Comme chaque début de saison, on repart d'un tableau noir. Beaucoup de problèmes extra-sportifs sont venus ternir le début de la saison précédente suite au départ de Jean PALOT. Le président Paul COURAUD, reconduit dans ses fonctions, ne veut pas revivre les mêmes événements. "Le passé, c'est le passé. Nous avons tiré un trait. Nous regardons maintenant vers l'avenir". Un nouvel entraîneur arrive au club : Michel LESPES. Après un bref passage au F.C. Yonnais, cet ancien capitaine de l'U.A. Libourne, sera entraîneur et jouera au poste de talonneur ou de pilier.

De nouveaux joueurs arrivent au club

- BOURDENX ¾ aile de U.S. Dax

- DANE ½ d'ouverture de U.S. Dax

- LAGUERRE ¾ centre de Stadeceste Tarbais

- HAURE 3^e ligne de Section Paloise

- COHONNER ¾ centre de S.C. Nazairien

- DANDEC ½ de mêlée du V.S. Nantais

Au rayon départ

- TRICOT Jean 3^e ligne va au RC Sablais

- LE COZ ¾ aile va au RC Sablais

- VIOLIN Pilier va à S.C. Nazairien.

Deux équipes juniors et deux équipes cadets sont engagées dans les compétitions de la F.F.R. De plus, une équipe réserve est engagée dans le championnat régional.

Les nouveaux bureaux étant terminés, le S.N.U.C. transfère son siège social de la rue Santeuil au stade Pascal LAPORTE. Le terrain d'honneur vient de se doter d'un éclairage plus puissant et les vestiaires et les douches vont être modernisés. Va-t-on vers un avenir plus radieux ?

Les entraînements commencent plus vite que d'habitude. Dès le 4 août, plus de 30 juniors et seniors travaillent leur souffle et leur condition physique dans une ambiance de rentrée.

Les premiers matchs de préparation arrivent très vite. Le premier match est assez original. Une escadre britannique est stationnée dans le port de Nantes. Les marins ont souhaité disputer un match amical contre le S.N.U.C.. C'est une bonne occasion pour les marins de faire un peu d'exercices et à nos Nantais de se mettre en jambes et de retrouver la compétition. Que dire du match ? Les quelques 47 points à l'avantage des Nantais suffisent à décrire la domination constante du S.N.U.C..

Pour la création du R.C. Baulois, un match d'exhibition a été conclu contre le S.A. Hagetmau. Les Nantais font étalage d'excellentes possibilités surtout dans le jeu à la main et remportent le match 12 à 7.

Bien qu'évoluant à l'étage inférieur, un match contre Trignac sur ses terres est toujours riche d'enseignement. Le S.N.U.C. est privé des services de leur ligne de trois-quarts habituelle à la suite du mariage d'un des leurs. Le match est très agréable mais les Brièrons, devant leurs nombreux supporteurs, se montrent supérieurs en gagnant 26 à 4.

Avant de commencer le championnat, le match contre le Racing Club de France où évolue l'ancien Nantais ZLICARIC va permettre à LESPES de constituer son 15 de départ. Le public, qui se pressait à LAPORTE, a été conquis par la qualité du jeu pratiqué par les deux équipes. Le Stade Nantais est animé d'un esprit combatif remarquable et cela fut suffisant pour maîtriser et dominer le beau jeu des Parisiens. Avec cinq essais, le S.N.U.C. l'emporte 34 à 9. À noter que pas moins de 10 joueurs formés au club évoluaient dans l'équipe victorieuse.

Pour le premier match de championnat, on est gâté en recevant un gros morceau : l'équipe des étudiants parisiens du P.U.C. Le 17 septembre, Marcel Saupin a attiré un nombreux public venu jauger son équipe favorite et mis en bouche par les résultats des matchs amicaux. Parmi l'équipe du P.U.C. évolue Patrick BOUVIER (formé au S.N.U.C.) et fils de Marcel BOUVIER. Avec un pack conquérant, les trois quarts nantais s'en donnent à cœur joie et assurent la victoire en 2^e mi-temps par 3 beaux essais de MAURY, NEVEU et SEGUY soit 14 à 4.

Ce 24 septembre, Saupin accueille pour la première fois un derby contre le R.O. Cholet, nouveau promu en 2^e division emmené par les frères CABANIER. La bataille est rude et on joue souvent les gros bras en oubliant le jeu. Cette débauche d'énergie ne profite à aucune des équipes qui se séparent sur un score de parité 10 à 10. La frustration est du côté nantais.

Gagner à St Junien, le 1er octobre serait un exploit. Tout avait bien commencé pour le S.N.U.C. qui menait 12 à 7 à la mi-temps et les supporteurs locaux commençaient à avoir des sueurs froides. En 2^e mi-temps, les équipes se neutralisent et St Junien, profitant de l'indiscipline nantaise et aussi d'un arbitrage bienveillant, passe trois pénalités et remporte le match 16 à 12.

Le 8 octobre, dans le cadre du challenge de l'Essor, on reçoit Saint Médard. LESPES profite de ce match pour faire tourner l'équipe. Jouant dans l'esprit du challenge, les deux équipes ont pratiqué un jeu ouvert permettant de faire courir la balle et les hommes. Cette journée d'entracte du championnat, en marquant 5 essais, la partie est profitable aux Nantais par 24 à 11.

La réception de l'A.S.P.T.T. de Paris, le 15 octobre, revêt une importance primordiale. Le vainqueur sera bien placé pour la suite du championnat. La victoire fut longue à se dessiner après le 3 à 3 atteint à la mi-temps. Si le résultat du match revient aux locaux par 20 à 3, les exigeants supporteurs ne laissent pas éclater leur joie devant les mauvaises passes, les fautes de mains et les échecs répétés des tirs au but de leur ouvreur.

Pour le déplacement à Angoulême, le S.N.U.C. doit limiter les dégâts chez le leader de la poule qui est à la recherche d'une cinquième victoire en cinq matchs. Les Charentais emploient des arguments frappants dont LESPES et BUFFE en font les frais pour essayer de remporter la victoire devant des Nantais vaillants. Le S.N.U.C. s'incline 28 à 10.

Pour la réception de Montluçon, LESPES apporte quelques modifications à son équipe. DREAU remplace BUFFE au poste de pilier et LEMAIRE remplace LE GUELLEC suspendu jusqu'au 30 octobre. Un petit jeune de 19 ans, arrivé de Dax, démarre au poste de demi-ouverture : Patrick DANE associé à MAURY, BOURDENX glissant à l'arrière. Le match nul 3 à 3 reflète la partie. Le S.N.U.C. n'a jamais pu élever le niveau de son jeu surtout celui de ses avants.

Par un temps brumeux et froid, le 5 novembre, le Stade Nantais remporte sa rencontre contre le SA Arcachon en challenge, par 18 à 12 par trois essais (MOUSSAUD, BOURDENX, ILLIAQUER) tous transformés par DANE.

Le 12 novembre, on s'attend que le derby contre le R.C. Sabalais, entraîné par Jean PALOT, soit explosif. Pas moins de 4 à 5 joueurs, anciens SNUCistes, évoluent chez les Vendéens. Supérieur dans tous les compartiments et profitant des maladresses sablaises, le S.N.U.C. l'emporte 18 à 12. À la fin du match, Jean PALOT déclare : "L'équipe a manqué un peu de maturité. Mais le résultat est bien loin de refléter l'équilibre du match. On se reverra".[1]

La réception de Rouen, le 19 novembre, contre le dernier de la poule doit être une formalité. C'était sans compter sur l'arbitre anglais TITCHEN qui abuse de son sifflet de part et d'autre. "Certains avaient raison de se demander si ce malheureux personnage était fou ou saoul ! Ce à quoi d'autres répondaient que c'était un Anglais ! Ceci est évidemment vrai, et si ce n'est une excuse, c'est certainement une explication".[2] Le S.N.U.C. gagne difficilement 10 à 9.

Le Stade Nantais qui occupe la 2^e place de la poule se rend chez le voisin niortais loin de toute sérénité compte tenu de l'absence de plusieurs titulaires. À la mi-temps, le score était de 3 à 3 mais les blessures de ILLIAQUER et de BOURDENX handicapent les Nantais qui s'inclinent 10 à 3.

Après un intermède victorieux contre Salles en challenge de l'Essor (22 à 9), le S.N.U.C. se déplace à Paris contre le P.U.C., le 10 décembre. Dès la 6^e minute, les Nantais sont privés de leur maître à jouer MAURY blessé au genou. À 15 contre 14, le combat devenait inégal et Nantes, malgré son courage, encaisse une sévère défaite : 38 à 3.

Le déplacement chez le voisin choletais va encore être rude. D'une grande intensité, viril mais d'une âpre beauté, le match se conclut par la victoire de Cholet 13 à 6. Le S.N.U.C. a joué encore à 14 suite à la blessure de LAIDET en milieu de la 1re mi-temps.

Saint Junien arrive à Saupin en pleine confiance après avoir fait subir la première défaite au leader Angoulême. Les abus des fêtes ont du mal à être digérés. Le S.N.U.C. propose une mauvaise copie où avants et lignes arrières ont produit un jeu indigne de leur rang. Qualifiable, il y a quelque temps, il s'enfonce dans le bas du tableau. Cette défaite 16 à 4 démontre la faiblesse du moment. La cote d'alerte est atteinte.

La victoire pour le déplacement contre l'A.S.P.T.T. de Paris et avant de recevoir le leader Angoulême est impérative. Dominé en 1er mi-temps et déjouant les pronostics, le S.N.U.C. récolte le fruit de toute son équipe par une belle victoire 12 à 10.

Pour assurer une place qualificative, il est impératif de gagner ce 28 janvier. LESPES va-t-il pouvoir compter sur une équipe "commando" où il manque toujours MAURY. Durant le match et devant la fluctuation du score, le nombreux public est passé par tous les états : déception, satisfaction, inquiétude et encore déception pour un résultat final en faveur des visiteurs 28 à 21. Cette défaite enlève tout espoir de qualification.

Le 4 février, les Montluçonnais réduits à 14 dès la 33^e minute se sont accrochés pour préserver leur maigre avance et gagner le match 10 à 9. Le S.N.U.C. n'a pu parvenir à concrétiser à la marque sa domination évidente et prendre en défaut la très méritoire défense de Montluçon.

Le R.C. Sablais veut une revanche à Pascal LAPORTE, ce 11 février. PALOT n'avait pas digéré la défaite au match aller. Pourtant la partie se déroule sans agitation mais aussi sans passion. Le S.N.U.C. n'a jamais été menacé et remporte le match 13 à 4.

Pour le dernier match à domicile, les Nantais accueillent leurs vieux rivaux niortais. "Quoi qu’il en soit, les Nantais amateurs de ce rugby que le S.N.U.C. est appelé à représenter, sont profondément déçus, navrés, voire désespérés par ce dernier match de championnat qu'ils viennent de voir ! Alors, une question : comment reprendre espoir et confiance ?"[3] Niort repart avec une victoire 20 à 12

Pour le dernier match en championnat, le 25 février, le Stade Nantais se déplace en toute décontraction, car le résultat n'aura aucune conséquence sur le classement. En étant battu, 18 à 10, le S.N.U.C. termine sa saison de piètre façon. L'ancien rugbyman journaliste et S.N.U.C.istes A DUCHAYNE termine son article :"Comment sortir le rugby nantais du marasme où il végète depuis trop longtemps ?[4]"

Il reste le challenge Essor où le S.N.U.C. occupe la première place de sa poule. Le 4 mars, le déplacement à Cholet se traduit encore par une défaite: 15 à 10 mais il reste leader de sa poule.

C'est à Arcachon que les Nantais se déplacent pour rencontrer en quart de finale du challenge: l'US Orthez. Mieux organisé au niveau des avants sous la conduite de SABATOU, capitaine lucide et avisé, et nettement plus incisif en trois-quarts, le S.N.U.C. l'emporte facilement 21 à 10.

La demi-finale est disputée à Royan, le 8 avril, contre les Gersois de Vic-Fezensac. La partie est ardemment disputée sans atteindre un niveau technique élevé. Le S.N.U.C. marque trois essais par MOUSSAUD (2) et SEGUY et une transformation de ROBIN. La victoire nantaise 14 à 3 les propulse en finale.

C'est à GUJAN-MESTRAS que le S.N.U.C. vient disputer sa finale contre le S.C. Pamiers. MAURY, toujours blessé, ne peut pas encore jouer. Les deux formations sont très proches l'une de l'autre, mais le rugby pratiqué a quelque peu déçu. Les Aveyronnais se montrent les plus forts et remportent cette finale 7 à 3 (NEVEU sur pénalité). Le capitanat avait été donné à Jacques SABATOU qui après 11 saisons au club est muté professionnellement dans ses landes natales.

En juniors, les protégés de SALINAS, après avoir éliminé le S.U. Agen sont éliminés en huitième de la coupe CRABOS par le P.U.C. 19 0 6.

En 16^e de finale, les cadets sont éliminés par le Stade Rochelais 3 à 0.

Cette saison se termine avec une note positive avec les bons résultats des équipes cadets et juniors. L'avenir est-il assuré ?