Le comité directeur se fixe les mêmes objectifs que la saison passée, avec les résultats que l'on connaît en appuyant sur la formation dont les résultats n'ont pas été ceux espérés. Le S.N.U.C. est engagé dans la Coupe Espérance et dans le championnat de France Fédérale

L'ailier Jean CHAILLAT, ayant une mutation professionnellement, jouera à Poitiers. Beaucoup de jeunes montent en équipe première : PENOT, RIXAIN, GOUDET, BOURREL, FRIOU, etc.

La chaleur de cette fin d'août ne perturbe pas trop les entraînements qui ont repris plus rapidement que les saisons passées. L'intransigeance de Paqui MORIN doit permettre de former une équipe compétitive rapidement.

Un match amical est déjà programmé contre l'équipe britannique de Durham City F.C. Malakoff est encore en "vacances" et les Anglais n'ont pas la notoriété de Cardiff. Pour nos visiteurs, le match amical n'existe pas et c'est un véritable match de championnat qu'ils proposent. Le début n'est pas propice au S.N.U.C. où il manque quelques titulaires. En première mi-temps, LAPIERRE marque un essai transformé par M. TASTARD. Durham, dans le dernier quart d'heure, accélère le jeu devant des SNUCistes fatigués et marque un essai et une pénalité remportant le match 6 à 5.

Le dernier match de préparation est disputé à Malville contre le SA Rochefortais. Les deux équipes ne sont pas au même niveau notamment les avants. De chaque côté, on remanie l'équipe en cours de match et le SNUC finit par l'emporter 17 à 3.

Engagés dans la Coupe de l'Espérance, les Nantais se déplacent pour rencontrer le Stade Rochelais, le 25 septembre, pour le premier match. Plusieurs défections notoires sont à enregistrer de leur côté : FUZEAUX et les frères TASTARD. Pour pallier ses absences, on a fait appel à deux juniors : ARCHAMBAULT et SOPPELSA. La nombreuse assistance a pu applaudir à la belle victoire de l'équipe du capitaine ELISSALDE : 31 à 0.

Le dimanche suivant, nous recevons le Stade Niortais qui, cette saison, a beaucoup d'ambitions. Une chaleur orageuse gêne les deux équipes. Ce n'est qu'en fin de deuxième mi-temps, alors que la fatigue se fait sentir côté nantais que NIORT inscrit un essai, lui faisant gagner le match par la plus petite marge: 3 à 0.

C'est une équipe au complet qui se déplace à Bergerac, le 9 octobre. Le S.N.U.C. pratique un meilleur jeu que les matchs précédents où les avants rivalisent avec les locaux. Ils lutteront jusqu'à la fin pour préserver le match nul acquis à partir de la 50^e minute : 11 à 11.

Le long trajet en car qui mène à Marmande peut être fatigant, mais souvent permet de souder une équipe. Un nouvel arrivant dans les rangs nantais au poste de trois-quarts : NIAS, un Perpignanais qui fait son service militaire à Nantes. Les avants se distinguent, surtout en 2^e mi-temps, par une belle démonstration de mêlée ouverte et de jeu groupé. GAUTIER, par un drop et RIXAIN par un essai permettent de ramener une belle victoire 6 à 0.

La première phase de la Coupe de l'Espérance se termine et on attaque le championnat par un déplacement à Tours, le 23 octobre. Cette équipe est difficile à battre sur ses terres. Pourtant, il y a plus de maîtrise du côté tourangeau. Les avants nantais font une belle partie et concrétisent leur effort par un essai collectif. Ce n'est pas suffisant et le S.N.U.C. s'incline 9 à 3.

Le S.N.U.C. espère bien, en recevant Poitiers, le 30 octobre glaner les trois points de la victoire. PENOT étant indisponible, on fait confiance pour son premier match à DOUSSE. Le match n'est pas emballant et nos Nantais ont de la peine à se libérer et tombent sur une bonne défense poitevine. Le drop-goal de GAUTIER répond à un essai de Tours. La victoire était à la portée du S.N.U.C., mais il doit se contenter du match nul.

Le prochain adversaire, l'U.S. Berry a été remis en confiance en obtenant un nul à Trignac. Le Stade Nantais se présente avec la volonté de faire un résultat. Très vite, les lignes arrière se mettent en valeur et PENOT puis GOSSELIN marquent chacun un essai transformé par GAUTIER. 11 à 0 à la mi-temps. La 2^e mi-temps continue sur le même tempo. BOUVIER par un essai transformé par GAUTIER puis une pénalité de ce dernier ruinent les espoirs de Bourges et gagnent 18 à 5.

Le 20 novembre, c'est le derby contre Trignac. Comme d'habitude depuis quelques saisons on a l'impression que les supporteurs briérons sont supérieurs en nombre par rapport aux Nantais. L'ambiance est donnée. Souvent dans ces matchs, l'enjeu tue le jeu et l'on assiste à un duel d'avants souvent à la limite de la correction. Chaque équipe bute sur la défense de l'autre et la partie est brouillonne. Le résultat nul semble satisfaire les deux capitaines : 0 à 0.

La réception d'une vieille gloire : le Stade Bordelais dont les rencontres ont toujours été très disputées, rappelle de bons souvenirs aux supporters. FRIOU prend la place de POINTEAU au talonnage. Surtout on a plaisir à revoir LECOINTRE en trois-quarts qui se chargera de marquer sur la pénalité les trois points du match nul 3 à 3. Malheureusement, Mickey LECOINTRE disputera son dernier match sous les couleurs nantaises qui lui avaient permis d'être international.[1]

Pour l'avant-dernier match des phases aller, le déplacement à Brive contre le leader s'annonce comme une lourde tâche. RIXAIN est absent et remplacé par Gilles TASTARD. Le résultat du match est suffisant pour démontrer la supériorité des brivistes 30 à 0.

Le 11 décembre, la réception de Saint Junien doit permettre de faire oublier la grosse défaite du dimanche précédent. POINTEAU blessé au genou, le "vieux" SEVESTRE reprend du service au poste de talonnage. Le match est agréable où les deux équipes produisent un jeu vivant mais souvent entaché d'en-avant. Alors que l'on allait se diriger vers un match nul et après un magnifique jeu de passes des lignes arrière, PENOT, en bout de ligne, inscrivait un essai qui permettait au S.N.U.C. de gagner par une courte victoire 3 à 0. À l’issue des phases aller, le S.N.U.C. est 4^e.

Le dernier match de la saison se dispute contre l'A.S.P.T.T. de Paris en amical. Ce match n'est pas pris au sérieux et le S.N.U.C. par AUBRY dit "Zampano" marque un essai puis GAUTIER une pénalité, mais c'est insuffisant pour battre les parisiens victorieux 14 à 6.

Dix ans, après leur première visite, Cardiff revient sur les terres nantaises pour y disputer un match de gala qu' Henri PICHERIT s'est encore proposé d'encadrer, le 1^er janvier 1956.

Pour ce match et pour donner une bonne réplique à nos amis gallois, on a décidé de renforcer l'équipe. Plusieurs noms ont circulé : ALBALADEJO, BONIFACE, etc. Tous sont indisponibles ou empêchés par leur club. Il fallut compter sur deux bons joueurs : LE BOURHIS de St Nazaire et Laurent BIDART international de La Rochelle. Les organisateurs sont un peu déçus par le public qui n'a pas rempli Malakoff comme les saisons précédentes. La première mi-temps fut nettement à l'avantage de Cardiff. Fatigués par un match disputé trois jours auparavant et le long voyage, les Gallois baissèrent d'intensité en 2^e mi-temps et repartent avec une victoire par 26 à 9 (essais de GOUDET et LE BOURHIS et une pénalité de ce dernier). Il est à noter que l'équipe de Cardiff, à cette époque, s'entraînait tous les jours.

Le championnat reprend ses droits en recevant la bonne équipe de TOURS. Le S.N.U.C. souhaite prendre sa revanche du match aller. On enregistre un petit nouveau au poste de talonnage : MONNEUSE. Bien que dominant une bonne partie du match, nos Nantais n'arrivent pas à percer le rideau défensif tourangeau, sous un mauvais temps rendant le ballon insaisissable. Tout cela se termine par un 0 à 0.

On marque une pause dans le championnat pour disputer la coupe de l'Espérance en recevant La Rochelle, le 15 janvier. Comme au match aller, les maritimes nous sont supérieurs dans tous les compartiments du jeu et à la régulière, nous infligent une défaite 20 à 5 (essai de Ludovic MOREAU transformé par GAUTIER).

Pour le déplacement suivant à Niort. Paqui MORIN a gardé la même équipe que la semaine passée. L'essai de GOSSELIN transformé par GAUTIER n'est pas suffisant pour remporter ce match perdu 13 à 5.

Le leader bergeracois se déplace à Nantes en envisageant de conforter sa première place. Souvent en pareil cas, la motivation et l'énergie sont décuplées. La botte de GAUTIER et les essais de GOSSELIN (2) et d'Aubry (1) mettent à mal Bergerac. Malgré le relâchement nantais dans les dernières minutes qui permirent aux visiteurs de marquer 3 essais, la victoire est assurée 15 à 9.

Le championnat ne reprend que le 4 mars. Le froid et la neige ont annulé tous les matchs du mois de février.

Le déplacement au STADE BORDELAIS se termine par 0 à 0, le résultat réjouit les SNUCistes.

En recevant le leader BRIVE, Malakoff s'est rempli comme aux beaux jours. La défaite à l'aller avait été lourde et le S.N.U.C. doit un rachat. Le match est heurté et l'arbitrage est un peu trop laxiste. L'international Amédée DOMENECH se fait souvent remarquer – dans les bons coups - et est pris en grippe par le public. Brive l'emporte 3 à 0 alors qu'un match nul aurait été plus équitable.

Après avoir ramené une défaite de Saint Junien, 17 à 3, le S.N.U.C. reçoit Bourges avec la ferme intention de prendre des points pour les sortir de la zone rouge. Les joueurs berrichons livrent une dure bataille ne pouvant pas empêcher l'essai de LAPIERRE. Le sort du match est favorable au S.N.U.C. vainqueur 3 à 0.

Le 1er avril, jour de Pâques, c'est le derby à Trignac. La veille la Résistance titrait : "Ce n'est pas parce que les cloches reviennent de Rome que Stade Nantais U.C. et Trignac doivent se les sonner. Pas de sale blague pour le 1er avril"[2]. Ce n'est pas le genre de match où les attaquants se mettent en valeur. Comme d'habitude le match est viril et un peu limite sur le terrain comme dans les tribunes. À ce petit jeu, TRIGNAC reste maître chez lui et l'emporte 3 à 0.

Le 8 avril, le dernier match se déroule à Poitiers. Le S.N.U.C. n'espère plus rien dans le championnat, car la qualification s'était jouée le dimanche précédent. Battus, 19 à 6 (GAUTIER un drop et une pénalité), les Nantais terminent 6^e à égalité de points de Tours, mais avec un meilleur goal average.

Le dernier match de la saison, le 15 avril, en Coupe de l'Espérance contre Marmande permet de terminer sur une note positive et une belle victoire 11 à 6. Dans cette poule le S.N.U.C. est 4^e.

Le 26 avril, on termine la saison à Malville par le traditionnel match "Mariés contre Célibataires" gagné par ces derniers 11 à 6. On n'a pas trop le goût à la fête car Mickey LECOINTRE est absent et les nouvelles ne sont pas bonnes. Il décédera un mois après.[3]