Dans sa page sport, Pierre LAUTREY de Presse-Océan est prudent et pessimiste :

"Avalanche (possible) de départs au S.N.U.C qui présenterait la saison prochaine un XV fanion entièrement transformé"[1]

En effet, plusieurs joueurs quittent le club. IBARRART retourne dans ses Pyrénées et signe à Hagetmau, BISTUE continue ses études à Paris et signe ainsi que Christian FERNANDEZ au Racing Cub de France. Christian BURGAUD signe au Bordeaux E.C. où il poursuit ses études dentaires. BEGAUD se concentre sur sa vie professionnelle maritime. Plusieurs joueurs qui évoluaient de temps à autre en équipe une partent renforcer le Vélo S.N. : ARCHAMBAULT, AUBRY, FRIOU, GOSSELIN, MOINARD et JP TOUYA.

Parmi les arrivées, on note OLLIE qui arrive d'Angoulême, BARRAT de Pontacq, beau-frère de Louis SANS et BOUTET de Vierzon.

Le président DODIN ne veut pas abdiquer mais il est obligé de mettre en place une stratégie sur plusieurs années. Il est difficile de faire exiler des joueurs du sud vers le "nord" qui ont souvent des exigences exorbitantes. Le Stade Nantais a décidé d'adopter une politique d'austérité qu'elle explique via un communiqué de presse :

"Le fait important pour la saison 1962-1963 est la décision prise par le comité directeur :

Avec Jean PALOT, qui s'établit à Nantes au Club-House de Malville, le comité a en effet décidé de constituer une équipe première aussi jeune que possible, en bonne condition physique, jouant au rugby avec l'esprit club.

C'est donc un travail en profondeur qui est demandé à Jean PALOT, tant pour cette saison que pour les saisons à venir.

Ce travail de base est indispensable.

Il permettra, en incorporant des juniors ou des jeunes joueurs de retour de service militaire, de palier les départs de certains titulaires des saisons passées. Si le S.N.U.C regrette les départs motivés par les obligations professionnelles ou par des limites d'age, il enregistre avec satisfaction les mutations des joueurs dont l'esprit n'était pas celui qu'il entend voir régner dans ses équipes."[2]

Jean PALOT est renforcé dans un nouveau rôle de manager sportif tout en étant un entraineur et un joueur.

Le club évoluera en Poule A de seconde division avec à peu près les mêmes clubs que la saison précédente et en coupe de l'Espérance avec cinq clubs dont le Stade Rochelais.

Le 09 Septembre, le premier match est disputé contre le Stade Niortais en coupe de l'Espérance, PALOT redoute le manque de condition physique suite à une reprise tardive et de cohésion dans l'équipe. Ce qui se confirme par cette première défaite 9 à 0.

Pour la réception du Boucau, l'équipe est un peu remaniée. PALOT reprend son poste de 3^e ligne et SOPPELSA glisse en trois quart remplacé par VEYSSADE. Le S.N.U.C marque 4 essais et ouvre son compteur de victoire par 16 à 0.

Avant de recevoir les nationaux du Stade Rochelais, le S.N.U.C remporte une belle victoire contre Bergerac par 28 à 5.

Le 30 Septembre, la foule se presse autour du stade de Malville. Malgré une bonne résistance, les coéquipiers de PALOT doivent s'incliner par 15 à 0 mais il y a des défaites encourageantes où les jeunes GRILLERE et LEMAIRE se mettent en valeur.

Le championnat de France démarre par un déplacement contre la bonne équipe parisienne de l'U.S. Métro. OLLIE est absent mais TREDJEU reprend son poste de demi d'ouverture. Le résultat est indécis mais le S.N.U.C concède une défaite par 8 à 3.

Pour la réception du S.A. Bordelais, l'équipe est au complet et les jeunes LEMAIRE et GRILLERE ont acquit définitivement leur place en équipe première. Avec un essai de SANS transformé par TREDJEU, Nantes l'emporte difficilement 5 à 3.

Après avoir remporté une belle victoire contre les étudiants bordelais, Malakoff accueille un favori de la poule le Stade Poitevin, le 28 Octobre. SANS marque son essai et GANDON fait confiance à son coup de pied pour donner une victoire par 9 à 3. L'équipe de PALOT est bien en place.

Comme Trignac, le Stade Niortais est l'équipe qui chaque saison nous pose quelques problèmes. Le 4 Novembre, l'équipe subit peu de modifications pour ce déplacement. PALOT, le plus vaillant et en bon capitaine, après avoir marqué son essai, emmène ses équipiers vers la victoire 6 à 0. Les supporters, ayant fait le déplacement, sont heureux de constater qu'après cinq matchs, leurs protégés sont en tête de la poule devant le S.A. Bordelais.

Le 18 novembre, c'est le "sympathique" R.C Trignac qui vienT défier le Stade Nantais à Malakoff. Comme d'habitude une forte colonie de supporters trignacais a fait le déplacement. Dans l'équipe nantaise, le junior BOUDEN, originaire de Béziers, remplace SANS à l'aile. Le viril paquet d'avants de Trignac prend l'avantage sur ceux du Stade Nantais et emporte le match 5 à 0. Dans Presse-Océan, DUCHAYNE n'est pas tendre avec l'arbitrage du basque ERBITI dont il ne félicite pas la prestation. Après ce résultat, c'est Trignac qui devient premier de la poule.

Le mois de décembre va mettre l'équipe nantaise dans la difficulté. Après avoir perdu au C.A.S.G. Paris 11 à 3, l'U.S. Métro arrive à Nantes pour faire un résultat. Le match est indécis, l'indiscipline règne des deux cotés et Nantes, handicapé par des blessures, est incapable d'ordonner son jeu. Le match se termine par un score de parité 3 à 3.

Les matchs du 9 et 16 décembre contre les équipes bordelaises se terminent par deux défaites. Rien de ne peut empêcher cette spirale négative. De plus la commission de discipline de la FFR suspend Pierre GUY pour brutalité et le demi de mêlée GRAU pour contestation des décisions de l'arbitre.

Le 30 Décembre, un déplacement à Poitiers se termine par une lourde défaite 20 à 0.  Grosse déception, le Stade Nantais est maintenant sixième au classement.

1963 va-t-il apporter du baume aux cœurs de nos nantais ? Beaucoup de joueurs blessés : OLLIE, BOIX, PALOT, MENARD et SANS plus les joueurs suspendus ne peuvent pas se déplacer à Niort pour la coupe de l'Espérance. Le Stade Niortais tient sa revanche du championnat et gagne 14 à 0.

Une bonne nouvelle arrive au club et comble les supporters : l'international Jean Louis SALINAS vient de signer au club. Il a disputé le dernier France – Allemagne junior au poste de talonneur. Il pourra terminer la saison avec le S.N.U.C. Mais Gabriel VEYSSADE, agent EDF, est muté à Brive et signe dans l'équipe de l'international Amédée DOMENECH : le CA Brive.

Le 20 janvier, PALOT doit faire preuve d'ingéniosité afin de composer une équipe "commando" pour un déplacement au retour épique au Boucau. C'est dans ces moments "à la dure" que se soude une équipe. La victoire est arrachée par 5 à 3.

Le temps froid et neigeux empêche toute compétition jusqu'au 17 Février pour la réception du CASG Paris en championnat de France. Recevoir le dernier est souvent un piège mais l'équipe est au complet et remporte une belle victoire par 14 à 0.

Les deux derniers matchs seront décisifs pour le maintien. Pour la quatrième fois dans cette saison, le club reçoit le Stade Niortais à Malakoff. Par un essai de PENOT et transformé par TREDJEU – l'homme du match -, le S.N.U.C l'emporte par 5 à 3 soit deux victoires de chaque coté.

Pour le dernier match du championnat, PALOT annonce la couleur dans Presse-Océan : "Nous allons à Trignac pour gagner". L'équipe est au complet et revancharde n'a-t-elle pas perdu le match aller. Malgré les coups de butoir de son pack, le S.N.U.C. doit s'incliner devant le R.C. Trignac qui se qualifie pour les phases finales.

Les saisons se suivent et ne ressemblent pas. Le S.N.U.C. termine à la 5eme place de sa poule remportée par le Stade Niortais.

La coupe de l'Espérance contre le Stade Rochelais et le Stade Bergeracois se termine par deux grosses défaites. L'équipe est démobilisée et la fin de la saison est la bienvenue.

Le S.N.U.C remporte le challenge LECOINTRE devant le Trignac et Rezé.

Dans le challenge "Paqui" le palmarès revient à:

• COUTEAU en juniors A

• GANDON en juniors B

• BUFFET en cadets

 Les résultats n'ont pas été à la hauteur des espérances mais correspond au choix politique de début de saison.