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La création du Parc des Sports

08/02/2024

 

 

 

 

Toujours soucieux d’offrir plus de confort pour son équipe et pour le nombreux public de plus en plus assidu, le SNUC souhaite s’installer dans un nouveau stade à la hauteur de ses ambitions.

Après les débuts aux vélodromes de Beauséjour et de Longchamp puis de la Prairie d’Amont, c’est sur un terrain de la Mairie de 20 000 m², très central, que le choix est fait : le Champ de Mars. La raison principale, c’est sa proximité avec la gare ferroviaire facilitant ainsi le déplacement des équipes venant à Nantes.

L'idée avait germé après l'organisation du grand meeting d'aviation du 14 au 21 août 1910 dont Louis ELUERE président du SNUC, était commissaire général et Louis DOCEUL :

"[…] Il y avait dans l'atmosphère nantaise un vent d'organisation utile, d'entente productive. Les sports athlétiques étaient encore dans l'enfance, une enfance prometteuse, qui avait fait ses preuves. […][1]

Dans un courrier à la mairie du 13 juillet 1911, Louis DOCEUL, publiciste, directeur du journal « Sport de l’Ouest » et Président d’honneur du Vélo Sport Nantais expose le projet :

« J'ai l'honneur de vous soumettre, comme suite à la demande concernant le terrain sportif du Champ de Mars, les dispositions générales que nous projetons de donner à ce terrain. La partie du Champ de Mars concédée, c'est-à-dire, celle qui est située entre l'avenue Carnot et la Loire sera divisée en deux parties distinctes : l'une, la plus grande, affectée au terrain de football rugby ; l'autre, sur laquelle sera construit un vélodrome en bois. Ces deux sections différentes seront séparées par de vastes tribunes qui seront disposées de façon à servir aux unes ou aux autres des attractions particulières aux deux terrains.

Un buffet sera édifié à l'extrémité des tribunes, du côté de la Loire. Des Tribunes de secondes seront construites de l'autre côté du terrain de football, face aux tribunes de premières.

De vastes espaces seront réservés aux places populaires. Au milieu du vélodrome un vaste terrain de 110 à 120 m de longueur, sur 60 m de largeur, sera affecté à l'entraînement des sociétés de Sports Athlétiques. Il pourra servir au besoin à des fêtes de gymnastique et à d'autres fêtes sportives.

L'entrée principale des terrains sera placée à l'angle de l'avenue Carnot. Elle sera indiquée par un vaste portique, très élégamment construit et s'harmonisant avec la clôture.

À l'entrée et du côté des tribunes de 1°, nous avons l'intention d'établir de petits jardins, qui apporteront un peu de gaieté à l'aspect forcément sévère d'un vélodrome et d'un terrain de sport.

Enfin, sous les virages du vélodrome, seront établis des cabines et des vestiaires, aussi confortables que possible, destinés aux joueurs et aux coureurs.

Une installation de bains douches sera faite contre la clôture du côté de la Loire.

La clôture de planches qui entourera tout le terrain sera très solide et d'un aspect très agréable. La clôture de planches qui entourera tout le terrain sera très solide et d'un aspect très agréable.

En résumé, nous nous efforcerons de faire au Champ de Mars, transformé en parc des Sports une installation ayant un bel aspect, en même temps qu'un lieu d'attractions sportives, disposant de tous les éléments pour attirer et intéresser le public, et pour permettre aux jeunes gens de venir s'entraîner, et de prendre le goût des sports. […] »[2]

Le maire sportif Paul BELLAMY n’est pas insensible à ce projet et donne son accord. Un bail de trois ans est signé entre les investisseurs soit : Louis ELUERE qui devient président du comité du Parc des Sports, Louis DOCEUL, François LIZE horticulteur, paysagiste et Gabriel BLOT commerçant dans les articles de sport. Toutefois, un accord de la mairie sera demandé aux sociétés sportives souhaitant occuper les lieux. Les apports des associés s'élèvent à 180 900 F[3] dont 134 000 F par Louis ELUERE soit les trois quarts du capital.

Le contrat stipule que les prix des places ne doivent dépasser en première : 3 F, en seconde : 2 F et 1 F en troisième.[4]La première société a demandé cet accord fut bien évidemment le Stade Nantais par l’intermédiaire de son président : Louis ELUERE.

Le Parc des sports devait être inauguré le 1er novembre 1911, mais les travaux ont pris du retard. Le terrain se situait sur une ancienne prairie sur laquelle la ville de Nantes avait mis du remblai. Pour jouer au rugby, il faut de la bonne herbe malheureusement un engazonnement n'était pas envisageable. Francis LIZE, un des actionnaires eut l'idée de recouvrir le remblai de pellées prises dans les bonnes prairies de l'Île Beaulieu. Ces pellées d'une dimension de 25 à 30 cm par 15 à 18 cm étaient transportées par tombereaux. À la vue de la surface à recouvrir, on ne sera pas surpris du nombre important de rotations pour effectuer ces travaux.

Officiellement, ce n’est que le 24 décembre avec la réception de l’équipe d’Oxford University que cette inauguration eut lieu.

Le vélodrome fut terminé à la fin du mois de mai 1912. Les premières réunions cyclistes furent données le 2 juin 1912.

La qualité des installations est vantée par tous les clubs de l’hexagone. Le 1er décembre 1912, l’USFSA charge le SNUC d’organiser le match nord contre Sud qui réunit les meilleurs joueurs nationaux afin de composer l’équipe de France qui jouera le Tournoi des cinq nations.

Le bail de la concession est renouvelé le 23 juin 1914 avec de nouveaux investisseurs à la place de Louis ELUERE pour 10 ans :

-       HAILAUST et GUTZEIT

-       BOSSARD et CHASSE

-       HAURAY

-       DAVID

-       BRELET

Le SNUC s’engage à régler pendant trois ans un loyer de 8 300,00 F pendant trois ans et de 9 300,00 F pour les sept dernières années.[5]

Au début du conflit en 1914, l'Armée anglaise occupe le lieu pour y soigner ses soldats blessés sur le front. Les événements sportifs au Parc des sports sont soit annulés soit reportés. À la fin de la guerre, ce sont les Américains qui occupent le Parc.

"[…] Le vélodrome fut démoli, remplacé par des baraquements. La grande tribune devint une caserne et le terrain de rugby empierré, un parc à camions automobile. […]"[6]

 Dans un courrier à la mairie de Nantes, Louis DOCEUL, le directeur de la Société des Sports exploitant le site explique :

[…] Or, précisément à cette date du 1er août 1914, la guerre a commencé, et si nous avons pu pendant l'hiver 1916-1917 et l'hiver 1917-1918 organiser quelques réunions sportives, il est bien certain que des manifestations très restreintes ne peuvent être comparées à celles que, sans la guerre, nous aurions pu organiser depuis cinq ans.

Pendant cette période de cinq années, le Parc des Sports s'est vu successivement occupé en partie, puis en totalité, d'abord par l'artillerie française, ensuite par les hôpitaux anglais, enfin par les services automobiles américains. Ces derniers ont réquisitionné et démoli le vélodrome, sans que la Société du Parc des Sports ait touché, pour cette démolition, aucune indemnité en dehors du prix intrinsèque du bois expertisé par le Génie français,

En partant, les services américains ont remis la Société du Parc des Sports des terrains de sport défoncés, des tribunes à demi démolies ou détériorée, des clôtures très endommagées. La remise en état est d'ailleurs présentement retardée par d'interminables formalités. […][7]

Depuis octobre 1918, l’armée occupe le parc des sports. La lettre suivante a été adressée par l’Administrateur délégué du Parc des Sports aux autorités américaines.

« Monsieur le Colonel KNUDSON, commandant la base américaine à Nantes.

Je me suis rendu, hier après-midi, au Parc des Sports (Champ de Mars), où est établi le Parc automobile américain et j’ai pu me rendre compte des dégâts considérables occasionnés à l’ancienne pelouse de football par les camions automobiles qui y circulent depuis six mois.

L’importance de ces dégâts me fait redouter que les réparations qu’ils nécessiteront, immobilisent notre terrain sportif pour de longs mois. Or la saison de football, à peu près terminée, maintenant, reprendra au mois d’octobre prochain, et il serait vraiment fâcheux que nous ne puissions pas avoir la disposition de notre terrain à cette époque.

C’est pour cela que je viens demander, mon colonel, de vouloir bien faire évacuer, dans le courant du présent mois, l’ancienne pelouse de football, par les camions qui y sont réunis, afin que les réparations puissent commencer immédiatement, c’est-à-dire au moment où la saison printanière débute et où l’on peut espérer que la pelouse, remise en état immédiatement, pourra être suffisamment herbée pour l’automne prochain.

Si on attendait un mois pour commencer la réfection, il serait trop tard. Les premières sécheresses empêcheraient l’herbe de repousser suffisamment.

J’ai vu le lieutenant SCARFF, lequel a bien voulu me déclarer qu’il ne serait pas impossible de faire sortir les camions de l’ancien terrain de football et d’en mettre une grande partie du côté de l’ancien vélodrome, l’autre partie trouvant place sur le Champ de Mars ou aux environs.

J’ose donc espérer que vous pourrez prendre ma demande en considération et libérer d’ici à quelques jours le terrain de football pour en commencer immédiatement la réparation.

Au terme de notre contrat, celle-ci doit être faite par les soins des autorités américaines. Je suis persuadé qu’avec les moyens d’action dont vous disposez, le génie américain aurait vite fait de débarrasser le terrain des pierres qui y ont été accumulées et qui pourraient être au besoin déversées dans les sillons profonds faits par les roues des automobiles et recouverts d’une épaisse couche de terre.

Il resterait ensuite à niveler le terrain et à le reconstituer en y apportant des pelées d’herbe, ainsi que cela avait été fait au moment de l’établissement de la pelouse.

Je reste d’ailleurs à votre disposition pour m’entendre avec vous au sujet de la réfection complète du terrain et donner à vos services les indications nécessaires pour nous le rendre dans l’état excellent où il était lorsque vous en avez pris possession.

Espérant une réponse prompte et favorable à ma demande, dont le but est de rendre à Nantes, le seul terrain sportif convenable dont elle dispose, je vous prie d’agréer, mon Colonel, l’assurance de ma considération distinguée. »

La société du Parc des sports percevra une indemnité de 20 000,00 F [8]pour l’occupation et le bois prélevé sur le vélodrome suite à l’occupation des Américains à partir de juin 1918.

Le bail sera reconduit jusqu’en 1930. En 1937, le terrain est rendu à la ville de Nantes suivant un accord intervenu avec la Société des Foires qui souhaite construire ce que les Nantais ont connu sous le nom de Champs de Mars.

Le stade est transféré sur le quai Malakoff.

 



[1] Le Phare 01/04/1937 Entretien avec Louis DOCEUL

[2] Archives municipales Nantes

[3] Soit 650 000 € valeur 2023

[4] Soit 9.30 €, 6.20 € et 3.00 € valeur 2023

[5] Soit 30 000 € et 33 000 € valeur 2023

[6] Le Phare 01/04/1937 Entretien avec Louis DOCEUL

[7] Archives municipales Nantes

[8]  71 600 € valeur 2023

 

 

 

 

 

 
   

 

 




 
 
 

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