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Saison 1946-1947

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Pour cette saison, un nouvel entraîneur arrive au club : Jean BATZ. Avant la guerre, il joue à PAU XIII et se gratifie d'une sélection contre l'Angleterre, en 1934, comme trois-quarts, qui, après recherches, n'a jamais existé. L'année passée, il a joué quelques matchs avec la Section Paloise. Mais, après quelques entraînements et depuis le 2 septembre, il a disparu. Lors d'un entraînement, il avait informé ses camarades qu'il partait rendre visite à son frère officier dans l'armée américaine. Né de parents américains, certains émettent l'hypothèse qu'il avait espoir de gagner les États-Unis. Personne n'explique le silence de ce parfait gentleman.

On se renforce avec les arrivées des angevins FUZEAUX et DENIS, MARTIN et BUFFE du Vélo, BERNARDI du F.C. Lourdais et PEYRADE de Pau. FAOU et GRINGOIRE reviennent de leur service militaire.

Lors de l'élaboration du calendrier, le comité directeur s'est attaché à offrir de belles équipes à ses supporteurs et grâce à la diplomatie de Henri PICHERIT, Cardiff et Oxford seront de retour à Nantes.

Comme d'habitude, le 22 septembre, le premier déplacement s'effectue à Trignac entraîné par René GANDON. De chaque côté, on essaie les petits nouveaux et c'est plus à une partie d'entraînement que l'on assiste plutôt qu'un match. Trignac reste maître sur ses terres et l'emporte 13 à 6.

Le dimanche suivant, l'équipe est mieux en place et inflige un 31 à 6 au S.C. Nazairien qui évolue dans une division inférieure.

Le niveau augmente avec la réception de l'U.S. Cognac quart finaliste du championnat et de la coupe de France la saison passée. Le pack nantais est solide et domine son adversaire. Les deux demis PEYRADE et MORIN sont les hommes du match et permettent au S.N.U.C de remporter une belle victoire par 13 à 9. La saison est bien lancée.

Le déplacement à Niort du 13 octobre doit confirmer les progrès. C'est un match de championnat et non amical, les deux équipes se rendent coup pour coup à la grande joie des nombreux supporters niortais. Finalement, le S.N.U.C sort vainqueur grâce à ses avants par 8 à 6.

Le 20 octobre, Malakoff est bien rempli pour recevoir l'équipe des frères MOGA, le C.A. Bégles. Nos Nantais vont passer un véritable test contre cette équipe athlétique et complète. Les deux équipes s'en donnent à cœur joie, la défense nantaise est difficile à passer, mais sur les coups de boutoir béglais, le S.N.U.C finit par s'incliner 6 à 0 mais le capitaine GINESTY est content de la prestation de ses coéquipiers.

Avant d'attaquer, le championnat, le S.N.U.C se déplace à Tours handicapé par les absences de GINESTY, MORIN blessés et de BOUCHER. Les lignes de trois quarts, bien alimentées par le huit de devant, se mettent en valeur où notamment FAOU, en grande forme marque les deux essais de victoire : 6 à 0.

On ouvre le championnat par un déplacement à l'U.S. Métro devant une galerie clairsemée, mais avec la présence du président de la F.F.R. et ancien Nantais : Alfred ELUERE. Le jeune POINTEAU fait ses débuts et MORIN inscrit à lui tout seul 11 points (2 drop-goals, 1 essai). La supériorité nantaise se voit au tableau d'affichage : 16 à 0.

PICHERIT et PEDRON ont encore réussi un tour de force en invitant, à cette date symbolique du lundi 11 novembre, l'équipe de Cardiff. Comme le raconte D.E. DAVIES dans son livre[1], le samedi, elle disputait un match à domicile contre Newport. Il avait été convenu qu'elle voyage en avion. C'était leur premier déplacement par la voie des airs. Malheureusement, la météo n'étant pas de la partie et quelques péripéties au départ font atterrir nos Gallois à Nantes, le lundi matin à quelques heures du match. On avait affrété un avion charter (un ancien avion de guerre allemand J.U.52) et frôlé la catastrophe car tous les billets avaient été vendus. L'équipe du S.N.U.C. ne s'est pas renforcée avec des joueurs extérieurs comme la saison passée et s'incline avec les honneurs par 22 à 5. Pour la première fois, la recette d'un match à Nantes dépasse le million de francs.[2] Les deux équipes terminent leur soirée à l'hôtel Duchesse Anne par un banquet digne de bonnes troisièmes mi-temps.

C'est un match difficile qui attend nos Nantais, le 17 novembre, à Libourne. Dominant les dix premières minutes, le S.N.U.C. est désemparé quand LASQUELLEC sort définitivement sur blessure. Handicapés, ils s'inclinent 16 à 0.

On dispute le dernier match de poule contre la solide équipe de Montauban. L'ancien capitaine Marcel OLLIVIER revient au poste de pilier après avoir récupéré sa masse musculaire. Égal à lui-même, il se voit refuser un essai par l'arbitre que les spectateurs jugent valable. Malgré tous leurs efforts, Nantes perd le match de peu 3 à 0.

Un déplacement victorieux contre l'A.S.P.T.T. Paris, remporté par 38 à 0, met le S.N.U.C en bonne disposition avant de recevoir l'U.S. Tyrosse, le 8 décembre. La domination est nantaise, mais ils n'arrivent pas à marquer. De plus, notre meilleur attaquant GUESDON se fracture le bras, laissant ses camarades à 14. L'arbitre siffle la fin de match sur un score nul 0 à 0.

Après CARDIFF, c'est la belle équipe de l'Oxford University qui vient fouler le terrain du parc des Sports, ce lundi 12 décembre. Il y a 34 ans que cette équipe n’était pas venue à Nantes y laissant d'agréables souvenirs. Les travées de Malakoff sont copieusement remplies pour applaudir ces étudiants anglais qui pratiquent un beau rugby. On a confié le capitanat à Marcel OLLIVIER, toujours en forme à 37 ans :

"Lors des deux matchs de Cardiff, n'étant pas en condition physique suffisante pour jouer une aussi importante rencontre, je n'ai pas été désigné pour faire partie de l'équipe.

Ce que peu de sportifs doivent savoir, c'est que je n'ai même pas assisté à ces deux rencontres, tellement j'avais mal au cœur de n'en pas être un acteur. […] En me donnant ma place, les dirigeants de mon club me procurent une des plus grandes satisfactions de ma carrière sportive."[3]

Le match est joué avec un agréable esprit que l'on nomme outre manche : le fair-play. C'est un beau jeu d'attaque, mais qui ne se concrétise pas au tableau d'affichage. Oxford gagne dans le dernier quart d'heure 9 à 7. BOUVIER y va de son essai et MORIN de son drop.

L'année se termine doucement et aussi fraîchement. Le déplacement prévu à Niort, le 22 décembre est annulé. Un froid glacial sévit sur l'Ouest et nos rugbymans sont mis au chômage à cause des terrains gelés.

Pourtant, il faut absolument gagner ce match reporté contre Niort, le 5 janvier pour finir premier de la poule. Pour préparer au mieux le match, on se déplace la veille. De nombreux supporters nantais ont fait le déplacement et sont un peu noyés dans la foule du stade Espinassou. ZABALETTA, l'entraîneur niortais avait profité de la trêve pour bien préparer ses joueurs. Le S.N.U.C. fut surpris de l'intensité du match qu'il perd à la régulière 16 à 7 (essai de FAOU, drop-goal de MORIN). Au lendemain de cette défaite, la critique dans les journaux locaux est acerbe et met surtout en relief le manque d'implication des joueurs aux entraînements.

De plus, l'excellent 3e ligne LARRE a la nostalgie de ses Pyrénées et retourne dans son Pays basque.

La grande satisfaction vient de l'équipe juniors, entraînée par Paqui MORIN. Elle est, pour cette saison, Championne d'Anjou en ne perdant aucun match, en marquant 187 points pour n'en concéder que 6 points. Elle va poursuivre son parcours en championnat de France Frantz Reichel.

Après les derniers résultats, la section rugby traverse une crise et le comité directeur, en ce milieu de janvier, est amené à élire un nouveau président : Henri ORSINI. Il fait le constat que le rugby nantais souffre d'une crise de moralité. Il veut l'assainir et faire des équipes d'amateurs 100 %. Il veut recréer entre ses équipiers des liens de camaraderie et leur inculquer l'amour des couleurs de leur club. De plus, il veut que ne soient convoqués que les équipiers qui se soumettront à la discipline de l'entraînement. Il veut aussi s'appuyer sur la qualité de la formation nantaise pour créer l'équipe de demain.

POINTEAU est sélectionné pour la deuxième fois en équipe de France juniors pour affronter le Pays de Galles.

Les juniors font un beau parcours en Reichel. Leur nouveau président ORSINI, par une lettre personnalisée, leur prodigue ses encouragements. Après un premier tour à Pau dont le déplacement fut payé par de généreux donateurs, ils éliminent le Racing Club de France 24 à 6 et se retrouvent en demi-finale à Bordeaux contre le Stade Toulousain. Plus athlétiques, les Toulousains gagnent 26 à 0. Nos SNUCistes auraient tant voulu rendre un dernier hommage à Pascal LAPORTE décédé à la semaine précédente, six mois après un autre grand dirigeant Hélier TILH.

Au concours du jeune rugbyman qui clôt la saison, Jean DELCROIX se classe premier devant son coéquipier Jacques MORIN. Mais à Bordeaux, dans la finale nationale, Jacques MORIN termine premier devant l'international junior CANTEL. Le papa et surtout l'excellent formateur Paqui MORIN est récompensé de son œuvre auprès de ses chers juniors. Il recevra de la main de DELEPINE, la médaille de l'Éducation Physique pour son action de formateur exemplaire.

Une nouvelle génération arrive et le club peut se fixer de nouveaux objectifs.

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] CARDIFF RUGBY CLUB The Greatest 1975

[2] Valeur 2023:  96 800 €

[3] La Résistance 15/12/1946

 

   

 
     
     
           
 
 
 

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