Au soir de l'assurance de la montée en Fédérale 1, le comité directeur et le staff sportif se sont mis au travail. L'objectif de cette saison est clair : il faut se maintenir. Malheureusement, les finances ne sont pas au beau fixe et on ne fera pas de coups d'éclat. THIOT peut compter sur l’ossature de la formation qui est montée de Fédérale 2 et des jeunes espoirs du club, mais pour cette nouvelle saison, il souhaite un banc plus fourni. Il est épaulé par Alain TOUZARD, un entraîneur formé à l’U.S. Métro et passé par le Racing qui s'occupera des avants et Laurent BARTHELEMY qui va découvrir son nouveau rôle d'entraîneur des lignes arrière.
Si les SNUCistes enregistrent sept départs, les arrivées sont en nombre conséquent, puisque douze joueurs intègrent l’effectif nantais.
Parmi les départs : Jérôme OBLIGY quitte son club de cœur pour raison professionnelle pour jouer à Vannes, Olivier ALLARD, Gregory REDON et Emmanuel TALON rejoignent le RC Basse Goulaine, Cédric AGUIRRE part pour Colomiers et TELLECHEA pour Lille.
Les nouveaux renforts sont pour les avants : Emmanuel PATTE (Périgueux), Vincent THIELIN (Arras), Remi DELAVALLE (La Rochelle), Setefano TONE (Samoa), Xavier JOLY(Arras), Éric GUNTERT (A.C.B.B. Paris), Mathieu ROBIN (La Rochelle).
Pour les arrières : Gérôme LAIRLE (Stade Toulousain), Matthew STEELE (Gaillac), Cédric GILBERT (Agen) Morgan SOUPLY (Stade Français), Mathieu QUNITIN (Trignac), Pierre CHAUTARD (Valence).
"Ainsi, avec tous les postes d'avant triplés, et les autres postes doublés, ça va nous permettre de faire tourner notre effectif, et de mettre en place une concurrence saine. Chose que l'année dernière nous n'avions pas pu faire assez souvent" se réjouit THIOT.
C’est un nouveau challenge qui s’offre au groupe nantais. L’objectif est de bien figurer dans ce nouveau championnat qui s’annonce tout à fait relevé.
Depuis le 16 août, les SNUCistes ont repris le collier pour préparer cette saison capitale en Fédérale 1. près 12 jours d'entraînement intensif, le S.N.U.C. s'apprête à disputer un match amical contre les Espoirs de La Rochelle le 28 août. Lors de ce premier contact avec le terrain, les joueurs nantais ont démontré de belles qualités physiques et offensives, tout en évaluant les nouvelles recrues. Très vigilants et agressifs en défense, les membres du S.N.U.C. ont réussi à récupérer de nombreux ballons qu'ils ont ensuite exploités de manière judicieuse, remportant ainsi la victoire avec un score de 38 à 22, ce qui a grandement satisfait J-F THIOT.
Mauvaise nouvelle, le S.N.U.C. sera privé de Laurent BARTHÉLEMY, son buteur patenté, pendant plus de cinq semaines suite à une opération.
Pour terminer cette phase préparatoire, le S.N.U.C. reçoit le R.C. Vannes, le 11 septembre. Après un premier match plein de promesses et un stage aux Sables-d’Olonne très rythmé, le S.N.U.C. va retrouver son pré pour un ultime match amical. Pour ce faire, les hommes de J-F THIOT seront déjà en configuration championnat. Malheureusement, la rencontre n'a duré que 35 minutes, les Morbihannais ont décidé de plier bagage suite à "un rugby trop violent de la part du S.N.U.C." dixit l'entraîneur vannetais. Le S.N.U.C. menait 13 à 3.
Ce 18 septembre, le Stade LAPORTE a fait le plein pour accueillir Arras pour ce premier match du championnat. Les SNUCistes partent un peu dans l'inconnu mais sont vite rassurés. J-F THIOT résumait bien ce match : "on avait quelques doutes, ils ont en partie été effacés. On a marqué quarante points avec la manière avec un paquet d'avants souverain. Si tout n'a pas été parfait, on a au moins eu des réponses sur notre collectif." Cette belle victoire 40 à 13 lance bien la saison.
Pour le derby contre Saint Nazaire, on ne va pas aller à Saupin comme en 2004. Il va déchaîner les passions, car au-delà du match de championnat, il y a toujours la lutte pour la hiérarchie régionale. Quel que soit le résultat, le trésorier aura le sourire. Les avants nantais mettaient rapidement les Nazairiens sur le reculoir. Plus mobiles, plus physiques, ils dominaient toutes les phases de conquête, y compris les touches. Après la victoire 31 à 17, J-F THIOT admettait : "Aujourd’hui, on s’est jaugé, mais n’oublions pas que nous avons joué deux fois à domicile précisait le directeur sportif nantais. Dimanche, à Tours, on verra comment on voyage, comment on s’exporte".
Après deux victoires à domicile, le Stade Nantais effectue son premier déplacement de la saison à Tours. Il s’est soldé par une défaite 25 à 3, mais ce revers n’a rien d’inquiétant. Performant en touche mais moins à l’aise en mêlée fermée, le S.N.U.C. a été perturbé par un arbitrage pas toujours cohérent. "C'est bien simple, à chaque fois que nous avons voulu jouer, nous avons été pénalisés." tempêtait J-F THIOT.
Le 16 octobre, on reçoit Massy qui a la volonté de monter en Pro D2 et est un des favoris de la poule. J-F THIOT doit recomposer son équipe entre les blessés et les suspendus dont DAUBA qui a 20 jours de suspension après son carton rouge à TOURS. De match, il n’y en eut pas, tant les banlieusards matèrent leur sujet de la tête et des épaules. Dominateurs dans tous les points de conquête (touches, mêlées, mauls, regroupements), les joueurs de Massy ont placé les Nantais en permanence sur le reculoir pour l'emporter 28 à 5. "Massy mérite sa victoire, ils ont fait un très bon match. Nous, au contraire, on a été très mauvais dans tous les domaines. Rien a marché. Il n'y a rien à retenir" reconnaissait J-F THIOT.
Le Stade Nantais se déplace à Domont avec une grosse volonté de gagner. Les joueurs sont conscients d’être passés à côté techniquement contre Massy. Il n’a pas manqué grand-chose aux Nantais, pour faire basculer un match qui était à leur portée. Mais, comme le soulignera J-F THIOT, "on entre trop tard dans la partie". Le S.N.U.C. doit s'incliner 31 à 25.
Élément important du paquet d’avants nantais, Remi DELAVALLE (2e ligne) est parti sans prévenir personne pour aller signer à Oyonnax.
Imprécision, indiscipline, contestation, le Stade Nantais est retombé dans les travers dont on le croyait guéri, pour le plus grand bonheur de la lanterne rouge,Bobigny, le 6 novembre. Pour avoir oublié de jouer, surtout en première période, les hommes de J-F THIOT n'ont pu éviter une nouvelle défaite 21 à 12.
Avant-dernier de leur poule avec 10 points, le S.N.U.C. se déplace à Poitiers pour le dernier des matchs aller, le 13 novembre. Face à des Nantais décimés, mais particulièrement vaillants dans l’adversité, les Poitevins, appliqués sur les fondamentaux que sont, la conquête, la défense et le jeu au pied ont enlevé cette dernière partie par 22 à 9. J-F THIOT ne pouvait que constater: "On fait le dos rond actuellement dans l’attente d’éventuelles recrues et des retours. Mais il y a un bon état d’esprit. C’est bien".
Les matches retour débutent dans le Pas-de-Calais, le 20 novembre. L'effectif nantais s'est renforcé avec l'arrivée de deux piliers : le géorgien Mikilidze et le Sud-Africain Cornelius Van Moldendorf. La défaite 28 à 8 laisse un goût amer. Le Stade Nantais se retrouve à la dernière place, et pas à l’aise du tout. J-F Thiot déplore "On s’incline et, en plus, on ne fait pas un bon match. Arras non plus d’ailleurs. Mais le contexte n’est pas excellent. Nous sommes installés dans une spirale de la défaite et cela n’est pas bon. Il faut attendre de récupérer nos absents ou blessés. Seulement, nous n’avons pas trop le temps de patienter. On verra bien. Mais nous ne sommes pas bien partis".
Pour la 1er fois, Saint Nazaire accueille le Stade Nantais dans son nouveau stade. Quelle ambiance ! Le public que l’on attendait nombreux n’a pas manqué ce rendez-vous de l’élite de l’ovalie du département. Au trépas les caprices de la météo, les 4 500 spectateurs présents dans les travées du Pré-Hembert n’ont pas hésité à venir en nombre pour assister au deuxième acte de ce derby très engagé. La domination territoriale des Nazairiens était vaine. Les Nantais reculaient, pliaient, mais ne rompaient jamais mais finissent par s'incliner 10 à 9. Mais les Nantais, malgré leur défaite, étaient heureux d'avoir retrouvé leur jeu :"Aujourd'hui on a prouvé qu'on n'était pas à notre place. On a mis beaucoup de cœur dans cette rencontre et on a retrouvé notre âme", concluait Samuel Dauba.
Pour ce dernier match de l'année contre TOURS, nos Nantais aimeraient offrir un beau cadeau à leurs supporteurs. De la plus belle manière, ils signent leur troisième succès de la saison en s’imposant fort logiquement face à Tours 33-24. Même si tout n’est pas encore parfait, cette victoire met du baume au cœur à tous les membres du club avant la trêve. "On a su prendre le match à bras-le-corps" se félicitait à juste titre J-F THIOT et du retour de BARTHÉLEMY absent depuis le début de saison.
Le 8 janvier, on n'a pas grand-chose du déplacement chez le leader Massy. Malgré une résistance nantaise en début de match, les Franciliens imposaient leur emprise durant toute la partie. Les avants pesaient de tout leur poids et les arrières provoquaient des décalages et Nantes devait s'incliner par 31 à 16. J-F THIOT restait optimiste : "On a fait un match très correct. On a donné des points à l'adversaire sur des erreurs individuelles de défense. Mais je suis content de l'intensité produite pendant quatre-vingts minutes. On a été à la hauteur de l'événement".
En recevant Domont, le 15 janvier, le S.N.U.C. doit gagner coûte que coûte et peu importe la manière. Nos Nantais ont respecté à la lettre cet axiome en dominant le Stade Domontois 20 à 9 sans faire passer à aucun moment le frisson de la défaite dans les travées du stade Pascal LAPORTE. "Et à la vue de notre semaine d'entraînement, je savais que l'on allait faire un gros match" reconnaît J-F THIOT.
Pour le déplacement à Bobigny, il aurait fallu un exploit, il n'a pas eu lieu. Le S.N.U.C. a passé la majeure partie du temps à défendre à cause de soucis en touche et dans la conservation, mais n'a pu inverser la tendance devant une équipe locale qui manqua, elle, sensiblement de réalisme. En s'inclinant 13 à 5, le S.N.U.C. abandonne toute chance de disputer les play-off.
Après un mois sans compétition et bien que l'infirmerie se vide, le moral n'est pas au beau fixe avant la réception de Poitiers. Il n'y a pas eu de surprise. L'indiscipline (2 jaunes, 1 blanc), si elle n'en fut pas la seule cause, participera à cet effondrement collectif. Le S.N.U.C. s'incline pour ce dernier match de championnat 25 à 16 alors qu'il menait 16 à 5 à la pause.
Avant de débuter la poule des play down, le S.N.U.C. est diminué. BARTHÉLEMY est suspendu jusqu'à la fin de la saison après son mauvais geste à la fin du match de Poitiers envers le délégué du match. DAUBA s'est blessé à l'entraînement et sera indisponible pour plusieurs matchs. Enfin J-F THIOT est obligé de mettre sa carrière d'entraîneur entre parenthèses suite à ses problèmes de santé. Vincent DENIS, assisté de Yann ROUAUD, va prendre l'entraînement avec Dominique MASMONT jusqu'à la fin de la saison.
Le 19 mars, on reçoit l'équipe de Montmélian. Par nécessité, l'équipe est rajeunie. Après avoir craint un moment que toute l'équipe nantaise ne passe au travers, les trois quarts nantais ont jugé qu'il était peut-être plus judicieux de passer au travers des lignes adverses. Ils s'y sont donc employés avec réussite, en étant de près ou de loin à l'origine de trois des quatre essais inscrits. C'est une belle victoire 28 à 18.
C'est un long déplacement en Ardèche qui attend nos Nantais contre le favori de la poule Aubenas, effectué pour la première fois en avion. Il n'y a qu'une seule équipe sur le terrain. L'emprise ardéchoise est intraitable et il faut attendre la demi-heure de jeu pour voir un peu de jeu côté nantais. Le S.N.U.C. s'incline logiquement 23 à 8.
La réception de Grasse est redoutée. L'inquiétude se mêla longtemps aux interrogations dans une rencontre d'un bout à l'autre sous tension. Vincent DENIS résumait bien le match : "Ils n'étaient pas venus pour faire du jeu mais plutôt pour provoquer. Face à cela, mes joueurs ont été courageux. Ils ont su faire front et être intelligents en essayant toujours de continuer à jouer." Le S.N.U.C. l'emporte 17 à 8.
Pour le dernier match retour, on se déplace à Gennevilliers. C'est un adversaire direct pour le maintien, donc, un match à six points. De gestes déplacés en fautes techniques, de cartons jaunes en cartons blancs, six exclusions temporaires, cinq pénalités manquées, dont la plupart dans le domaine du réalisable, et voilà comment un match à la portée des Nantais s'est envolé. À la sortie de cette défaite 22 à 6, Vincent DENIS, dépité, résumait : "Je suis frustré, car il y avait moyen de réaliser un coup. On a vu un match entre deux équipes fébriles. Comme annoncé, l'enjeu a tué le jeu".
Pour s'en sortir, les Nantais vont devoir s'imposer à l'extérieur, et pourquoi pas à Montmélian, le 23 avril. Dès l'entame, les Nantais affirment leur intention de vaincre. Après neuf sorties infructueuses cette saison, leur acharnement est récompensé par cette victoire 28 à 24. DENIS respirait :"On a tout le temps mené au score. On n'a jamais eu de moments d'affolement. Les gars ont su se donner à fond et cette fois on a su concrétiser nos actions".
La victoire décrochée en Savoie, si elle était primordiale, est malheureusement loin d'être suffisante. Aubenas avait peut-être les jambes lourdes après douze heures de car. Le S.N.U.C. soutenu par un chaud public remporte une belle victoire 31 à 11. Denis, heureux, notait : "Les gars se donnent. Ils sont conscients du travail à accomplir. Il y a un bon état d’esprit qui se voit sur le terrain. Avec cette victoire, on est sur la bonne route. On a gravi un échelon et on peut voir l’avenir un peu plus sereinement."
Crainte du carton jaune et crainte également de la blessure inopportune, DENIS doit modifier la composition de son équipe pour le déplacement à Grasse. Mené à la pause 14 à 3, le S.N.U.C. ne pouvait rien contre la fougue des locaux qui remportait une belle victoire 27 à 10.
Pour le dernier match, qui décidera de l'avenir du club, joueurs, dirigeants, bénévoles et surtout les supporteurs sont mobilisés pour la réception de Gennevilliers. Sa réputation de bête noire du Stade Nantais n'est pas usurpée. Vainqueur homérique d'un match à couteaux tirés, la joie parisienne était à la hauteur de la désolation nantaise, et cette victoire ne souffre d'aucune contestation 14 à 6. DENIS déçu :"C'est très dur parce qu'on y a cru jusqu'au bout. Je crois qu'il y a eu des erreurs qui ont été faites et que l'on paye aujourd'hui. Il y a de la colère parce que le maintien, on aurait dû l'assurer bien avant. De la tristesse aussi parce que l'école de rugby, les dirigeants, les joueurs ne méritaient pas ça."
Le S.N.U.C. est relégué en Fédérale 2.
