs en marquant six essais. Incomplets, nos Nantais doivent jouer à 14 après la pause suite à la blessure de BONNIN. Courbevoie ambitieux cette saison, déjà en forme, triomphe finalement par 26 à 3 (pénalité de ROBIN).

C'est encore un déplacement à Clamart qui constitue une nouvelle épreuve pour le S.N.U.C. mais permet d'aguerrir l'équipe. Le nombreux public qui ceinturait le stade put voir évoluer deux équipes au style primesautier au jeu agréable et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à la fin de ce match, les Nantais reçurent une véritable et folle ovation qui complimenta également un match acharné mais d'une correction exemplaire. Si ROBIN, blessé au genou n'avait pas quitté ses partenaires à la pause, Clamart n'aurait certainement pas remporté ce succès 13 à 9.

Le calendrier n'avait pas été favorable aux amateurs de rugby et on se languissait du côté du Stade LAPORTE de ne pas voir de match. Le 29 septembre, les fidèles supporteurs ont l'occasion de voir leur équipe pour un derby contre le F.C. Yonnais qui vient d'accéder à la National 2. Pour ce premier match à domicile, les spectateurs sont ni déçus mais aussi ni convaincus par la qualité des débats mais tout est perfectible. La victoire du S.N.U.C. est méritée parce qu'elle est celle de l'équipe qui s'est montrée la plus menaçante surtout en fin de match où deux ou trois essais furent ratés de peu. Par 9 à 6, le S.N.U.C. remporte son premier match de la saison.

Le premier match à Poitiers en championnat s'annonce pénible. Les locaux souhaitent retrouver la Nationale qu'ils ont quittée la saison précédente. La supériorité poitevine fut assez nette, plus nette même que semblerait l'indiquer le score. La mi-temps était atteinte sur le score de 4 à 3 en faveur de Poitiers. Le physique et un peu de roublardise permettent au Stade Poitevin de remporter ce premier match : 13 à 6.

Le 13 octobre, c'est encore un déplacement contre un gros de la poule : l'US Cognac qui vient d'atomiser Niort 32 à 6. La jeunesse de l'équipe nantaise (- de 21 ans de moyenne) va encore trouver sur son chemin une formation aguerrie et doit compter sur l'absence de son capitaine entraîneur BOSSARD blessé. Si, sur une petite partie du match, le S.N.U.C. fait jeu égal, après la pause, Poitiers étouffe nos Nantais, sans que ceux-ci ferment le jeu, en marquant sept essais aggravant le tableau d'affichage par une victoire 57 à 6.

Le 20 octobre, on est heureux de retrouver Le stade de Malville pour la réception de Montluçon. Le besoin de points commence à être vital pour améliorer le classement. C'est après la pause que s'est joué le match. Le S.N.U.C. domine territorialement mais la botte de ROBIN puis de DANE ne trouve pas le cadre des poteaux adverses. Malgré une bonne prestation des avants, les faiblesses nantaises apparaissent plus nettement hypothéquant des actions qui eussent mérité un meilleur sort. La défaite 7 à 4 (essai de NEVEU) est dure à digérer.

Une tâche ardue attend le S.N.U.C. à Limoges entraîné par l'international Marcel PUGET, favori de la poule et actuel leader avec 3 victoires. Le temps est exécrable et pas propice au beau jeu. Chaque équipe y va de ses maladresses. Courageux dans le jeu de défense et attaquant avec le peu de ballons à leur disposition, le S.N.U.C. s'incline par 29 à 0. On partage la dernière place avec Niort après ses 4 défaites.

Au Stade de Malville, il est important de gagner contre nos voisins du FC Yonnais pour embellir le moral des troupes et ne pas hypothéquer son avenir en 2^e division. BOSSARD qui retrouve son poste doit pouvoir aligner sa meilleure formation. Les Yonnais souhaitent profiter de la mauvaise passe nantaise pour faire tomber le vieux doyen. Le match fut de qualité moyenne et très correct, hormis les gestes de brutalité de ILLIAQUER, l'ex-snuciste qui, par stupidité, voulait se venger, sans doute, mais de quoi ? Sur ses anciens camarades de club. Tout fut sauvé pour le S.N.U.C. enfin retrouvé dans le dernier quart d'heure de jeu. Après CURTY, surgit un providentiel BANQUIER pour un essai transformé par NEVEU. Le S.N.U.C. obtenait sa première victoire en championnat.

Le challenge de l'essor reprend ses droits avec la réception de Cholet pour un chaud derby. L'équipe emmenée par Michel CABANIER compte dans ses rangs un autre ancien SNUCistes Jacky GANDON. La formation nantaise est incontestablement trop jeune et inférieure en moyens physiques pour inquiéter celle de Cholet qui n'avaient nul besoin d'user d'arguments d'intimidation pour prendre le meilleur sur les locaux. Cholet gagne 32 à 3 (pénalité de ROBIN).

Cette défaite contre Cholet est dure à digérer pour les fidèles supporteurs et on a hâte de voir leurs protégés contre l'A.S.P.T.T. de Parsi en souhaitant un rachat. Et pourtant ce 17 novembre, le S.N.U.C. enregistre une nouvelle défaite mais moins humiliante que le précédent week-end. Le score est là pour en témoigner. L'argument athlétique des Postiers a prévalu dans leur victoire. Les essais de BRETON et DANE et les coups de pied de ce dernier n'ont pas été suffisants pour remporter la victoire 17 à 13.

Le 24 novembre, le déplacement à Cholet en championnat ne va pas être de tout repos après le revers en challenge. Les Choletais ne sortiront pas les mouchoirs s'ils peuvent gagner ce match. Le temps est couvert et assez froid. Le S.N.U.C. n'a pas d'espoir de victoire. Ne fermant pas le jeu, il a tenu tête longtemps aux locaux mais doit s'incliner 21 à 15 (5 pénalités de DANE). Niort, la Roche et Nantes partagent la dernière place de la poule avec 8 points.

La réception de NIORT, le 1er décembre, est un match à quatre points qui se joue. Le S.N.U.C. veut confirmer les progrès entrevus à Cholet et compte sur la bonne forme actuelle de DANE. On reconduit l'équipe avec le petit GAIGNEUR à la mêlée. Les Nantais dominent et gagnent logiquement 16 à 3. L'honneur est sauf et la dernière place est partagée maintenant par Niort et la Roche sur Yon.

Dans le challenge de l'Essor, les Nantais ne seront certainement pas à la fête le 8 décembre à Vitry. Les banlieusards parisiens accomplissent une saison très honorable. L'entraîneur BOSSARD fait tourner son effectif en laissant au repos BUFFE et RENOU et que quelques titulaires. Les Vitriots sont plus solides, homogènes, combatifs mais indiscutablement les plus actions provinrent des Nantais. GAIGNEUR "domina partenaires et adversaires et mérita la folle ovation d'un public de connaisseurs". Le S.N.U.C. laisse échapper une victoire à sa portée et repart avec un match nul 6 à 6 (essai de BONNIN transformé par GAIGNEUR).

Les supporteurs sont ravis, y a-t-il du mieux dans le comportement de l'équipe ? La réception de l'A.S. Police doit le confirmer. La composition maintenant stable lui confère une précieuse homogénéité. "Le Stade Nantais vient de réaliser une partie de nature à combler de satisfaction ses exigeants supporteurs". Les rugueux policiers n'ont rien pu faire contre la fougue de la jeune équipe nantaise. CURTY (2) et DANE y vont de leurs essais compléter par la botte de RENOUX (2 pénalités et une transformation). Cette victoire 20 à 9 prépare positivement le championnat.

Pour la réception du Stade Poitevin, le 22 décembre, le S.N.U.C. espère faire un beau cadeau à son fidèle public et s'éloigner de la zone dangereuse. La belle santé affichée les matchs précédents a véritablement éclaté au grand jour face à cette solide et trop rugueuse formation poitevine. En pratiquant un rugby, clair, offensif et dépourvu de toute malice ou de mauvais esprit. En marquant trois essais par BRETON (2) et BONNIN et malgré un arbitrage assez sévère, le S.N.U.C. remporte une belle victoire 12 à 4 clôturant l'année 1974 des plus belles façons.

L'année 1975 commence par la réception de l'U.S. Cognac 2^e de la poule derrière l'invaincu Limoges. Le S.N.U.C. doit laver l'affront du match aller mais il ne part pas favori en opposant sa jeunesse à l'expérience des Charentais. Tout a bien commencé et à la mi-temps, le Stade Nantais menait 15 à 7. La puissance du pack cognacais et la technique de haut niveau affichée ont eu raison de la fougue nantaise en 2^e mi-temps. Le S.N.U.C. s'incline 19 à 15 mais n'a pas à rougir de cette défaite.

Le 12 janvier, l'entraîneur BOSSARD est rassuré par la qualité et la bonne santé de son groupe qu'il emmène à Montluçon. Le pack des avants locaux se met vite à l'ouvrage et domine le pack nantais. La mi-temps est atteinte sur le score de 10 à 0. Le S.N.U.C. est vite désorganisé après la sortie de GAIGNEUR qui se fracture la clavicule. Les Nantais finissent par plier devant la supériorité des joueurs locaux par 18 à 3.

Limoges arrive, le 19 janvier, au stade Pascal LAPORTE comme leader de la poule en ayant connu que les victoires et ne concédant aucune défaite. Ce match représente l'apothéose de la saison et nos jeunes nantais vont vendre chèrement leurs peaux. DUCOMBS reprend la place de GAIGNEUR blessé. Malgré son mérite (6 à 6 à la mi-temps) et un jeu avec beaucoup de mouvements offensifs, le S.N.U.C s'incline logiquement devant un Limoges plus athlétique et surtout plus expérimenté 28 à 15.

Après le leader, c'est la lanterne rouge : le F.C. Yonnais qui nous reçoit en cette fin de janvier. Les Vendéens sont aux abois et voient la 3^e division se profiler la saison prochaine. Le match se déroule sous une pluie fine et continuelle, sur un terrain gras et glissant nullement propice aux grandes envolées. Le match est tendu et les esprits s'échauffent. Les locaux gagnent par 7 à 0 (score acquis à la mi-temps) mais, comme Niort a gagné, rien n'est fait pour la descente à l'étage inférieure.

Le C.A.S.G. qui ne fait pas un brillant parcours en championnat reçoit le S.N.U.C., le 2 février, en challenge de l'Essor. L'entraîneur BOSSARD apporte quelques modifications à l'équipe en mettant NEVEU à l'arrière et en plaçant MAURY au centre de la ligne de trois-quart. BUFFE reprend sa place de pilier. Le résultat de la rencontre en faveur des banquiers 38 à 16 suffit à comprendre la supériorité des parisiens et une équipe de Nantes qui va vite baisser les bras.

Il reste plus que deux matchs en championnat et le S.N.U.C. n'est pas encore sortie de la zone dangereuse. CHOLET, que l'on reçoit, le 9 février, ne va pas se laisser faire, handicapé par l'absence de Michel CABANIER qui a décidé de raccrocher les crampons. De plus, il vise la 3^e place leur permettant de disputer la suite du championnat de France. Ce derby doit ravir le public nantais avide de sensations fortes. "Nous venons de voir une rencontre particulièrement intense, passionnée, et, sur la fin, parfois dramatique. Et cela, tout simplement parce que l'équipe choletaise n'a su admettre la défaite, et, tout compte fait, a étalé devant le public nantais, qui n'avait vu autant de vilains gestes depuis de fort nombreuses saisons, le manque de fair-play et de loyauté sportive, dont hélas, elle a trop souvent fait la démonstration." Le journaliste A DUCHAYNE a bien résumé la physionomie du match. Grâce à son succès 17 à 0 le S.N.U.C. assure son succès grâce à son succès méritoire. Le mauvais comportement des Choletais continua hors du terrain et au Club House au pot de "l'amitié". Le délégué sportif de la F.F.R. retira quatre licences choletaises, preuve de leur mauvais comportement

Pour le dernier match de la saison, le 16 février, Niort devait nous accueillir bien tristement en connaissant leur sort pour la saison prochaine. Toutefois la F.F.R. venait de décider qu'il n'y aurait cette saison aucune descente en 3^e division et cette décision favorable aux Niortais les réconfortaient. Ils voulaient se faire pardonner par leurs supporteurs des déceptions qu'ils avaient causées cette saison. Ils n'y sont pas parvenus, et tant s'en faut, puisqu'ils ont subi la plus lourde défaite de l'année sur leur terrain : 17 à 0. Il est réconfortant de constater que l'incorporation assez massive de jeunes en équipe fanion du S.N.U.C. se révèle comme une opération grandement positive.

Le S.N.U.C. 6^e du classement, loin des prétentions qu'il pouvait espérer.

Afin de préparer la nouvelle saison et aussi remplir les caisses du trésorier, des matchs amicaux ont été conclus au Stade Pascal LAPORTE.

Le 2 mars, nous accueillons l'équipe B du Stade Rochelais. Un lever de rideau réveille les vieux souvenirs où les vétérans du Stade Nantais affrontent ceux du Racing Club de France. Les champions du monde et des environs battent les Parisiens 17 à 7. Le match suivant fut des plus attrayants avec des avants rochelais dominateurs dans les phases de conquête. On a admiré leur belle organisation collective et la vivacité de quelques actions nantaises. Le gain du match revient au S.N.U.C. 19 à 16.

Afin de préparer le 32^e de finale de 3^e division, le R.C. Sablais a souhaité se préparer à Nantes. Le S.N.U.C. prend ce match un peu à la légère. Les Vendéens, tout au contraire, sont motivés et se doivent de parfaire leur ultime mise au point. Ils remportent ce match judicieusement 48 à 4.

Le 16 mars, la réception d'Angoulême permet de se confronter à une équipe qui a raté sa montée en National A. Devant la piètre performance démontrée contre les Sables, nos Nantais doivent se racheter et se remettre en question. Ce fut un match plaisant et sérieux auquel on put assister le public. Prenant de l'assurance au fil des minutes, le S.N.U.C. l'emporte 26 à 22.

La réception du C.A. Béglais, le 6 avril, clôt la saison à Marcel Saupin pour un match de propagande. Éliminés en 16e du championnat de France, les Bordelais arrivent avec une belle équipe où figurent quelques internationaux dont Jacques CRAMPAGNE mais aussi deux anciens SNUCistes SEGUY et CHATELIER. Le tableau affichage, à la fin du match, reflète la différence de niveau entre les deux équipes. Bègles l'emporte 50 à 3.

Dans la tradition de fin de saison, on effectue un voyage dans le Pays basque espagnol où une rencontre amicale est organisée contre l'A.C. San Sébastian. En brillant ambassadeur du rugby ligérien, le S.N.U.C. l'emporte 22 à 17. Vivement la saison prochaine.