En arrivant à Nantes, au début de l’année 1907, Pascal LAPORTE arrive de Bordeaux auréolé de ses titres de champions de France avec le Stade Bordelais. Son premier contact avec le rugby à Nantes qu’il est surpris de découvrir fut l’arbitrage d’un match entre le SCUN et Le RCBIC. La vitalité et la virilité des confrontations l’encourage dans une réflexion qu’il avait déjà eu à Bordeaux. N’avait-il pas œuvré pour rapprocher les clubs de la cité girondine pour créer le STADE BORDELAIS UNIVERSITE CLUB (SBUC).

L’intelligence des hommes fit le reste. Pour combattre mieux, unissons-nous. Avec son ami et adversaire Charles BERNARD et encouragé par Marcel PIONNEAU et Paul LEONARDY, ils fusionnent le SCUN et le RCBIC et comme un clin d’œil au temps passé et créent le STADE NANTAIS UNIVERSITE CLUB.

" Une bonne nouvelle, dont les vrais amis du sport se réjouiront : nos deux vieilles sociétés nantaises, le SCUN et le RCBC ont vécu, et personne n’en portera le deuil, puisque voici naître pour leur succéder, une société nouvelle, active, alerte, vigoureuse déjà, qui veut vivre et qui vivra.

On sait quelle fâcheuse rivalité divisait nos deux clubs, dont les rapports manquèrent quelque fois de courtoisie ; non plus que la bienséance, le sport n’y gagnaient rien.

L’an dernier, le SCUN et le RCBC virent leurs équipes de football déclassées et reportées de 1er en 2e série ; cette année même, la prépondérance échappait à tous deux dans le Comité de l’Atlantique et passait à la Rochelle. À la vérité aucun de ces deux clubs n’était véritablement digne d’une grande ville comme Nantes.

Le SCUN et le RCBC sont morts, vive le Stade!

La nouvelle société, le Stade Nantais Université Club groupera les éléments réconciliés des deux anciennes sociétés. Nos jeunes lycéens dont on ne saurait trop louer la belle tenue sportive, nos lycéens champions de France interscolaires de football, y ajouteront un excellent appoint.

L’union fait la force: avec ces éléments, unis enfin, le SNUC est sûr de constituer pour la saison de football des équipes redoutables. Dès maintenant, la course à pied, le saut, le tennis, tous les sports d’été se pratiquent sur son joli terrain de Beauséjour, route de Vannes, ombreux, bien situé, agréable but de promenade, où d’intéressantes réunions ne manqueront pas d'attirer enfin ce public nantais dont personne, jusqu’ici, n’avait sérieusement entrepris l’éducation sportive. 

Bonne chance et longue vie à la jeune société et félicitons comme ils le méritent les dévoués et compétents sportsmen qui nous ont dotés : M. LAPORTE du Stade Bordelais, capitaine de l’équipe 1er de rugby, champion de France ; M. Charles BERNARD, président ; MM. PIONNEAU et LEONARDY, vice-présidents du nouveau club." [1].

Les premiers résultats ne se font pas attendre. Tout le monde se met au travail. On se crache dans les mains et on met aussi la main au porte-monnaie. L’arrivée de nouveaux joueurs va propulser en quelques années, le SNUC surtout dans sa section rugby au plus haut des sommets du rugby français. Jusqu’en 1914, elle est crainte sur tous les terrains. Malheureusement, la guerre mettra un frein à cette expansion. Un titre en 1917 couronnera un peu tardivement ses efforts.

Les statuts ne seront déposés en préfecture qu’à la fin 1907.