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Le Stade Nantais Universite Club- Champion de France - 1917 -

17/02/2024

 

 

 

 

L’événement étant tellement important pour notre club que nous avons reproduit l’intégralité des commentaires faits dans la presse locale et nationale.

" L’équipe du SNUC n’a pas devant elle une équipe quelconque. Toulouse a gardé ses joueurs malgré la guerre et est certainement la société la plus avantagée de France à ce sujet.

Le SNUC, malgré toutes ses démarches, ne pourra pas présenter son équipe complète. Néanmoins, on y garde bon espoir. Il pourra être battu, c’est possible, mais il défendra énergiquement et attaquera avec courage. Sa facilité de se mettre à la hauteur du jeu adverse, de le comprendre et d’y faire échec est un point important.

Actuellement le SNUC détient un record très enviable. Il est le seul club prenant part à la Coupe de l’Espérance qui n’ait pas un seul point marqué contre lui. Tous les matchs ont été gagnés à 0. Cela procure une défense sérieuse et donne confiance complète de l’équipe.

Départ samedi matin par train à 9 h 15." [1]

Le Stade Nantais – Champion de France –

"Bordeaux 29 avril – dépêche de notre envoyé spécial

Les quelques milliers de Nantais qui, les dimanches d’hiver, emplissent les tribunes ou longent les balustrades, au Parc des Sports, pour assister aux grands matchs de rugby, tressailliront tous d’une pure joie sportive en lisant cette dépêche, qui leur apportera la nouvelle de la victoire du Stade Nantais Université Club dans la Coupe de l’Espérance, sur son redoutable rival, le Stade Toulousain.

Les autres nantais ceux que le sport n’attira pas encore, mais qui y viendront sûrement, n’apprendront pas, toutefois, sans une certaine fierté que quinze de leurs jeunes concitoyens viennent de tenir haut le drapeau de notre cité et ajouter un laurier à sa couronne.

Le Stade Nantais, Champion de France ! C’est l’aboutissement de quinze années de travail, c’est le rêve réalisé pour les hommes dévoués qui se sont attachés à la prospérité de leur club. Parmi ces derniers, il convient de nommer M. PIONNEAU, secrétaire général, dont le rôle infatigable et la compétence ont fait l’équipe du SNUC, ce qu’elle est : scientifique, remarquablement équilibrée et homogène, en dépit des difficultés créée par la guerre. La belle victoire d’aujourd’hui est son œuvre ; elle est la juste récompense de ses efforts ; mille autres que lui ne pouvait lui être plus sensible. Nous l’en félicitons sincèrement.

Naturellement, nous n’entendons pas pour cela, diminuer le mérite des joueurs. Tous furent admirables d’entrain, d’énergie, de volonté de vaincre. Tous ont droit à de grands éloges.

Donc, le Stade Nantais a gagné la Coupe de l’Espérance, Championnat de France de football rugby pendant la guerre.

Le match s’est déroulé par un temps superbe, mais chaud.

Il manquait à Nantes, CHEVALIER, Alfred ELUERE

Nantes joue la première mi-temps contre le soleil. Les deux équipes font jeu égal, dominant successivement.

Le jeu est dur. C’est un jeu d’avants surtout où Toulouse excelle. Mais Nantes arrête tout.

Dans les 50 mètres de Nantes, BRIZAY manque une interception, et SOUBE, s’échappant, va marquer entre les poteaux un essai heureux. But Manqué.

Dès le début de la seconde mi-temps, Nantes joue vigoureusement et, sur une sortie de mêlée, ORSINI prend le ballon, crochète et va marquer entre les poteaux. LUCAS transforme.

Nantes 5 – Toulouse 3.

Le Stade Toulousain redouble de courage. Ses trois-quarts amorcent passes sur passes, mais tout échoue sur une défense impeccable du Stade Nantais.

Très sportivement, d’ailleurs, celui-ci ne se borne pas à la défensive et, sur un bon départ de LAGISQUET, BRIZAY prend le ballon et passe à MARTINEAU, qui démarre puissamment et file vers les buts adverses.

Devant l’arrière toulousain, il donne un petit coup de pied à suivre et va marquer, lorsque l’arrière alors qu’il n’a plus le ballon.

L’arbitre accorde l’essai.

La fin est sifflée quelques minutes après.

Tous les joueurs sont à féliciter, particulièrement LUCAS, qui a fait une partie éblouissante, puis ORSINI, toujours courageux, TILH, STEFF, BRIZAY, MARTINEAU ;

Tous furent l’objet de chaleureuses ovations."[2]

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" Le SNUC, champion de France, voilà le roulement de tonnerre qui, en ce moment, remue tous les sportifs de notre beau pays.

Les « vierges » de Toulouse y ont dû se rendre devant l’homogénéité, la science, l’ardeur des Nantais.

Quelle journée inoubliable !

L’entrée des équipes sur le terrain est presque solennelle. Toulouse, dont l’auréole de gloire est intacte, qui vient à nouveau imposer sa valeur, dont les journaux sportifs ont intensifié les qualités et porté l’orgueil à un degré insoupçonné, a le bon côté, soleil dans le dos et pente du terrain. Son team est formidable de puissance. Le SNUC, plus frêle, plus élégant, entre avec sa dignité habituelle et attend le choc.

Dès ce moment, on sent que la partie sera rude mais courtoise et vibrante.

Le SNUC dont la science s’affirmera au cours de toute la partie, répondra avec une assimilation de jeu à toutes les attaques de Toulouse par les mêmes attaques.

Il tournera les mêlées et défoncera la mêlée adverse. Toulouse attaquera ses demis et ses trois quarts. Nantes, immédiatement, étouffera ses derniers et partira passes. En touche, où Toulouse joue par bonds et en paquet, rien ne réussira comme amorce de dribblings ou ouvertures. Toute la science de Toulouse est annihilée.

Alors le public qui a compris la valeur de Nantes, deviendra frénétique et les cris succéderont aux cris : « NANTES, NANTES, NANTES, SNUC… » Toutes ces voix, qui donnent l’impression de vagues entrechoquant d’autres vagues, échauffent encore cette atmosphère de feu.

Le délire s’emparera, par moments, de cette foule sportive lorsque LUCAS, merveilleux de brio et d’adresse, chauffera le ballon et, partant dans un rush formidable, tournera l’équipe de Toulouse pour dégager en touche et gagner 50 mètres et renouvellera cet exploit. Lorsque ORSINI ramasse le ballon en pleine vitesse et rentrant comme un boulet dans la défense toulousaine, qu’il crochète et feinte pour emboutir l’arrière et plonger dans l’en-but. Lorsque toutes les lignes, qui ont écrasé littéralement Toulouse, partiront à l’assaut du dernier essai, culbuteront tout ce qu’elles rencontrent, alors cela devient indescriptible. Les trépignements, les applaudissements n’arriveront pas à couvrir les voix, et NANTES, NANTES toujours, NANTES encore et toujours, SNUC, SNUC….C’est formidable. Et les arrières nantais sont sur leur banc, le cœur étreint sans voix, crispés, incapable d’un mouvement, empoignée par la beauté d’une partie inouïe, indescriptible, inoubliable.

C’est la fin, le terrain est envahi, les joueurs de Toulouse qui s’inclinent devant la maîtrise des nôtres, échangent leurs maillots et vont au vestiaire sous les couleurs du SNUC.

Puis c’est la rentrée triomphale et pendant 8 kilomètres, l’omnibus à impériale qui ramène les 30 équipiers nantais et amis passera au milieu d’une haie vivante, et bravo Nantes, vivent les Nantais, vive le SNUC crépiteront jusqu’au centre de Bordeaux : c’est le retour de la victoire.

Et à la gare encore où Nantes va reprendre son wagon réservé de 2e classe les amis sont là, criant encore leur enthousiasme et leur admiration.

L’équipe de Nantes qui inscrit son nom au palmarès de France était ainsi composée :

CAPILLON

MARTINEAU – BRIZAY – FOUCHER - PIERRE

LUCAS - ROY

STEFF – DURAND – ORSINI

LAUNAY – LAGISQUET

TILH – LEMAITRE – GUILLET

Arbitre de touche : Lieutenant LESCOUVE

Tous les joueurs méritent les félicitations les plus grandes, tous ont été à la hauteur de la rude tâche de battre l’équipe qui s’intitulait la plus vite, la plus scientifique, la plus formidable, imbattable en France. Le SNUC a pris sa place et son équipe première peut se dire la meilleure."[3]

De toutes parts, le président du SNUC reçoit les félicitations les plus sincères et les plus enthousiastes. Marcel PIONNEAU accorde une importance particulière aux félicitations de M. BELLAMY, maire de Nantes, ainsi qu'à la lettre du Général commandant le 11e corps, dont l'officier d’ordonnance atteste dans la photo souvenir :

"Le général compte sur eux et sur leur esprit sportif pour continuer à être dans leur régiment les champions de la jeune classe."

Le 3 mai, au parc des sports, le bureau du SNUC organise un match amical pour célébrer les nouveaux champions de France et les présenter à leurs fidèles supporters. Les anciens joueurs ont remis leurs crampons pour l'occasion, parmi lesquels Percy BUSH. Cependant, l'emblématique bouclier de Brennus n'est pas exposé au public. Le Stade Toulousain ne l'avait pas emporté à Bordeaux, peut-être trop confiant dans sa victoire. Le 15 mai, lors de la réception au phare, le président continue à exprimer ses remerciements à tous ceux qui ont adressé leurs félicitations au club.

"L’objet d’art n’est pas encore parvenu, le Stade Toulousain a probablement peine à s’en séparer. Les médailles commémoratives retardées à la ciselure, ne tarderont pas à être distribuées."[4]

Le 21 juin, le bouclier n’est toujours pas parvenu au siège du club :

"Ce que nous voulons retenir actuellement, c’est le peu d’empressement, où perce la mauvaise humeur, à renvoyer le trophée gagné par le SNUC, malgré réclamation sur réclamation du Conseil de l’Union."

Le « Rugby » termine un article par les lignes suivantes : elles pourront être méditées par beaucoup de clubs du midi et d’ailleurs. Voici les lignes qui honorent le SNUC.

" Nantes est un beau centre sportif. Les athlètes sont courtois et sympathiques. Nous nous souviendrons de leur excellente tenue, à Bordeaux. Ils ont su, avec le meilleur tact, respecter la douleur des vaincus. Leur joie fut calme et silencieuse. Aux futurs vainqueurs, quels qu’ils soient, à les prendre comme modèles !"

Le trophée arrivera finalement dans le courant du mois de juillet mais les cœurs n’étaient plus à la fête tant les nouvelles du front apportaient tous les jours leur lot de décès d’un frère, d’un proche, d’un ami ou de blessés dont succomberont quelques années plus tard ou atrophiés à vie. La liste jointe figurant sur le mémorial que l’on trouve au SNUC est imposante. https://www.histoire-stade-nantais.fr/detail/dh/246804

 

La mauvaise humeur à rendre le Bouclier de Brennus vient certainement de l'opposition du Stade Toulousain à l'U.S.F.S.A. Dans le journal "Rugby" n° 74 du 02/03/1918, L'explication est donnée dans cet article :

"On se souvient des incidents qui marquèrent, la saison dernière, la finale de la Coupe de l'Espérance, incidents motivés par la décision arbitraire de l'USFSA obligeant les Toulousains à aller jouer à Bordeaux contre les Nantais, au lieu de les recevoir chez eux, comme cela avait été formellement décidé antérieurement.

Les Nantais avaient réclamé et l'Union avait donné gain de cause. Or si nous nous en rapportons à l'officiel "Tous les Sports", il paraitrait que "persona grata" auprès des pontifes unionistes, les Nantais voient tous leurs désirs, même les plus bizarres, exaucés en haut lieu. Tant mieux pour eux, mais…tant pis pour les autres et c'est là où la chose se gâte. […]"

 



[1] Le Phare 27/04/1917

[2] Le Phare 29/04/1917

[3] Le Phare 01/05/1917

[4] Le Phare 15/05/1917

 

 
 
 
         
 
     

 

 




 
 
 

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