La dernière saison s'est terminée avec beaucoup de déception qui, malheureusement se répète d'année en année. Devant tous ces non-dits, le bureau a démissionné à l'assemblée générale. Après une convocation le 9 juin qui n'a rien donné, il faut attendre le 12 juillet pour avoir une assemblée générale extraordinaire. Le temps s'écoule et apaise les esprits. Un nouveau bureau est élu avec un nouveau président : Paul COURAUD, secrétaire : Robert FITAU, trésorier : Guy BUFFE.

Une des actions fortes du bureau est de ne pas reconduire le contrat de Jean PALOT en tant qu'entraîneur et de ne pas renouveler le bail du club-house dont il a la gérance.[1] Les finances du club n'étant pas des plus florissantes, dans un communiqué, le club précise :" L'entraînement a été confié à Jacques MAURY, capitaine de l'équipe, dont tous les fervents du rugby ont pu apprécier les qualités et le dévouement depuis plusieurs années. Il sera assisté de son ami Jean SABATOU, leader incontesté du pack. La mise en condition physique a été confiée à M. ÉVAIN moniteur d'éducation physique".[2]

L'entraînement reprend dès le début d'août pour éviter les défaillances physiques habituelles du début de saison.

Peu de mouvement parmi les joueurs. Seul NOUHAUD part aux Sables-d'Olonne rejoindre Jean PALOT. De nombreux jeunes frappent à la porte de l'équipe seniors parmi lesquels NEVEU, SEGUY, VACHER, COUDERC, GARREC qui auront leur chance pendant la saison. Arrive en cours de saison Gérard LAIDET 3^e ligne du Lyon O.U.

Le 6 septembre, le stade Pascal LAPORTE accueille l'équipe voisine du R.C. Vannes qui évolue en 3^e division. Le résultat de 30 à 4 peut paraître bien sévère pour les Bretons qui tinrent, malgré tout, la dragée haute aux Nantais.

Comme les saisons passées, le S.N.U.C. est engagé dans le challenge de l'essor dont le premier déplacement s'effectue à Arcachon. La mise en route est longue et les locaux mènent jusqu'à 28 à 0. Nos Nantais font un forcing très méritoire qui leur permet d'inscrire 13 points en un quart d'heure. Il est, certes, dommage, qu'ils n'aient pas cru à leur chance plus tôt pour cette défaite 28 à 13.

La saison est lancée à Malville avec la réception de Sainte Foy la Grande, le 19 septembre. Les supporteurs sont soulagés de voir une équipe pénétrée sur le terrain presque identique à celle de la saison passée. Ils prennent du plaisir à voir le nouveau jeu développé que ce soit par les contre-attaques ou mieux encore par des départs des plus académiques partis de mêlées victorieuses. Le résultat final 30 à 13 reflète la physionomie de la partie. On se prend à rêver.

La première journée de championnat est précoce cette saison et le déplacement à Limoges, un des favoris de la poule, ce 26 septembre ne va s'avérer des plus faciles. La mi-temps est atteinte sur le score de 12 à 4 (essai de Michel GANDON) en faveur de Limoges. En meilleure condition physique, les locaux accélèrent pour remporter le match par 30 à 13.

Le Stade Marcel Saupin accueille le premier match du championnat contre l'A.S. Police de Paris. La victoire nantaise est impérative pour préserver une invincibilité à domicile objectif de la saison."Ce ne fut pas un match dont on gardera le souvenir en raison de son niveau élevé. Disons même sans ambages, qu'il fut sans classe aucune, pour atteindre par moments une médiocrité affligeante".[3]La sortie de VIOLIN sur blessure a diminué la mêlée, mais un homme a survolé les débats par son jeu au pied et sa vista, il s'agit de Jacky GANDON. Le S.N.U.C. gagne de justesse 17 à 16 mais engrange ses quatre premiers points.

Le S.N.U.C. est handicapé pour le déplacement à Paris pour y rencontrer les étudiants du P.U.C. à Charlety. Les piliers GUINE et VIOLIN et l'arrière Michel GANDON sont blessés. Les Parisiens vainqueurs de leurs deux premiers matchs sont favoris. Longtemps le S.N.U.C. a tenu tête et la mi-temps est atteinte sur un score nul de 10 à 10. Malgré une très grande solidarité et un match acharné, le S.N.U.C. doit s'incliner par 26 à 16 dans le dernier quart d'heure.

Le 17 octobre, les aficionados du rugby sont heureux de se rendre à Marcel Saupin pour y voir le Stade Niortais de retour en 2^e division. Ce derby a toujours tenu ses promesses avec toujours à la clé du beau rugby. Derrière un paquet remarquable, MAURY a fait montre d'une vista excellente en distribuant des balles dans des conditions parfaites bien aidées par son compère Jacky GANDON. Le tableau d'affichage reflète cette belle victoire nantaise par 32 à 6 dont 5 essais.

Le championnat fait relâche pendant quelques semaines. Malville accueille, le 24 octobre la belle équipe du Racing Cclub de France. Le match est spectaculaire et joué dans un magnifique esprit empreint de beaucoup de fair-play. Les deux équipes retournent aux vestiaires sur un score nul de 18 à 18.

Le S.N.U.C. enchaîne deux autres matchs amicaux dont un à Hagetmau perdu 31 à 16. Le 11 novembre, les deux clubs doyens de Nantes : le Vélo et le Stade Nantais ont conclu un match pour parfaire leur forme. L'écart de division est trop important et la victoire du S.N.U.C se termine par un 52 à 14 qui ne surprend personne.

Pour le retour en championnat, le déplacement à Montluçon va mettre le S.N.U.C à rude épreuve. Le sort de la rencontre a été sérieusement contesté jusqu'au coup de sifflet final. Dans les dernières minutes de jeu, Jacky GANDON bien servi par MAURY inscrit l'essai de la victoire 13 à 6, le même scénario que la saison passée.

Le 21 novembre, Courbevoie nous reçoit sous un temps couvert et un vent violent. La première mi-temps avec l'appui du vent est à l'avantage des banlieusards parisiens qui mènent 16 à 6 à la mi-temps. Par la suite, Nantes domine à outrance, mais n'arrive pas à marquer devant la défense des locaux. Sur une faute de main nantaise, Courbevoie réussit à marquer un essai lui permettant de gagner le match 22 à 16. Les coups de pied de CAZENAVE (14 points) ont ruiné les espoirs des Nantais.

On espère épingler le S.A. Bordelais au tableau que l'on reçoit le 28 novembre. MAURY absent à COURBEVOIE retrouve sa place. Les Bordelais ont de solides arguments avec la puissance et l'homogénéité de son pack. Le S.N.U.C fournit un bon match, mais doit s'incliner devant le redoutable S.A. Bordelais: 10 à 18 (une pénalité et un drop-goal de Jacky GANDON et un essai de NEVEU).

Le 5 décembre, Limoges arrive à Saupin auréolé de son titre de champion d'automne. Une victoire nantaise est impérative pour accrocher la 4^e place qualificative et surtout effacer la lourde défaite du match aller. Avec un pack conquérant, une défense agressive et une plus grosse volonté, le S.N.U.C gagne 6 à 3 (un drop et une pénalité de Jacky GANDON). MAURY est dans ses objectifs.

Mais le déplacement à Paris contre A.S. Police peut ruiner ces efforts. Cette équipe pointe à deux points de Nantes et rêve aussi de cette 4^e place. Les frères GANDON indisponibles et SABATOU blessé ne peuvent pas participer au match. Handicapé par ses absences, le S.N.U.C ne lâche rien. Longtemps mené 6 à 4, il finit par baisser pavillon en 2^e mi-temps sous les coups de boutoir très physiques des Parisiens. L' A.S.Police remporte une belle victoire 20 à 7 (essai de MAURY, une pénalité de NEVEU) et repasse devant le S.N.U.C au classement.

Pour le dernier match de la poule, cette année 1971, le S.N.U.C reçoit, le 19 décembre, un autre ténor de la poule, le P.U.C. Un nombreux public se presse à Malville et espère assister à un beau match. Devant des Parisiens excellents dans toutes les lignes, un pack athlétique, la ligne arrière nantaise a flanché et n'a pas eu sa production habituelle décevant ses supporteurs. La défaite 18 à 3 (pénalité de Jacky GANDON) est dure à digérer.

En se déplaçant à Niort, le 9 janvier, on espère que l'année 1972 débutera mieux que la fin de l'année 1971. VIOLIN, qui ne peut s'entraîner depuis un mois, est absent. Les Nantais n'ont pas su élever leur jeu et profiter des blessures des deux trois-quarts centres niortais. Les locaux, plus volontaires, ne laissent aucune chance au S.N.U.C et gagnent 10 à 4.

La troisième rencontre de l'année, pour le challenge l'essor va permettre au Stade Nantais de recevoir un de ses anciens adversaires en championnat : les Postiers Parisiens. Ne pouvant aligner leur meilleure formation, les postiers doivent s'incliner 24 à 0. Le S.N.U.C a eu une partie plutôt facile.

Le 23 janvier, la reprise du championnat va permettre au Stade Nantais de recevoir la sympathique équipe de Montluçon et de briguer les trois points d'une victoire qui devrait lui sourire. En effet, le S.N.U.C gagne 19 à 11 mais c'est un succès enlevé de haute lutte, tant il s'avéra pénible jusqu'à la 70^e minute. Les visiteurs n'étaient pas venus en victimes présumées.

Le dernier de la poule, Courbevoie arrive à Saupin sachant qu'ils sont déjà condamnés à jouer en 3^e division. Inutile de préciser que le moral des troupes de MAURY est vigoureusement soigné pour ce match décisif. Une victoire est impérative pour atteindre cette satanée 4^e place qualificative. Les vœux des Nantais sont comblés par le gain du match 21 à 6 (essais de PENGLAOU et LE COZ complété par 13 points de NEVEU). Les Postiers Parisiens battus à Montluçon sont à deux points du S.N.U.C.

Le déplacement à Bordeaux, le 5 mars, pour le dernier match, mais aussi contre le leader, a pour objectif de limiter la casse. MAURY et ses équipiers sont bien décidés à vendre chèrement leur peau. LEMAIRE est indisponible, mais le valeureux VIOLIN revient au poste de pilier. Le score final 24 à 6 (essai de LE COZ transformé par NEVEU) est sévère pour le S.N.U.C car excepté le premier quart d'heure, les deux équipes firent jeu égal. On peut regretter que l'arbitre ait accordé deux essais douteux aux Bordelais.

On attendait avec impatience le résultat du P.U.C. contre l'A.S. Police et contre tous les pronostics les Policiers battent les étudiants parisiens 17 à 9. Le S.N.U.C et l'A.S. Police terminent ex aequo à la 4^e place mais ayant un meilleur goal-average, l'A.S. Police est qualifiée pour les 32^e du championnat de France de deuxième division. Les supporteurs sont désappointés et aussi consternés. Ils demandent du renfort pour la saison prochaine.

Le Stade Bordelais qualifié pour les 16^e de finale veut profiter du match amical contre le S.N.U.C, le 27 février pour faire une dernière mise au point avant la suite du Championnat. C'est la promesse d'un jeu de qualité."Ce n'est pas une belle partie que viennent de jouer les rivaux de toujours, le Stade Bordelais et celui de Nantes. Elle n'eut d'ailleurs d'amical que l'épihèque (?) tant furent fréquents les accrochages qui la ternirent plus encore. Car elle n'avait pas besoin de ce supplément d'aggravation dans sa médiocrité générale."[4] À ce petit jeu, les Bordelais plus constants dans leur jeu et surtout commirent moins de fautes remporte le match 13 à 3.

Le 5 mars, on dispute l'avant-dernier match en challenge de l'essor à Niort. Les locaux plus entreprenants l'emportent nettement 19 à 7 sur un S.N.U.C incomplet.

En concluant un match amical au stade LAPORTE contre Angoulême qui évolue en division nationale, les dirigeants du club souhaitent offrir à son public un match de qualité dont le but avoué en demi-mot est de faire aussi une bonne recette pour remplir les caisses. Contre toute attente, le S.N.U.C fait bonne figure avec une grosse défense. Les locaux finissent le match avec un maigre avantage mais une belle victoire 16 à 13.

Il n'y a pas une saison sans rencontrer nos amis trignacais. Le calendrier a décidé que le dernier match du challenge se déroulerait à Trignac, le 19 mars. Ce match va servir à nos Brièrons pour préparer leur 16^e du championnat de France. Ils évolueront la saison prochaine en 2^e division. Comme d'habitude le public de Lesvières a répondu présent. Le prestige, l'ambiance, le suspense et la qualité du jeu sont au rendez-vous. Mené à la mi-temps, 3 à 11, le S.N.U.C, par l'expérience et la classe d'un SABATOU déchaîné, étouffe Trignac en 2e mi-temps et remporte le match 20 à 11.

Les derniers matchs amicaux contre Saint Nazaire à l'aller comme au retour sont gagnés par le S.N.U.C: 26 à 4 et 42 à 0.

Chez nos jeunes, les cadets, protégés d'ETRILLARD et BORREL, sont champions de l'Atlantique, se qualifient pour la coupe Jules Coulon et sont éliminés par le Racing Club de France, futur finaliste.

Les juniors de SALINAS et BORDONADO sont aussi champions de l'Atlantique et sont éliminés en coupe CRABOS par le Stade Rochelais 22 à 4.

Le challenge LECOINTRE est remporté par le Stade Rochelais, devant le S.N.U.C et Saint Nazaire.