La saison passée n'a pas répondu aux espérances du président ORSINI et de l'entraîneur FABRE. L'objectif est toujours la montée en Fédérale. Le comité directeur s'est attelé à la tâche et a réalisé un recrutement exceptionne:
• CHAILLAT Jean 24 ans ¾ de Libourne
• AJAX Maurice 3e ligne, ancien capitaine de Libourne
• BELLETANTE Guy 23 ans du CA Périgueux, ancien joueur de l'UAI Angers, international militaire
• GROCQ Jean 25 ans de St Vincent de Tyrosse
• ROUSSE 2e ligne de Marmande
• CASTEX Robert 23 ans du Castres Olympique
• LEBAS André 28 ans de Vierzon
• DUBASQUE 20 ans de Souston
• LAPIERRE Jacques 20 ans de Brive
• VILASEQUE Raoul 20 ans de Banyuls
• JAUBERT Christian 22 ans du PUC
• MAS 22 ans de Vierzon
• MESNARD Robert de Marmande, capitaine de l'équipe de France militaire.
Plusieurs d'entre eux font leur service militaire dans des garnisons basées à Nantes. Avec un tel recrutement, on peut espérer une belle saison. ESTOUEIGT Cyprien ancien international de jeu à XIII arrive de Bordeaux et va s'occuper de la réserve.
Après de longues séances d'entraînement, le public nantais est impatient de découvrir la nouvelle équipe de ses favoris contre l'US Marmande qui évolue en Fédérale. Le samedi 23 septembre, les gradins de Malakoff sont copieusement garnis. Le S.N.U.C. semble bien armé cette saison avec une mêlée conquérante et surtout une habile ligne de trois quarts avec LECOINTRE et BELLETANTE qui devrait faire parler d'elle. Première victoire encourageante 21 à 5.
Avant d'attaquer le championnat, un dernier match amical contre Tours permet de tester de nouveaux joueurs, l'effectif actuel peut le permettre. Le S.N.U.C. sort vainqueur difficilement 13 à 11.
C'est un déplacement à Beaumont de Lomagne contre les rudes Gersois qui attendent nos SNUCistes pour lancer la saison. C'est une grosse bataille d'avants où chacun montre tour à tour ses "biscoteaux". Les Nantais sont souvent pénalisés, ce qui permet à Beaumont d'ouvrir la marque, mais BELLETANTE inscrit un bel essai dans un style plein de rage. Les dernières minutes sont acharnées, mais le S.N.U.C. qui s'est repris, tient la dragée haute à son adversaire : 3 à 3.
Avec la réception de la très bonne équipe de Fumel, le samedi 14 octobre, FABRE va pouvoir juger si son équipe est bien en place. Le S.N.U.C. est plus athlétique et plus roublard malgré une condition physique qui mériterait d'être améliorée. BOUVIER marque son essai et MARTIN sa pénalité permettant au S.N.U.C. de remporter le match 6 à 0.
Le dernier match de la poule de qualification est disputé contre le Red Star dont on avait gagné les deux matchs la saison passée. GINESTY est malade, FABRE et LECOINTRE sont blessés. Le S.N.U.C. est handicapé. Le désir de vaincre coûte que coûte, à l'issue d'un match dont l'enjeu était lourd de conséquences, a quelque peu paralysé la machine SNUCistes. Toutefois les avants nantais se montrèrent les plus forts, ils marquent trois des quatre essais permettant au S.N.U.C. de gagner le match par 14 à 0. Les Nantais terminent en tête de leur poule de qualification.
Après avoir battu, la Roche sur Yon chez eux 16 à 8, on recommence le championnat Excellence, le 5 novembre en recevant Gujan Mestras. Cette équipe dont la réputation n'est plus à faire, a attiré une belle galerie à Malakoff. ESTOUEIGT, malgré ses quarante ans, occupe le poste d'arrière pour pallier la blessure de MARTIN. Ce fut un match magnifique qui doit contribuer à assurer l'essor de l'ovale dans la région. S'il fallut attendre soixante minutes pour prendre un avantage concret, le S.N.U.C. était supérieur dans toutes les lignes. La victoire est magnifique 16 à 0.
La saison est bien lancée. On doit se méfier du déplacement à Tours, le 12 novembre. En match amical, nous les avions battus difficilement 9 à 6. Les avants sont encore impériaux. En première mi-temps, ils usèrent leur vis-à-vis. Ce travail de sape permit aux lignes arrière de se révéler après le repos, et ce, de manière éclatante. C'est une belle victoire 14 à 3.
Pour rester dans la tradition, on a invité un club anglais : le Waps F.C., le 19 novembre. Ce club créé en 1867, avec l'abeille comme emblème, reste une référence dans les Îles britanniques. Le journal le Populaire de l'ouest, dans un de ses articles, informe ses lecteurs : "Les WAPS sont à l'Angleterre ce que CARDIFF est au Pays de Galles."
FABRE, blessé a confié son brassard de capitaine à AJAX. Malakoff est bondé et vibre au jeu pratiqué par les deux équipes. Après un duel d'une âpre beauté qu'il accepta en grande équipe, le S.N.U.C. succombe devant la maîtrise des Waps qui ont amplement justifié leur réputation par 11 à 0. Les joueurs du S.N.U.C. n'ont pas à rougir de leur défaite, qui dans l'esprit de leurs supporters n'a rien d'humiliante S'il y a l'art de gagner, il y a aussi la manière de perdre.
Après avoir battu, le S.C.O. d'Angers en Coupe de France, le championnat reprend avec la réception du Stade Poitevin. Le S.N.U.C. concrétise difficilement sa supériorité et l'emporte 11 à 3. L'équipe réserve en lever de rideau, en gagnant 101 à 0 contre la réserve du SC Nazairien, établit un record.
Après avoir éliminé le SA Clisson 9 à 3 en Coupe de France, le 24 décembre, on reçoit TRIGNAC en championnat. En cette veille de Noël, Malakoff est bien rempli surtout de supporteurs briérons. On comprit vite que le S.N.U.C. avait la mainmise sur le match malgré la débauche d'énergie des Trignacais. La ligne des trois quarts très en jambes fut la plaie de la défense adverse. Le S.N.U.C. sort vainqueur 8 à 0 (essais de BELLETANTE et JAUBERT, transformation de MARTIN).
On clôt l'année 1950 avec la victoire du S.N.U.C. en 32e de la coupe de France sur Angoulême par 6 à 0.
Le 7 janvier, les matchs aller se terminent par un déplacement à Paris contre l'ASPTT, le dauphin au classement général. Avec un pack dominateur et plus lourd, le S.N.U.C. remporte une belle victoire : 9 à 6.
Guy BELLETANTE apprend par la presse sa première titularisation en équipe de France contre l'Irlande le 27 janvier. Les dirigeants, ses coéquipiers et son employeur, la société GITANE à Machecoul, sont ravis de cette première cape. LECOINTRE quant à lui est retenu comme remplaçant en France B contre l'Armée Britannique.
Le déplacement à Gujan Mestras, le 21 janvier peut créer une surprise. Jouer chez le dernier n'est pas toujours facile. Nos deux futurs internationaux ont des ailes. BELLETANTE marque son essai et LECOINTRE une pénalité permettant au S.N.U.C. de revenir avec la victoire 6 à 0.
Le 11 février, l'US Tours arrive à Nantes avec un esprit revanchard et espère bien tenir en échec le leader. Le S.N.U.C. est assuré de finir en tête de sa poule. Le match est haché et de nombreuses pénalités sont sifflées de part et d’autre. LECOINTRE passe deux pénalités et TOURS fait de même. À la fin du temps réglementaire, les deux équipes se séparent sur un score de parité 6 à 6. Le public n'a pas apprécié les prestations des joueurs nantais et lui fait savoir.
Le 18 février à Poitiers, le S.N.U.C. sort vainqueur comme au match aller par 11 à 6. (Essai de CHAILLAT et FABRE, une pénalité et une transformation de LECOINTRE). C'est un bon résultat pour la confiance de l'équipe avant de disputer le prochain tour de la Coupe de France.
Pour la première fois, le 24 février 1951, l'équipe de France avec BELLETANTE, battait l'Angleterre dans son stade de Twickenham 11 à 3.
C'est à Vierzon, le 25 février que le S.N.U.C retrouve l'équipe de Givors en 16e de la coupe de France. On redoute cette équipe, car on n'a pas pu glaner de renseignements. Nantes est handicapé par l'absence de plusieurs titulaires de sa ligne de trois quarts dont BELLETANTE (sélectionné contre l'Angleterre), LECOINTRE (sélectionné en France B) et BOUVIER grippé. Le capitaine FABRE est dans un grand jour et ce sont les remplaçants qui marquent cinq essais très applaudis par le nombreux public. Le S.N.U.C. est qualifié pour le tour suivant.
On presse à Trignac pour le derby. Le S.N.U.C. est en position confortable, ce qui n'est pas le cas des Trignacais. Ils doivent impérativement gagner. On connaît leur hargne devant l'adversité et aussi cette volonté de gagner sur leur terre. La fin du match, "virile mais correcte", est sifflée sur la victoire des Briérons : 6 à 3. Avec cette victoire, TRIGNAC reste en Excellence.
En battant, l'A.S.P.T.T. à Nantes 11 à 0, le 18 mars, le S.N.U.C. termine premier de sa poule.
Le 1er avril, PICHERIT et PEDRON ont réussi le tour de force de faire venir à Nantes l'équipe de la Royale Navy. Cette équipe comporte de nombreux internationaux. Son prestige avait attiré la foule à Malakoff. Nos Nantais ne sont pas ridicules et sont même dominateurs en mêlée. C'est une partie très agréable et surtout du beau rugby dont la Royale Navy sort vainqueure par 10 à 5.
La coupe de France continue à Tours, le 8 avril contre Brive. Déjouant tous les pronostics, le S.N.U.C. gagne 3 à 0, fortement encouragé par le public tourangeau. Après avoir battu le Stade Niortais, le S.N.U.C. se retrouve en demi-finale contre La Voulte à Montluçon, le 29 avril. Les Ardéchois ont une grosse équipe. DEYMIER et FABRE blessés ne peuvent pas jouer, mais la fatigue de la saison se fait sentir et le S.N.U.C. s'incline 30 à 6, la plus grosse défaite de la saison.
Le président ORSINI est fier d'avoir réussi les objectifs en montant en Fédérale et surtout agrémenté des sélections nationales de BELLETANTE et LECOINTRE.
