Afin de développer le rugby dans des régions déshéritées, la F.F.R. octroie une bourse 500 000 F au S.N.U.C. afin de renforcer ses effectifs, de développer son centre de formation et aussi à faire face aux déplacements (plus de 10 000 km pour cette saison).

Après le repêchage d'Auxerre, on hérite d'une poule de 13 clubs. Le championnat reprendra très vite et laissera peu de place à la préparation. Dès le 20 juillet, TRILLE convoque ses troupes pour les premiers entraînements et ne cache pas ses ambitions : "On joue pour se qualifier et non pour se maintenir. De plus il est normal d'avoir cet objectif".

Comme chaque saison, de nouvelles têtes arrivent : Gilles BARROS de Thouars, pilier ; Laurent ZAGO, de Tours, pilier ; Frédéric MABIT, de Cannes, ½ d'ouverture (retour au club) ; Christophe LAMOUR du RC Sablais ; Vincent BARRAUD du RO Choletais ; Jocelyn FRANCILLETTE, d'Istres, 3e ligne et Lucian RANGA, de Graulhet, ½ d'ouverture ou 3/4 centre, ex international roumain. Jean-Jacques NASCIMBENE des Sables d'Olonne prendra en charge l’entraînement des avants.

Le championnat démarrant dès le 5 septembre, En attendant les trois coups, le S.N.U.C. peaufine sa préparation.

Le déplacement à Poitiers permet de faire tourner l'effectif de part et d'autre. Disputé en trois tiers-temps de 30 minutes, ce match amical très ouvert a révélé la solidité et la complémentarité de la nouvelle paire de piliers SNUCistes : BARROS - ZAGO. On retient beaucoup d'éléments positifs sur cette belle victoire : 32 à 24.

Les 29 août, le match, en challenge de l'Amitié contre l'A.S.P.T.T. de Nantes, confirme celui du dimanche précédent. Malgré les absences de quelques joueurs retenus en sélection, on a pu assister à un bon derby de rentrée, dont le rythme s'essouffla après la pause pour une victoire 47 à 12.

Le feu passe au vert pour le championnat avec un déplacement à Bourges qui est loin d'être une promenade de santé. Nantes révélait encore ses limites et éprouvait toutes les peines du monde à enchaîner les passes. Bourges relâchait la pression vers l'heure de jeu, mais ne se mettait pas pour autant en danger face à des Nantais multipliant les en-avant et les bévues de marquage. L'essai nantais à 81^e sauvait l'honneur pour cette défaite 19 à 7.

Pour le premier match à la maison, 10 000 invitations ont été distribuées aux quatre coins du département. Les bourguignons d'Ordon-Sens très roublards ne sont pas venus en touriste et repartent vainqueurs 21 à 16. Le stade Nantais ne peut s'en prendre qu'à lui-même d'avoir laissé échapper ses points chez lui, où il ne s'est vraiment pas fait respecter. Souvent réduits à 14, voire 13, les SNUCistes ont bêtement répondu aux provocations adverses, confondant vitesse et précipitation et perdant infiniment trop de ballons.

Pour le match à Bobigny, le 18 septembre, TRILLE doit modifier son groupe avec les blessés et les suspendus. Après deux défaites, le S.N.U.C. se présentait en victime toute désignée, chez l'une des grosses écuries du championnat. Mais, solide en défense et assez inspirés dans le jeu, les Nantais sont parvenus à déjouer les pronostics pour s'imposer avec brio 16-14.

Le 26 septembre, le match contre Lille a un petit goût de revanche, suite à l'élimination en 8^e la saison passée. À l'instar de ses avants, impressionnants, qui enfoncèrent le pack lillois, les Nantais auraient pu faire le grand écart s’ils ne s’étaient relâchés en fin de match. Les 6 essais du S.N.U.C. ont ravi le nombreux public pour cette belle victoire : 41 à 21. TRILLE déclare :"L’effectif rentre maintenant, ce qui nous permet une grosse conquête. On a insisté sur le jeu d'avants et respecté ce schéma pendant 40 minutes."[1]

Le déplacement à Vannes doit confirmer le résultat de Lille. Les locaux sont en plein doute mais on redoute cette rencontre. Le 8 à 0 à la pause pour le S.N.U.C. ne reflétait pas leur domination. En 2^e mi-temps, le rideau de défense nantais, jamais pris en défaut, annihilait les attaques bretonnes et il revenait à Nantes avec une belle victoire : 18 à 12.

Le 24 octobre, c'est sous une pluie battante que Gennevilliers se présente à LAPORTE sur un terrain transformé en véritable bourbier, à la limite du praticable. Après 3 semaines d’arrêt, les Nantais n’ont jamais été inquiétés. Ils obtiennent sans forcer une quatrième victoire qui leur permet de rester bien placés : 16 à 6.

L'équipe, qui se rend à Vierzon, ne peut pas compter sur TESSIER, OBLIGY et COMBEAU blessés. Privés de ballon en touche et devant une équipe locale très vaillante sur le plan défensif, le S.N.U.C. n'a pu déployer ses attaques et s'incline justement par 12 à 3.

Après un intermède, en challenge de l'Amitié remporté contre l'A.S.P.T.T. Nantes 53 à 10, le championnat reprend ses droits avec la réception d'un des favoris : le Stade Domontois. Après la pause atteinte sur un score de parité 6 à 6, l'indiscipline faillit coûter cher. Réduits à 13 contre 14 après une distribution de cartons blancs et jaunes, les Nantais surent se serrer les coudes et leurs avants prirent l'ascendant malgré leur infériorité numérique pour une belle victoire 21 à 11.

Le 20 novembre, le déplacement à Arras laissera des regrets à TRILLE :"On a fait une mauvaise entame devant le forcing d'Arras"[2]. Très bien organisés devant, les Arrageois mirent une grosse pression sur les Nantais. Malgré un gros déchet du jeu à la main et un réveil tardif nantais, Arras l'emporte 24 à 18. "L’avis était unanime : c’était l’adversaire le plus fort, le plus joueur que l’ASPTT avait accueilli."[3]

La réception du leader Auxerre a attiré la foule à LAPORTE. Devant quelque 1 200 spectateurs, le S.N.U.C. a sorti un match énorme en densité physique. Mais, pour tomber un très solde leader auxerrois, les Nantais ont dû aussi faire preuve de grosses qualités mentales. Un exploit qui les remet sur la bonne voie avec cette belle victoire : 13 à 3. Le président SOMMERIA savourait : "On a retrouvé un groupe aussi solidaire que l’an dernier. Déjà, à Arras, j'en ressentais les prémisses. Aujourd'hui, l’engagement physique a été extraordinaire et notre mental exemplaire, à l’image du dernier quart d’heure".[4]

Après avoir fait chuter le leader, le S.N.U.C. se déplace chez le dernier de la poule Rouen avec beaucoup de méfiance. La mainmise au niveau des avants était rouennaise, mais les trois quarts nantais, plus vifs que leurs homologues et bien aiguillée par le demi GONZALES, se retrouvèrent plusieurs fois en position favorable. Cette précieuse victoire 19 à 18 propulse les hommes de Trille à la 3e place du classement.

Pour le dernier match de la phase aller, la réception de Nevers doit permettre de consolider le classement. Et pourtant : "Le hold-up parfait" titrait Ouest-France. Les Nantais ont été parfois maladroits mais sur tout malheureux. Un essai chanceux adverse fut suivi d'un incompréhensible refus de celui du S.N.U.C. pendant les arrêts de jeu. C'est une défaite imméritée : 13 à 16 mais qu'il ne faudra pas trop méditer.

En recevant Bourges pour le dernier match de l'année, le S.N.U.C. est revanchard. Leur abnégation et leur courage, bien que réduits à 12 en fin de rencontre, ont eu raison des Berruyers, dominés une heure mais ensuite requinqués. Nantes, qui passa d’abord en puissance, dut faire preuve jusqu’au bout d’une belle résistance en s'arc-boutant en défense pour l'emporter : 20 à 13. Après cette victoire, le S.N.U.C. est coleader de sa poule avec Auxerre.

Le statut de leader ne va-t-il pas être trop lourd à porter pour le long déplacement à Ordon-Sens ? On retiendra l'opportunisme nantais. Menant à la pause 6 à 0, bousculés depuis le début de la seconde période, les Nantais n'ont souvent du leur salut qu'à leur extrême vigilance en défense. Au plus fort de la pression, ils ont montré leur sang-froid pour résister pied par pied sur leur ligne et voient la victoire leur sourire : 11 à 9.

Le 16 janvier, il faut gagner contre Bobigny pour ne pas quitter le haut du tableau. Le temps n'est pas de la partie. Les avants nantais sont déchaînés et sont récompensés en marquant trois essais (BARROS-LOTTE-TESSIER) sur les cinq inscrits. Le spectacle a enthousiasmé le nombreux public avec cette victoire 30 à 9.

TRILLE avait bien préparé son équipe pour ce long déplacement à Lille. Menant au score 15-8 à 70e, avec à la clé deux essais joliment construits, les joueurs stadistes campaient dans les quarante mètres lillois depuis la reprise où leur tactique fait merveille. Ils auraient pu tuer le match tellement leur rugby semblait complet et leur défense infaillible. Mais dans un sursaut d'orgueil et une série de fautes nantaises, Lille marque deux essais transformés en dix minutes pour remporter le match 31 à 15. Cette défaite laisse quelques regrets.

Le 30 janvier, LAPORTE est envahi par le public coloré de Vannes qui met une belle ambiance. Le match fut indécis jusqu'à la 79^e où COMBEAU passe la pénalité pour la victoire 22 à 21. TRILLE résumait bien le match : "Quand on voit l'importance de la touche dans le rugby moderne, il nous est impératif de trouver les bons réglages. Je suis satisfait du résultat, mais pas de la manière. Vannes peut être déçu, car il méritait autant que nous la victoire, sinon plus… Heureusement, on s'est découvert un buteur : Greg COMBEAU, qui nous fait gagner ce match où on a retrouvé la même configuration qu'à Lille avec de semblables balbutiements mais une fin plus heureuse."[5]

Le statut du S.N.U.C. a changé et c'est maintenant le leader que l'on reçoit. À Gennevilliers, si les protégés de TRILLE ne sont pas rentrés bredouilles, ils le doivent sans conteste à l'ouvreur local qui rate, dans les arrêts de jeu une pénalité face aux poteaux. Les Nantais s'en sortent bien avec le nul 12 à 12 mais perdent COMBEAU blessé au genou.

Le 27 février, CAMBON retrouve son n° 15 après sa blessure qui l'avait éloigné des terrains depuis fin mai 1999. Les défenseurs nantais sont remis en confiance par ce retour auquel s'ajoute le premier match du junior LONCLE DE FORVILLE en 2^e ligne. Le public nombreux vibre aux exploits de ses protégés et surtout aux cinq essais magnifiques qui viennent récompenser la ligne d'attaque nantaise : 34 à 3.

Le S.N.U.C. rentre dans le dur en rencontrant ses principaux adversaires pour le rôle de leader de la poule. Le 5 mars, c'est la rude équipe de Domont qui reçoit les Nantais pour un match de gala. Ce fut un match à rebondissements. Le déplacement a été préparé soigneusement, et la confiance n'a jamais quitté l'esprit des joueurs pour cette victoire 31 à 27. TRILLE résumait la partie :"Ce succès, nous le méritions. Nous avions su cadenasser le match et réagir quand il fallait, là où il fallait".[6]

Pour recevoir Arras, l'équipe ne peut pas compter sur ZAGO, RAISON, GISCA et MANTION suspendu. Le groupe a des valeurs et doit se comporter en grand et vrai leader. Arras, avec des avants dominateurs, gâcha trop d'occasions dont profitèrent les attaquants nantais. CAMBON et MABIT (22 points sur 30 possibles) sont en réussite devant le manque de réalisme des visiteurs qui repartent avec une défaite 37 à 15.

C'est un véritable test que le S.N.U.C. va passer en terre auxerroise, le 26 mars. Les Nantais n’ont pas créé l’exploit sur le terrain du leader auxerrois et voient s’éloigner la perspective de décrocher l’une des deux premières places qualificatives. Cette défaite 28 à 11 est le reflet d'une baisse de régime qui pourrait préjudiciable pour les phases qualificatives.

Le match en challenge de l'Amitié contre Arras a permis au S.N.U.C. – incomplet - de rester concentré pour les joutes futures. Très engagé physiquement, on retiendra la défaite des Nantais 27 à 20 après un essai collectif des Arrageois dans la dernière minute.

En rencontrant Rouen, relégué en 3^e division, TRILLE a motivé ses troupes avant match avec ses trois mots inscrits dans les vestiaires : rigueur-discipline-efficacité. Si la 1^er mi-temps fut poussive, la cavalerie ligérienne était lâchée pour inscrire 10 essais et signée le plus gros score à l'extérieur de la poule : 68 à 7.

Battu à l'aller, le S.N.U.C. veut sa revanche sur les terres nivernaises pour le dernier match du championnat. Très mobiles, axant leurs mouvements sur un jeu dynamique fait de passes courtes toujours en action, les Nantais posent d'insolubles problèmes aux Nivernais. La domination porte ses fruits. Nantes s'impose finalement d'un point 14 à 13 et se classe 1^er de la poule.

Exempté du premier tour, c'est à l'Aigle, que le S.N.U.C. rencontre Arraspour la 4^e fois cette saison. Il devra rester compact, vigilant en défense et discipliné. La qualification en huitièmes est à ce prix. À la fin du temps réglementaire les équipes étaient à égalité 22 à 22. Les Nantais peuvent pousser un grand ouf de soulagement. En effet, il a fallu attendre la dernière minute des prolongations pour qu'ils marquent l'essai victorieux, à la 110e, par l'intermédiaire de d'Obligy portant le score à. Auparavant, les deux protagonistes s'étaient livrés à un terrible mano à mano.

On est à 60 minutes de la montée. Quel supporter aurait pu penser cela en début de saison. C'est à Ussel que se dispute ce 8^e contre Vizille. Les Dauphinois ont choisi d'endosser la casaque de David pour réserver celle de Goliath au S.N.U.C.. Plus dynamique, Vizille a toujours mené au score pour l'emporter 21 à 14. "Les Vizillois ont joué comme des malins, usant de toutes les ficelles pour casser le rythme. C'était de bonne guerre et ç'a été payant. Mais, c'est tout de même rageant de laisser échapper ainsi un match que l'on pouvait et même devait gagner"[7] rageait le président Christian SOMMERIA.

Depuis trois ans que ce groupe s'est formé, nous avons vécu une belle histoire avec une accession en nationale 2 l'an dernier et cette montée, manquée d'un cheveu. Elle pouvait représenter un bonus. Pour autant, le bilan se veut globalement positif au niveau du mental des garçons, de leur volonté de franchir un cap, de leur sérieux aux entraînements et de la faculté de certains à hausser leur niveau de jeu.