Après le congrès de la F.F.R., la montée du S.N.U.C. en fédérale est validée. La tâche sera ardue car la poule H compte 8 clubs et se disputera sur un match, soit à domicile, soit à l’extérieur. À l’issue de cette poule de brassage, les quatre premiers disputeront le championnat de France tandis que les autres participeront au challenge Cyril RUTHERFORD[1].

Comme à chaque début de saison, on enregistre quelques mutations. Au rayon des arrivées : KUCHARZYCK 2^e ligne, ancien coéquipier de LACHAT arrive de Mazamet, SAGOT du Stade Niortais, ORTIZ et FILLOL du R.A.C.C., LE ROUX de la Roche sur Yon, GIROLLET militaire de Coetquidan, LAUGIER, pilier, ancien capitaine du R.C. Toulon et BAS de La Rochelle.

Au rayon départ, les militaires basés à Nantes retournent dans leurs clubs respectifs, ROUSSE retourne à Marmande. BELLETANTE est annoncé à GRENOBLE mais sans l'accord du S.N.U.C.. Une enquête est diligentée sur les conditions qui ont présidé au départ de l'international et les procédés assez douteux employés par le FC Grenoble. BELLETANTE ne pourra rejouer qu'à partir du 17 mars 1952.

Pris par ses activités professionnelles, FABRE a demandé au comité directeur de le décharger de l'entraînement et de le confier à son coéquipier AJAS, plus libre. FABRE en fait part à tous les joueurs qui lui assurent de leur totale adhésion.

Le démarrage de la saison, le 23 septembre, en recevant Poitiers en amical, va permettre de faire une large revue d'effectifs. Le S.N.U.C., bien en jambes, présente à ses supporters un festival offensif, pas moins de 9 essais et une victoire 39 à 8.

Le dimanche contre l'A.S.P.T.T. de Paris, l'équipe se met en place et l'esprit offensif anime nos Nantais : 3 essais de FUZEAUX et 2 essais de LE ROUX et victoire 15 à 3.

Le 7 octobre, après une première mi-temps très offensive contre le SC Nazairien, le jeu devint rude et les nombreux changements suite à des blessures ne favorisent pas la qualité du jeu. Malgré tout, Nantes reste maître sur ses terres : 27 à 10.

Avant le déplacement à Trignac, le S.N.U.C. est fort embarrassé pour constituer une équipe étant donné que l'infirmerie affiche complet, touchant beaucoup de titulaires. Comme toujours, il n'est pas facile de gagner en Brière, l'équipe mixte présentée par les Nantais revient avec un match nul 0 à 0.

Après avoir perdu à Niort 5 à 0, on ouvre le championnat fédéral en se déplaçant à Périgueux. On attend avec impatience les qualifications par la FFR de KUCHARZYCK, LAPIERRE et LE ROUX qui ont brillé dans les matchs amicaux de préparation. Le match est rugueux et le niveau est plus élevé que les matchs amicaux. Le S.N.U.C. s'en tire bien en ne perdant que 6 à 0.

Ce 1er novembre, la foule a envahi Malakoff pour recevoir de nouveau l'équipe des Waps qui, lors de la saison passée, avait laissé une excellente impression. Pour l'occasion, deux internationaux de CARDIFF : Bleddyn WILLIAMS et Jacks MATHEWS viennent renforcer les lignes arrières. Le match est loin d'être amical et le S.N.U.C. l'emporte 8 à 0.

Après avoir fait match nul 3 à 3 (pénalité de LECOINTRE) avec Bègles, on continue par un déplacement difficile à Tours, le 18 novembre. La puissance des avants Nantais a permis de gagner ce match 3 à 0, dont le talonneur POINTEAU se chargea de marquer l'unique essai en 2^e mi-temps.

Le déplacement à Libourne, contre un mal classé, n'est pas toujours aisé. Le temps est exécrable et ne permet pas de développer un beau jeu. La pluie givrante annihile les intentions d'attaque de part et d'autre. Les deux packs ne se ménagent pas d’où émerge FUZEAUX qui réalise une grande partie. Le match nul 0 à 0 reflète la physionomie de la partie.

Le 9 décembre, le public était venu nombreux pour accueillir les maritimes de La Rochelle. Les dix premières minutes sont à l'avantage du S.N.U.C. mais, les Rochelais plus rapides dominent et marquent deux essais par ELISSADE et BIDART. À la 54^e minute, un incident se produit dans les 22 des visiteurs et face aux poteaux, une pénalité est sifflée pour placage à retardement. Le joueur DUBOIS de La Rochelle est expulsé, mais ses coéquipiers entourent l'arbitre et n'acceptent pas cette sanction. Devant cette fronde, l'arbitre attend le temps réglementaire et quitte le terrain suivi des Nantais alors que les Rochelais attendent sur le terrain un éventuel retour. Quelques jours après la FFR retirera la licence à DUBOIS pour brutalité et celle de ELISSADE pour manquement à son rôle de capitaine, blâme à l'équipe de La Rochelle et match perdu.

Le dernier match en championnat pour l'année 1951 est disputé à Cognac contre une équipe qui joue les premiers rôles de la poule. Dans une partie correcte, le S.N.U.C. se cantonna dans une défense serrée qui étouffa littéralement les amorces d'attaques de Cognac. Les avants supérieurs aux Nantais permirent de gagner le match 11 à 0. Alors que la FFR rencontre quelques problèmes avec la Rugby Union qui menace encore d'exclure la France, Henri PICHERIT avec sa grande diplomatie, a convaincu l'équipe de Newport pour jouer un match à Nantes, arbitré par l'international gallois Jack EVANS. L'équipe nantaise est amputée de plusieurs titulaires dont FUZEAUX parti en Afrique du Nord avec une sélection française, LAPIERRE blessé etc. Le S.N.U.C. fait malgré tout bonne figure et s'incline 8 à 3 (essai de LECOINTRE).

Le 6 janvier, on reçoit pour le dernier match de championnat la bonne équipe d'Angoulême. Les jeux étant faits pour la suite, Nantes peut être fatigué par le match et l'après match disputé quelques jours auparavant s'incline par 8 à 3 (pénalité de LECOINTRE).

Ce résultat ne change rien au classement, le S.N.U.C. est éliminé de la première phase du championnat et dispute le challenge RUTHERFORD avec Tours, Libourne et le Racing Club de France.

On commence ce challenge en recevant Tours, le 20 janvier. L'équipe est complète et les lignes arrière se mettent souvent en évidence mais la défense tourangelle est bien en place. Le pack nantais est dominateur. DEYMIER et FUZEAUX marquent chacun un essai et le pied de LECOINTRE complète le tableau d'affichage par une pénalité et une transformation permettant au S.N.U.C. de gagner 11 à 3.

En cette fin de janvier, la neige recouvre les stades et empêche toute compétition.

Dans le challenge Sèvre et Loire, le S.N.U.C. est battu à Tours 3 à 0. Le dimanche suivant, le 10 février, il se déplace à Poitiers. LECOINTRE qui, la veille, a joué avec l'équipe de France contre l'Afrique du Sud à Toulouse en compagnie de FUZEAUX, a rejoint ses coéquipiers dans la matinée pour jouer avec eux. La ligne des trois quarts s'en donne à cœur joie avec les nombreux ballons transmis par un pack dominateur. Avec 2 essais de BOUVIER, 1 essai de POLY et une transformation de LECOINTRE, le S.N.U.C. gagne 8 à 0.

Le 17 février, la réception de Trignac est toujours aussi folklorique. Certes cette saison, les briérons ont une équipe moins forte que celle des saisons précédentes. Malakoff est bruyant et après un match âpre, le S.N.U.C. l'emporte 8 à 0 (2 essais de BOUVIER et une transformation de LECOINTRE).

Pour la réception de Libourne dans le challenge RUTHERFORD, le S.N.U.C. doit absolument gagner pour continuer les phases finales. En effet, si le Racing finit premier et Tours dernier, le gagnant finira deuxième l'envoyant en 8^e de ce challenge. Ce 2 mars, après une première mi-temps terne, les Nantais se réveillent en marquant 3 essais par LACHAT (2) et DEYMIER dominant LIBOURNE 11 à 0. Nantes termine à la 2^e place de la poule.

C'est aussi le dernier match dans le challenge Sévre et Loire. En battant Tours part 22 à 0, le S.N.U.C. remporte cette compétition devant le Stade Niortais, un trophée de plus dans l'armoire aux souvenirs. Maintenant l'équipe fanion porte les espoirs des amateurs de rugby nantais dans le challenge RUTHERFORD.

Le 16 mars, les Nantais rencontrent en 8^e de finale sur terrain neutre, à Vierzon, la belle équipe de Bort les Orgues qui évolue en Fédérale. À ce niveau, il n'y a pas vraiment de favori. Les deux packs d'avant se neutralisent et les lignes arrières assurent une bonne défense. À ce petit jeu, Le S.N.U.C. est plus pénalisé que Bort et s''incline sur une pénalité 3 à 0.

Le comité directeur aurait pu espérer mieux de cette saison, mais les résultats dans l'ensemble sont satisfaisants et le S.N.U.C. reste en fédérale.

Michel DODIN, en junior, est retenu dans un match de sélection comme trois-quarts aile, en vue de composer l'équipe de France.

Les équipes 2 et 3 sont championnes d'Anjou.