Accaparé par ses activités professionnelles, Michel DODIN démissionne de son poste de président et est remplacé par Robert FITAU.

Comme chaque pré-saison, on s'active pour préparer la meilleure des équipes. Jean PALOT n'est pas resté inactif avec le soutien de son comité directeur.

"…/…Le soleil est entré à flots dans le club-house du S.N.U.C.. Le visage de Jean PALOT, capitaine entraineur de l'équipe de rugby en est illuminé…/…"[1]

Il est heureux de présenter la qualité de ses futurs co-équipiers :

• ZLICARIC Franjo - Champion de France junior 1960 et 1961 avec le R.C. de France
• BLANC – RC de France
• SABATOU - Hagetmau recommandé par IBARRART
• SICRE - Champion de France junior avec l'U.S.A. Perpignan
• SERVANT- Ancien co-équipier de PALOT à Pau
• RAYMOND – S.U. Aagen puis Toulon
• MORIN – R.C. Sablais
• FERNANDEZ dit "Ricardo" et LEMAIRE reviennent au club après un séjour au Racing Club de France et au C.A.S.G.

Ses recrues ont une moyenne d'age inférieure à 24 ans lui permettant de travailler sur le moyen terme.

La F.F.R. a décidé que les clubs de 2^e division ne participeront pas à la coupe de l'Espérance mais crée pour eux le challenge de l'Essor.

Durant le mois d'aout, les entrainements sont soutenus et les premiers matchs amicaux sont très attendus en ce début de Septembre.

Le 08 septembre, on commence en amicale par la réception d'un gros morceau : le Stade Rochelais. L'équipe manque d'automatisme et de cohésion mais une défaite 8 à 3 contre une équipe évoluant à l'échelon supérieure est encourageante.

On continue par un déplacement à Moissac dans le challenge de l'Essor. La défaite est assez lourde : 14 à 3 où GACHY, l'homme du match, réussit son essai.

Avant de démarrer le championnat, deux matchs amicaux à l'extérieure sont conclus contre les Sables et Saint Nazaire. Deux victoires où PALOT a pu faire une revue de son effectif, définir son équipe type mais il reconnaît qu'à Saint NazaireE la partie fut une "exhibition piteuse". Petite excuse, l'équipe avait assisté la veille au mariage de PENOT.

Le championnat commence le 06 Octobre par un déplacement à Trignac. Le derby, qui comme à son habitude, remplie les tribunes mais aussi les colonnes de la presse où PALOT s'exprime.

"../.. Je pense qu'un match n'est jamais perdu d'avance, même à Trignac et mon ami LEBOT ne me fera pas l'injure de croire que j'ai peur de lui. ../.. "[2]

Le public, véritable seizième homme, soutient son équipe très bruyamment et applaudit à la bravoure de ses "canards". Il faut attendre la deuxième mi-temps pour voir Trignac enlever le gain du match par 6 à 0.

Le 13 octobre, c'est encore un déplacement délicat à Niort où le S.N.U.C. doit impérativement gagner pour lancer sa saison. RAYMOND et TREDJEU retrouve leur place. Longtemps à égalité pendant une bonne partie du match, BLANC par un drop goal donne l'avantage aux nantais par 9 à 6. Supporters, dirigeants et aussi joueurs sont un peu plus confiants dans l'avenir.

Le 20 octobre, la réception du Stade Poitevin se termine par un résultat nul 6 à 6 devant une équipe qui jouera certainement les premiers rôles dans la poule.

PALOT traine, depuis le début de la saison, une tenace douleur sciatique. Après avoir consulté la faculté de médecine, il est contraint de mettre entre parenthèse sa carrière de joueur. Le capitanat est confié à Jean GACHY pour le reste de la saison.

Le 27 octobre, on redoute le déplacement chez les étudiants bordelais. Le nouveau capitaine est héroïque et ZLICARIC marque un essai qui donne la victoire à nos nantais par 3 à 0.

PALOT tient son équipe et sa charnière SOPPELSA-GANDON distribue bien le jeu avec un pack conquérant et une ligne rapide de trois quarts. Le 03/11, La Teste constate la forme des nantais et encaisse une défaite par 18 à 3.

L'A.S.P.T.T. de Paris arrive à Nantes, le 17 novembre1 avec le souhait de remporter une victoire à l'extérieur. Un petit nouveau joue au centre à coté de SERVANT : MARTIN-GARIN. Le public de Malakoff ne s'est pas trompé et applaudit aux exploits de ses protégés qui gagne le match par 8 à 3.

Avec 4 victoires, un nul et une défaite, le S.N.U.C est premier de sa poule. On se croit revenu à la saison 1960-1961.

Pour son comportement et ses exploits au sein de son équipe, François ZLICARIC est honoré d'un oscar par la presse sportive nantaise. Pour le dernier match des phases aller, le déplacement à Gujan Mestras contre le dernier peut être un piège. On fait confiance au junior AUDRAIN comme ailier. Dans un sursaut d'orgueil, les locaux ne baissent pas les bras et remportent une victoire méritée par 17 à 0.

Malgré tout, le S.N.U.C. est premier de sa poule dans la phase aller à égalité de points avec le Stade Poitevin.

Le 1 Décembre, en challenge de l'Essor, après un match très viril, le S.N.U.C. fait match nul avec Castel-Sarrasin 6 à 6.

"Le derby de l'ovale" comme le signale Presse-Océan est le premier match de la phase retour : S.N.U.C.- Trignac. Les bus des supporters trignacais sont garés sur le parking de Malakoff et l'ambiance risque d'être chaude sur et hors du terrain. Un changement chez les nantais, RAYMOND qui joue habituellement à l'aile est placée en 3^e ligne avec GACHY et BLANC. Grâce à l'excellent tenue de ses avants et à un bel exploit personnel de RAYMOND, le S.N.U.C. l'emporte de justesse par 6 à 5.

Avant de recevoir le Stade Niortais quelques jours avant Noël, le S.N.U.C. se déplace à Mimizan pour le challenge de l'Essor. Le journaliste de Presse-Océan est surpris d'apprendre par son correspondant que le meilleur des trente joueurs est PALOT. Malgré une petite douleur au bassin, il a tenu en 2^e ligne. Les habitués de Malville ne sont pas surpris car, pendant sa convalescence, il a entretenu sa forme physique sur son "pré" mais sera pas sur la feuille du dernier match de l'année.

L'année 1963 se termine en beauté, Le S.N.U.C. inflige une lourde défaite à Niort : 19 à 6 avec 5 essais de BONNET, SOPPELSA, RAYMOND, BLANC et LEMAIRE et se classe premier de sa poule devant Poitiers.

Le 5 Janvier, c'est BERGERAC qui est l'hôte des nantais en challenge de l'Essor. Quelques changements MAHE remplace SOPPELSA à la mêlée et FERNANDEZ joue son premier match au poste de pilier à la place de BONNET. Un essai encore de RAYMOND et une pénalité de ZLICARIC donnèrent la victoire au S.N.U.C par 6 à 0.

C'est le match des leaders qui se déroule à Poitiers, le 12 Janvier, PALOT a préparé au mieux son équipe par deux entrainements très soutenus. Son équipe a les meilleurs atouts, un pack solide et conquérant, une charnière créative et une ligne de trois quarts très joueuse. Les deux équipes se rendent coup pour coup mais aucune ne baisse pavillon et se séparent par un score nul 0 à 0. Le score est malgré tout flatteur pour Nantes qui n'a pas réellement dominé son vis-à-vis.

Le 19 Janvier, le Bordeaux Etudiants Club, mal classé vient à Nantes pour faire un résultat. Constamment battu en mêlée et à la touche, le S.N.U.C. est très heureux de faire match nul 3 à 3. ZLICARIC s'est blessé (déchirure à l'épaule) et manquera le prochain match contre la Teste.

Les déplacements au pied de la dune du Pilat n'ont jamais été une partie de plaisir. PALOT doit composer avec une infirmerie qui commence à se remplir. Il décide de rentrer en 3^e ligne afin de ne pas affaiblir sa mêlée. Malgré les efforts de nos nantais, ceux-ci doivent s'incliner devant la supériorité des Testerins : 6 à 0. Ce mauvais résultat fait perdre la place de premier au profit de Poitiers vainqueur de Gujan Mestras.

Le 2 Février, le déplacement à Libourne dans le cadre du challenge de l'Essor se traduit par une défaite 3 à 0. Le dimanche suivant, la réception du S.A. Bordelais doit être une bonne préparation en vue des derniers matchs en championnat. L'équipe est au complet et les spectateurs se réjouissent de la superbe victoire des nantais : 15 à 3. (4 essais de SABATOU (2), BONNET et POULAIN).

Pour l'avant dernier match, on se déplace à Paris. L'A.S.P.T.T. de Paris avait absolument besoin d'une victoire pour améliorer sa position et par là tenter d'obtenir sa qualification. Le but recherché par les Parisiens a été atteint mais par quel moyen ! On a confondu souvent virilité et brutalité. La mi-temps, le score est de parité 3 à 3. Dix minutes avant la fin de la rencontre, l'arbitre Mr REAUD, complètement dépassé, accorde un essai litigieux, suivi d'une pénalité en faveur des Parisiens. Le S.N.U.C perd 9 à 3. SABATOU revient avec un nez cassé, GANDON et MARTIN-GARIN sont plus ou moins touchés.

Le challenge de l'Essor n'est plus un objectif pour le club. Pour le déplacement à Niort le 23 Février, PALOT retrouve une place en 3eme ligne et compose, malgré tout une équipe compétitive. Le STADE NIORTAIS est revanchard car il reste sur deux défaites cette saison contre le S.N.U.C. Après une grosse dépense d'énergie, les niortais sortent objectivement vainqueurs par 13 à 3.

La fin de la saison approche, les organismes commencent à souffrir. Le 1 Mars, c'est le dernier match contre Gujan Mestras à Malakoff et PALOT peut composer une équipe avec ses meilleurs éléments. Après 5 minutes de jeu, DUPRAT est victime d'un claquage déséquilibrant la ligne des arrières.

Malgré une domination constante, un seul essai est marqué par SABATOU et une pénalité par GANDON. Gujan Mestras en fin de match marque un essai transformé. La victoire est là malgré tout : 6 à 5.

Un peu de regret sur cette saison. Le S.N.U.C termine à un point du leader Poitiers et est qualifié pour les 16^e de finale du championnat de France.

Hasard du calendrier et avant de commencer le 16^e, le dernier match du challenge de l'Essor, le 08 Mars, est disputé à Nantes contre Poitiers. Quelle bonne préparation pour la suite. Par un essai transformé, le S.N.U.C. chute 5 à 3. Les Poitevins, sur cette saison, sont leaders en championnat et en Essor confirmant ainsi leur supériorité.

C'est à Poitiers, que le S.N.U.C. rencontre une équipe qu'elle connaît bien : le S.A. Bordelais en 16eme. PALOT pense avoir mis tous les atouts de son coté en se reposant sur son pack habituel et ses lévriers de la ligne arrière. Après prolongation, le match se termine par un score nul 3 à 3 mais le S.N.U.C. de part son classement et son goal average est qualifié pour les huitièmes.

Le lundi de Pâques, le 29 Mars un match est conclu contre la S.A. Rochelais où Arnaud ELLISSADE, alors entraineur, n'a pas hésité à démarrer la partie parmi ses joueurs. L'écart entre les deux équipes est trop important et le S.N.U.C. s'incline lourdement 35 à 6.

C'est à Cahors, le 05 Avril, que le S.N.U.C. rencontre les catalans de l'U.S. Côte Vermeille. PALOT connaît bien cette équipe par son style et les possibilités de la plupart des joueurs qui la compose. Alors qu'il revenait du service militaire, il y a une dizaine d'années, il a dirigé cette équipe pendant deux ans. C'est une vraie bataille d'avants et la fin du match après prolongation est sifflée sur un score nul de 3 à 3. GANDON marque par un drop goal. Mais c'est au tour du S.N.U.C. d'être victime du règlement ayant un plus mauvais classement que son rival, il se trouve non qualifié pour le tour suivant.

Ce résultat est à l'image de la saison où il a manqué une petite étincelle pour monter la marche supérieure. S'il n'y a pas trop de mouvements à l'inter-saison, l'équipe ne peut que se bonifier pour la prochaine saison.

Le 1^er Mai, Malville grouille de ces jeunes concourant pour le challenge "PAQUI". A la fin de la journée, les vainqueurs sont récompensés:

• ESSEAU Michel en juniors A
• BOUVIER en juniors B
• CATOUILLARD en cadet
• ROBIN en minime
• LERICHE en benjamin

Le 3 Mai, on organise le 5^e challenge LECOINTRE. 300 jeunes des clubs de la région ont fait le déplacement par cette belle journée ensoleillée. Le S.N.U.C. est vainqueur dans les catégories Benjamin et Minime. Trignac gagne en Cadet. Par ses meilleurs résultats, le S.N.U.C. remporte le challenge Lecointre pour la saison 1963-1964

Si l'équipe première a arrêté la compétition, la saison n'est pas terminée pour les juniors qui viennent de se qualifier brillamment pour les demi-finales du tournoi des jeunes en gagnant leur poule de classement qui les opposait aux équipes de Cognac, Saint Junien, Niort et Limoges. Le 3 Mai, ils rencontrent les juniors internationaux du CA BRIVE à Poitiers. Accéder est un rêve pour le club malheureusement, il n'y aura pas de miracle et c'est le C.A. Brive qui disputera la finale.

Yannick GRIPAY du S.N.U.C. remporte le concours du meilleur jeune rugbyman organisé par le comité.