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Saison 1942-1943

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Malgré les événements, la Fédération Française de rugby a décidé de créer un championnat pour la saison 1941-1942, Un pour la zone occupée (ZO) et un pour la zone non occupée (ZON). Le S.N.U.C se retrouve dans la poule E en compagnie de l'US Cognac, La Rochelle, le FC Yonnais et l'Olympique Saint Denis.

Le club est aussi engagé dans le Challenge André BERTIN avec le même règlement que celui du Manoir. André BERTIN (1882-1941), directeur des Ets COINTREAU, était le président du SCO d'Angers et du comité d'Anjou de rugby. Il était aussi vice-président de la Fédération Française de Rugby.

Bien que les déplacements ferroviaires soient toujours difficiles, Pascal LAPORTE a réussi à mettre sur pied un beau calendrier de matchs afin de divertir les supporters nantais. L'équipe est sensiblement la même que la saison passée auxquels s'y ajoutent les joueurs GUEZOU (UAI d'Angers) et MARQUER (SC Nazairien).

Comme de coutume, le premier match se déroule à Trignac le 27 septembre 1942.

" L'équipe qu'a opposée hier le S.N.U.C. au R.C.T. semble légèrement supérieure à celle de l'année dernière. Pour les débuts officiels de la saison, les deux équipes nous firent assister à une empoignade qui plut aux nombreux spectateurs présents. Cette rencontre, compte tenu de la vieille rivalité toute amicale qui sépare les deux clubs, tint fort bien ses promesses.

Le S.N.U.C. avait délégué à Trignac une équipe entraînée et venue avec la ferme intention de gagner. Elle y est parvenue sans trop de difficultés, encore que vers la fin de la 2e mi-temps la lutte ait été serrée entre les deux " quinze". […][1]

Premier match et première victoire par 17 à 3.

Le 4 octobre 1942, avec un voyage de nuit assez éprouvant, le S.N.U.C revient avec la victoire contre le SC Angoulême : 11 à 5. Tout n'est pas encore au point mais l'équipe est déjà bien en souffle.

On ouvre le championnat, au Parc des sports, le 11 octobre 1942, en recevant l'équipe parisienne de l'Olympique en Challenge BERTIN.

"De part et d'autre, il y eut de nombreuses fautes excusables pour un début de saison. On se débarrasse, de la balle assez rapidement, surtout à la touche, ce qui donna lieu à de nombreux cafouillages, comme les plaquages principalement du côté de Nantes, qui se font aux cheveux ! […]"[2]

Le match n'est pas d'un grand niveau mais le S.N.U.C, en marquant 7 essais, l'emporte 31 à 13.

BOUVIER, après un intermède, rentre contre l'US Métro. Avec son compère FAOU, les attaques fusent. En marquant chacun leur essai, il donne la victoire à leur club contre une équipe qui leur a donné du fil à retordre.

Le jour de la Toussaint, c'est la grande équipe du Stade Français qui est accueillie au Parc des Sports.

" Disputée à Malakoff sur un terrain lourd, cette partie fut surtout intéressante en 1" mi-temps par la suite. Parisiens et Nantais, adoptant le jeu serré ne surent ni les uns, ni les autres se débarrasser de l'étreinte adverse ; il s'ensuivit une multitude de mêlées et de cafouillages qui ne contribuèrent pas à éclaircir la fin de cette partie. […][3]

Les deux équipes se séparent sur un score nul 3 à 3.

Contre le CASG, on a longtemps cru que le S.N.U.C connaîtrait sa première défaite de la saison mais par l'activité de son pack, il gagne par 14 à 11 avec un BOUVIER en pleine forme qui inscrit trois essais à lui tout seul.

Avant d'attaquer le Championnat de France, le S.N.U.C reçoit dans son stade, à Malville, la bonne équipe de l'ASPTT Paris. Les Nantais sont longs à trouver la bonne carburation et se firent tenir en échec pendant la moitié de la partie mais terminent sur une victoire par 20 à 6.

Le 22 novembre 1942, il y a de la revanche dans l'air. À Nantes, l'Olympique avait été battu sévèrement.

"Commencée avec 50 minutes de retard (pour attendre l'arbitre désigné, M. AMOROS, de Bordeaux qui dut être remplacé au pied levé par M. FRUQUIERES), cette partie ne tint pas tout ce qu'elle promettait. On attendait mieux, surtout des Nantais, qui avaient produit excellente impression à leurs dernières sorties. Comme leur capitaine l'excellent OLLIVIER nous l'expliquait, les départs d'un pilier et surtout du talonneur ainsi que du demi de mêlée se font sentir. […]"[4]

L'Olympique gagne finalement le match par 11 à 0.

Le 28 novembre 1942, c'est un grand champion qui arrive à Malville : le Racing Club de France. C'est un des favoris de la poule du Challenge André BERTIN.

"Cette fois, les Nantais avaient devant eux une équipe nettement supérieure dans tous les compartiments et leur défaite fut indiscutable et pleinement méritée. C'est avec un vif plaisir que les spectateurs ont suivi la production des Parisiens. Ils firent une grande impression par la qualité de leur jeu et par les belles phases à leur actif qui émaillèrent à de nombreuses reprises la rencontre. […]"[5]

On retourne à Malakoff pour recevoir le Stade Rochelais en championnat de France.

"Ce fut un match virilement joué par deux équipes également animées du désir de se surclasser. On peut sans crainte aujourd'hui parler de redressement S.N.U.Ciste car la mécanique nantaise remontée à bloc par OLLIVIER, fournit une seconde mi-temps emballante. […][6]

Belle victoire du Stade Nantais et de leur capitaine OLLIVIER : 15 à 3.

Le 13 décembre 1942, le S.N.U.C devait recevoir en challenge l'équipe du PUC. N'ayant pu se déplacer, Pascal LAPORTE a invité l'équipe du SCO d'Angers, cher à l'ancien président André BERTIN. Elle se déplace à Nantes sans grande conviction compte tenu de l'écart entre les deux équipes. Le résultat le prouve : 54 à 3.

Le championnat de France reprend par la réception du F.C. Yonnais.

"Cette partie qui comptait pour le classement de la poule 1 du Championnat de France, avait attiré au Parc municipal des Sports la foule des grands jours. Alors que l'on s'attendait à une victoire écrasante des Nantais, ceux-ci ne purent l'acquérir que très difficilement et très heureusement. Supérieurs en poids, les visiteurs talonnèrent la balle huit fois sur dix ; en mêlées fermées en mêlées ouvertes leur supériorité fut très limitée ; en touches courtes ils eurent le tort d'adopter la pratique du mur. […][7]

Les Yonnais n'ont pas baissé les bras et ne s'inclinent que par 12 à 6.

Toujours en championnat, on clôt l'année 1942 par un déplacement à Cognac le 27 décembre 1942.

"Ce match avait une importance capitale pour Cognac. N'oublions pas en effet que la première place dans la poule E du championnat de France était en jeu. Aussi les poulains d'Henri BEHOTEGUY jouèrent-ils pour gagner. Il n'y a dans le quinze Cognacais aucune individualité de grande classe, mais une équipe soudée, homogène, bien en souffle, formidable en défense et jouant avec un entrain endiablé.

Au Stade Nantais, on a tout ce qu'il faut pour bien faire. Il y a de brillantes individualités, mais pas d'équipe. Il est indispensable d'insuffler aux « tricolores » un sang nouveau et en particulier de rajeunir la ligne d'avants. […]"

Le S.N.U.C termine l'année par une défaite : 5 à 0.

La Fédération Française de Rugby et son nouveau président Alfred ELUERE, pour animer un peu plus les championnats dans cette période trouble, organisent, en ce début de 1943, une Coupe de France copiée sur celle des footballeurs,.une en zone libre et une en zone occupée. Le S.N.U.C s'y est engagé.

Le 3 janvier 1943, le S.N.U.C se déplace au Stade Niortais pour y disputer un 32e de finale.

"Nantes vient d'arracher, si l'on peut dire, une victoire au Stade Niortais. En effet, l'équipe visiteuse s'est heurtée à une équipe niortaise bien décidée et qui ne lui a laissé aucun répit pendant toute la première mi-temps. […][8]

Ce n'est que dans les dernières minutes que le S.N.U.C marque deux essais coup sur coup pour remporter la victoire 12 à 6. Ainsi il est qualifié pour les 16e.

Retour au stade de Malville du RC Trignac qui s'est qualifié brillamment, lui aussi, pour les 16e de la Coupe de France en éliminant le Stade Rochelais 3 à 0. Les Nantais sont handicapés par l'absence de plusieurs équipiers premiers dont FAOU et DUBOIS. La jeune équipe nantaise l'emporte sur les "canards" Trignacais par 6 à 3.

Après le match Possibles contre Probables du 17 janvier 1943, en vue de composer la sélection représentant le comité d'Anjou, quatre SNUCistes sont sélectionnés : BOUVIER, FAOU, BAUDIN et OLLIVIER.

Le 24 janvier 1943, le Parc des Sports et le stade de Malville n'étant pas libres, le S.N.U.C reçoit, au Parc de Procé, les étudiants du PUC pour le 16e de la Coupe de France.

"Les SNUCistes n'ont pas souvent donné le frisson à leurs supporters… Lorsque nos locaux eurent la possibilité d'attaquer ils le firent de si pauvre façon que leurs offensives échouaient sur la touche ou étaient stoppées par la vigilante défense parisienne qui ne commit aucune faute.[…]"[9]

Défait par 6 à 0, le S.N.U.C est éliminé de la Coupe de France.

Pour la réception du Red Star Olympique et après l'élimination, on promet dans les journaux beaucoup de changement et de "surprise" pour ce match. Le S.N.U.C est handicapé par l'absence de six équipiers partis joués avec la Sélection d'Anjou contre la Sélection Basque à Dax et dont ils reviennent vainqueurs par 10 à 9.

Avant ce match, on apprend le décès de Jean CLAVERIE, ancien joueur et capitaine du S.N.U.C, mort d'un "stupide accident" en captivité.[10]

La partie est jouée par un temps épouvantable et les deux équipes ne peuvent faire que match nul : 3 à 3.

Après un déplacement victorieux à Angers, le 21 février 1943, les Nantais retrouvent le RC Trignac. Le match, normalement prévu, devait être joué contre Le Bordeaux Étudiant Club. Mais un jour avant, ils n'ont pas pu malheureusement se déplacer. Libre à cette date, Le RC Trignac a répondu favorablement à l'invitationde leurs voisins nantais.

"[…] Les Canards possèdent une équipe très homogène, fort bien entraînée, jouant avec mordant et suivant inlassablement la balle. Ils ont, hier, dominé largement le Stade Nantais et auraient dû gagner. Après huit minutes de jeu, ils menaient par 8 points à 4, obtenus par FAOU sur un coup de pied tombé qui nous parut douteux. La ligne d'avants de Trignac a toujours été excellente malheureusement les lignes arrières sont parfois défaillantes.

Si au Stade Nantais on jouait avec le même mordant et la même ardeur, les tricolores n'auraient pas été éliminés aussi rapidement du Championnat et de la Coupe. Qu'ils en fassent leur profit. […][11]

Avant de recevoir le grand club de Bordeaux et éternel rival, le 28 février 1943, le FC Yonnais vient à Nantes pour prendre sa revanche du match perdu en championnat.

"C'est par 11 essais, 3 buts, 1 but sur coup franc à 1 essai transformé que le quinze d'OLLIVIER a écrasé la lente équipe de la Roche. Les SNUCistes supérieurs dans toutes leurs lignes, en profitèrent pour ouvrir à jet continu sur BAUDIN-BOUVIER. […][12]

Cette nette victoire (42 à 5) va-t-elle bien préparer l'avant dernier match à domicile ? Le S.B.U.C. vient de se qualifier pour la demi-finale de la Coupe de France (ZON) en battant l'Aviron Bayonnais.

La foule est au rendez-vous. Chaque spectateur doit verser une taxe de 2 F pour les premières et 1 F pour toutes les autres places ainsi que les membres actifs et honoraires, en plus de leur entrée, au profit de la Caisse du Comité Nantais d'entraide aux prisonniers.

"Ce fut incontestablement le plus beau match du Stade Nantais cette saison ; les joueurs, en dehors de quelques exceptions firent une partie splendide, ouvrant à outrance, donnant de l'air à la balle et ne perdant pas leur temps en combinaisons ridicules. On ne reconnut pas le Stade Bordelais, sauf en de rapides instants. […][13]

Le vieux rival est vaincu 26 à 10 et le résultat donne quelques regrets aux supporters : "Si on avait pu joueur ainsi toute la saison."

En Coupe de France du Maréchal, la sélection de l'Anjou, emmenée par leur Capitaine OLLIVIER, est battue 4 à 3 par la sélection de la Cote d'ARGENT des frères MOGA.

La saison ne se termine pas trop mal : 16 victoires sur 22 matchs mais le ciel s'obscurcit pour des raisons non sportives. De temps en temps sur les journaux des prisonniers donnent de leurs nouvelles tel Lucien dit Lulu SEVER qui se vante, sur un ton humoristique, d'avoir gagné "la médaille du stalag pour le rugby".

Selon Madame ROUSSEAU-GARNIER, alors secrétaire administratif du SNUC Rugby rencontré le 18/07/1996, les matchs joués, dans le Stade Malakoff ou de Malville étaient propices à des rencontres en vue d'alimenter les réseaux de résistance qui se développaient sur la région nantaise. Le rugby n'étant un sport très prisé et regardé par les Allemands contrairement au football

 

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Ouest Eclair 28/09/1942

[2] L'Auto 13/10/1942

[3] Ouest Éclair 02/11/1942

[4] L'Auto 23/11/1942

[5] Le Phare 29/11/1942

[6] Le Phare 29/11/1942

[7] Le Phare le 21/12/1942

[8] Ouest Eclair 04/01/1943

[9] Le Phare 25/01/1943

[10] Voir portrait de Jean CLAVERIE

[11] Ouest Éclair 22/02/1943

[12] Le Phare 01/03/1943

[13] Ouest Eclair 08/03/1943

   

 
     
     
           
 
 
 

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