La naissance de l'équipe professionnelle de football à Nantes a toujours été sujette à beaucoup de questions et multiples interprétations. Depuis le 3 septembre 1939, la France est rentrée en guerre contre l'Allemagne nazie. Contrairement à ce que l'on pense, les activités et rencontres sportives ont plus ou moins continué que l'on soit dans la zone libre ou la zone occupée durant cette période.

À Nantes, les matchs de rugby et de football ont continué soit à Malville, soit au Parc des Sports. À l'arrivée de l'armée allemande à Nantes en 1940, celle-ci s'est installée quelque temps à Malakoff.

En août 1941, Pascal LAPORTE a négocié avec la Standort Kommandatur afin que le terrain soit libéré pour les réunions sportives en échange, il fut contraint d'accepter la présence d'une DCA sur le terrain de Malville.[1]

Petit rappel. Jusqu'en juillet 1940, les Anglais sont très présents à Nantes. Un homme joue un très grand rôle dans cette période : Pascal LAPORTE. Il rendit "[…]de grands services à l'Ordonance WORK à Nantes qui avait mission d'assurer le ravitaillement de l'Armée Anglaise en France. Lors de l'invasion, il refusa de s'incliner définitivement devant le fait accompli et, mettant tous ses espoirs dans un redressement de la situation par les Armées Alliés, il fut certainement un des premiers résistants parmi les Nantais.[…][2]

Pendant toute l'occupation, il reste ferme, si ferme, qu'il fût désigné comme otage par les Allemands.

LAPORTE se fait fort d'une devise de Kipling :"Si tu vois se briser la tâche que tu t'es imposée dans la vie, reconstruis avec les outils usés".

Le SNUC, grâce à son action, détenait la quasi-totalité des parts de la SCI propriétaire de Malville. Il envisage alors aidé de l'architecte JOESSEL, un projet immobilier avec un stade pouvant contenir 20 000 places, un grand central de tennis et une piscine qui seraient aménagés après les hostilités.

À cette date, le SNUC est un club omnisports – un des plus grands de l'ouest de la France - ne compte pas moins de 1 635 membres dans ces différentes sections au nombre de 10. Le football, appelé encore association, groupe 10 équipes dont une scolaire, soient 120 membres. Cette section est présente au club depuis 1907, mais n'a pas toujours été la priorité. Le deuxième terrain de Malville était réservé à cette pratique.

Le championnat professionnel existe depuis 1932. Dans les grandes villes de l'Ouest, seul RENNES a son équipe professionnelle depuis le début : le Stade Rennais Université Club. On connaît la rivalité amicale de ces deux villes bretonnes dans leur leadership.

La Mellinet et la Saint Pierre se font pressantes pour occuper le plus souvent le Parc des Sports. Le premier match disputé, quand le stade fut "libéré", est une rencontre de foot entre les Batignolles et la Mellinet comptant pour la Coupe de France (victoire des Batignolles 5 à 2).

Fin 1942, LAPORTE mandate le directeur sportif du club, M. BERTE pour aller négocier avec la Fédération Française de Football, la création d'une équipe de "moniteurs joueurs". Le 7 janvier 1943, par lettre recommandée, LAPORTE, suivant les renseignements transmis, demande à la Fédération l'autorisation de créer cette formation::

"[…]Si, comme j'ose l'espérer, vous nous autorisez à créer cette section de moniteurs joueurs que nous sollicitons et que nous sommes en mesure de mener à bien, d'accord en cela avec certains dirigeants d'autres clubs de la ville, je me permets de vous signaler que nous avons, dès maintenant, les moyens financiers pour mener cette tâche à bien. J'ai en effet réuni dans mon club les signatures de nombreux souscripteurs décidés à lancer cette opération et peux compter, dès à présent, sur un capital de 500 000 F que nous pourrons doubler en cas de nécessité.[…][3]

Il est joint à ce courrier un budget prévisionnel.

On n'est pas surpris d'apprendre que parmi les souscripteurs figure Jean LE GUILLOU qui a construit le stade de Malakoff.

Le 18 janvier 1943, la Fédération informe LAPORTE qu'elle prend bonne note de son courrier. Que s'est-il passé entre le 18 janvier et le 28 avril 1943 ?

Au départ, il y avait une volonté de créer l'équipe professionnelle sous l'égide du S.N.U.C car c'était le club fanion de Nantes et qui avait une aura au niveau national. Les réunions nous dit-on se sont déroulées au fond du café des Alliés non loin des bureaux de LAPORTE. Les réunions vont se succéder sans que LAPORTE ne s'engage vraiment avec les autres clubs. SAUPIN et LE GUILLOU sont malheureusement membres du réseau COLLABORATION et LAPORTE comme nous l'avons vu précédemment est un résistant de la première heure.

Est-ce une raison pour laquelle, il a trainé des pieds et laissé son "ami" Marcel SAUPIN prendre le leader-ship? Le doute subsiste.