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Saison 1953-1954

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Tel un vieux lion fatigué, le Stade Nantais se fit ermite durant l'intersaison. Dictée par la prudence ou la sagesse, cette attitude donna lieu à diverses interprétations tant il est vrai que les silences sont souvent éloquents dans un grand village comme Nantes.

Les langues se délièrent et les commentaires filant bon train, on admit généralement qu'une politique surannée et à courte vue était la cause de la crise grave qui allait provoquer la désintégration pure et simple du sport de l'ovale au sein d'un club dont le prestige, justement, s'étayait sur le glorieux passé de sa section rugbystique.

On note très peu de mouvements importants à l'intersaison. Marcel BOUVIER, trois-quarts aile à 33 ans, est plébiscité par ses pairs pour prendre le brassard de capitaine récompensant sa fidélité au club depuis l'équipe junior. GROCQ prend en charge l'entraînement et GINESTY arrête sa carrière de joueur et se charge de la commission sportive. On va s'appuyer sur les jeunes réservistes de l'année passée qui ne désirent qu'une chose, jouer en première.

La saison démarre par quelques matchs amicaux. Le 6 septembre, on se rend à Clisson au stade de la Dourie. Le S.N.U.C. y dispute plus un entraînement qu'un match amical sans sous estimer la valeur de l'adversaire et revient vainqueur 52 à 8.

À Malville, on reçoit nos voisins Trignacais sans lesquels une saison ne peut pas démarrer. Des deux côtés ont fait tourner l'effectif, mais le S.N.U.C. semble plus au point physiquement. Six essais sont marqués et LECOINTRE en grande forme engrange 12 points permettant le S.N.U.C. de gagner 27 à 8.

Le dernier match amical devait mettre en lumière le comportement de l'équipe à l'extérieur. Face à une équipe accrocheuse, la puissance du pack nantais a fait la différence, permettant au S.N.U.C. de remporter la victoire par 11 à 8.

Le dimanche 27 septembre, on organise un match possibles contre probables afin de composer la meilleure équipe. POINTEAU se blesse et sera indisponible pendant plusieurs matchs.

Pour commencer le championnat, le 4 octobre, on accueille St Jean de Luz, vieille connaissance de la saison passée et dont on connaît le jeu. Pour ce premier match, Malakoff est copieusement garni surtout de sceptiques et non de vrais supporteurs comme on est en droit d'attendre. À la fin du match, une partie du public est enchantée, l'autre signale que l'adversaire était médiocre, diminuant le mérite des vainqueurs. Le S.N.U.C. ouvre le compteur de belle façon par 19 à 0. Un nouvel esprit semble régner dans l'équipe. De bon augure pour la suite.

On retrouve une ancienne connaissance, le 11 octobre à Niort. Il faut la science de LECOINTRE pour passer un magnifique drop-goal de plus de 40 mètres et ramener un match nul 3 à 3 contre le Stade Niortais. Un petit nouveau démarre en seconde ligne : Ludovic MOREAU.

Pour la première fois, l'équipe d'Aire sur Adour arrive à Nantes. Cette équipe basque est très joueuse et possède une bonne mêlée. Jean SEVESTRE joue au talonnage et l'ancien montre l'exemple à ses jeunes camarades. Le public ne s'y est pas trompé et applaudi à la fin du match à la sortie des joueurs pour cette belle victoire 11 à 0. Les médisants se sont tus et on reprend à espérer.

La venue à Nantes, du Stade Bordelais remue des souvenirs attachants. Elle rappelle l'époque heureuse où le rugby au pays bordelais comme en pays nantais était le seul "sport roi". Beaucoup d'affinités lient nos deux clubs dont Pascal LAPORTE fut l'artisan. Mais ce dimanche 25 octobre, la rivalité sportive reprend le dessus. La dépense d'énergie d'un côté comme de l'autre est importante, mais rien ne passe et les deux équipes se séparent sur un match nul : 0 à 0. Ce qui semble satisfaire les deux capitaines.

Le long déplacement à Bagnères, le jour de la Toussaint, ne sera pas du même acabit. Les montagnards pyrénéens ont une solide équipe en mêlée et des trois quarts rapides. Pourtant, le S.N.U.C. laisse une magnifique impression, qualifiant ce match du plus beau de la saison, mais on s'incline par 12 à 3. LECOINTRE marque sur pénalité.

Quand Tours se présente à Malakoff, le 8 novembre, sa position de dernier de la poule n'est pas enviable. Ils veulent ramener au moins un point. POLY, GROCQ et MORIN sont absents. En marquant un essai et une pénalité, LECOINTRE, au poste d'ouverture, est l'homme du match. LAPIERRE complète le score par un essai. Le S.N.U.C. gagne 9 à 3 et prend la deuxième place de la poule derrière Niort.

Le déplacement à Marmande peut être un piège. Les pronostics ne sont pas du côté des Nantais, mais l'équipe est animée d'un excellent moral. LECOINTRE et FABRE sont dans un grand jour et sur une de leurs attaques LEROUX en bout de ligne conclut par un essai. La victoire 3 à 0 permet d'être ex æquo avec Niort à la fin des matchs retour.

Le 29 novembre, direction Saint Jean de Luz où il va falloir essayer de battre les Basques. Depuis deux matchs, POINTEAU a repris sa place au talonnage. Les deux équipes pratiquent du beau rugby et tout laissait prévoir un match agréable. On n'allait pas tarder à déchanter. LEROUX marque rapidement un essai et la mi-temps est atteinte sur le score de 3 à 0 pour le S.N.U.C.. Les Luzéens marquent rapidement un essai mettant les deux équipes à égalité. Puis arrive cette pénalité pour les Basques à 15 minutes de la fin du match. Après la frappe, l'arbitre de touche de St Jean de Luz accorde le but alors que celui de Nantes CHAILLAT le refuse. Il s'ensuivit une mêlée générale à laquelle participèrent joueurs et supporters. L'arbitre de touche nantais était violemment pris à partie et frappé. L'arbitre essayant de ramener à raison les joueurs des deux équipes est contraint d'arrêter le match à la 65e minute. La FFR décide que le match est à rejouer sur terrain neutre.

Le 6 décembre, la réception des leaders Niortais avait attiré la foule à Malakoff. Vexé de leur résultat à Saint Jean de Luz, Le S.N.U.C. s'applique à gagner le match par 5 à 3 (essai de TASTARD transformé par LECOINTRE).

Le déplacement à Aire sur Adour se conclut par une défaite 11 à 0 sur laquelle il n'y a rien à dire tant les Basques étaient supérieurs.

Avant de clôturer l'année, on retrouve pour un match amical le Racing Club de France au Stade Malakoff. Belle partie des Nantais où la ligne arrière s'en donna à cœur joie avec les ballons fournis par un pack en très grande forme. Le S.N.U.C. gagne 15 à 0.

Les fêtes de fin d'année terminées, on se plonge dès le 5 janvier dont le championnat avec le match a rejoué contre Saint Jean de Luz à Bègles. Les esprits se sont apaisés et Nantes est handicapé par l'absence de Michel LECOINTRE (déchirure musculaire). Les Basques plus motivés gagnent par 6 à 0.

En attendant la reprise du championnat, deux matchs amicaux ont été programmés.

Le 17 janvier, à Malville, on reçoit l'équipe de Rochefort souvent renforcée de militaires. Cette équipe est rude et donne beaucoup de fil à retordre à nos SNUCistes. Les dix dernières minutes sont fatales aux visiteurs et Nantes l'emporte 17 à 12.

En recevant Limoges, toujours à Malville, le 24 janvier, on prépare la reprise du championnat en procédant à une revue d'effectifs. Les malades et les blessés absents des matchs précédents semblent aptes. Le match nul 9 à 9 est anecdotique.

Le 31 janvier, on repart direction Bordeaux pour y rencontrer le Stade Bordelais. LECOINTRE et LAPIERRE retrouvent leur place, mais TASTARD et GROCQ sont absents. Comme au match aller, la partie est âprement disputée ou les attaques ne peuvent pas se déployer, perturbées par une défense acharnée de part et d'autre. Comme en pareil cas, beaucoup de pénalités sont sifflées, mais c'est sur un essai de filou que LECOINTRE égalise à quelques minutes de la fin 3 à 3. Au classement de la poule, le S.N.U.C. reste dans le peloton de tête.

Avant de recevoir le Stade Bagnèrais, le S.N.U.C. présente un nouveau visage qui force l'admiration et décourage les sceptiques. Ils auraient pu ramener une victoire de Bordeaux. On remarque avec intérêt que des jeunes formés au club ont conquis leur place. Parmi eux EMERIAU au poste de pilier, Michel TASTARD en 3e ligne ou encore GUILBAUD à l'aile que BOUVIER, en bon capitaine, sait encadrer.

Le 7 février, Bagnères arrive pour la première fois à Nantes avec une équipe au complet. Si le résultat du match 0 à 0 peut prêter à interprétation, il n'en fut pas de même sur le terrain. Chaque équipe donna le maximum, contrariée par le grand froid qui règne depuis plusieurs jours sur la France. Dans la poule les autres matchs avaient été remis souvent à cause de la neige et des terrains gelés.

Le déplacement à Tours contre le dernier de la poule ne doit pas être pris avec légèreté. Ils n'ont enregistré qu'une victoire, mais espèrent faire tomber une équipe nantaise qui, par le passé, leur a réussi. Côté Nantais, on ne change pas une équipe qui a donné satisfaction ces derniers matchs. Pourtant, Tours ouvre le score sur pénalité et s'accroche longtemps à ce résultat, mais la classe de FABRE va parler. Sur une prise de balle en touche par les avants, FABRE transmet à LECOINTRE qui, en éliminant deux défenseurs, redonne à FABRE qui avait suivi et va pointer l'essai permettant au S.N.U.C. d'arracher le match nul 3 à 3. Une victoire nantaise aurait assuré la première place.

Avant de jouer le dernier match de championnat, le comité directeur avait programmé deux matchs amicaux.

Le 21 février, le Vélo Sport Nantais arrive à Malville sans grande ambition, mais, toutefois ils ne ferment pas le jeu. Le S.N.U.C. gagne par 25 à 14. Ce fut un excellent match d'entraînement disputé avec beaucoup de fair-play.

Le déplacement à La Rochelle contre une équipe qui évolue à l'étage supérieur va permettre de préparer le dernier match du championnat. Le résultat du match est conforme aux forces en présence. Si AUBRY marque un essai transformé par LECOINTRE, le S.N.U.C. s'incline 17 à 6.

Pour le dernier match, le 7 mars, une assez belle chambrée envahit Malakoff. Il n'est pas prouvé que le public a quitté le stade sincèrement satisfait. Le rugby pratiqué fut d'une grande pauvreté. Les actions d'éclat et les beaux mouvements dignes d'être signalés ne furent pas. Malgré tout CHAILLAT réussit un bel essai transformé par LECOINTRE. La fin est sifflée sur la victoire du S.N.U.C. 5 à 3.

Niort sort vainqueur de la poule derrière Marmande et le Stade Nantais à égalité de points (31). Dans la mesure où Marmande a un meilleur goal-average, ceux-ci sont qualifiés pour continuer les phases finales.

L'ancien joueur et maintenant journaliste A. DUCHAYNE n'est pas tendre :

"Oui ; avouons-le, nous sommes déçus une saison de plus !... Chacun sent qu'il y a quelque chose qui cloche, que le Stade Nantais ne donne pas ce qu’il devrait donner, qu'il n'obtient pas des résultats en rapport, tant avec ce qu'il dispose qu'avec ce qu'il possède. En un mot qu'il a tout pour réussir et qu'il ne réussit pas."[1]

La saison se termine doucement en terminant par un match de gala contre le FC Lourdes, le 7 avril. Les internationaux annoncés (Jean Marie et Maurice PRAT, Roger MARTINE, Henri DOMEC) ne sont pas présents frustrant le public. Le S.N.U.C. s'incline 8 à 0 sous les sifflets du public.

Malgré tout, on termine la saison de belle façon en remportant la Coupe d'Anjou en battant le R.C. Trignac à Malville par 21 à 6. Trignac amoindri, ce match n'avait pas la même âpreté que les derbies des années précédentes.

Autre satisfaction, BOUCAUD remporte le concours annuel du jeune rugbyman mis en place par le comité d'Anjou.

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   


[1] La résistance 09/03/1954

   

 
     
     
           
 
 
 

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