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Saison 1938-1939

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Après la fête de la montée, il faut se plonger dans la nouvelle saison et établir un calendrier pour les neuf équipes, que tous les supporters rugbymans attendent avec impatience. Le club est de nouveau engagé dans le challenge du Manoir dans une poule avec de très grands clubs. Comme la saison passée, la tâche sera relevée. En championnat Excellence, on se retrouve dans la poule D avec l'Aviron Bayonnais, le Stade Bordelais, Angoulême, Carcassonne, Souston et Tulle. FILLOL a décidé de raccrocher les crampons.

En cette fin d'été, le Stade de Malville grouille de jeunes gens qui ont des fourmis dans les jambes pour reprendre leur sport favori (rugby, football, basket).

On commence la saison en allant à Pornic, le 18 septembre pour disputer un match d'entraînement contre le F.C. Yonnais. On profite de ce match pour incorporer quelques juniors qui amènent beaucoup de fougue. Résultat, une victoire sans appel par 38 à 8.

Le dimanche suivant, on part à Trignac avec une équipe, un peu mixte, où OUSTRIC, un ailier qui arrive de BORT, commence le match. La partie se déroula avec monotonie, sans phases emballantes qui peuvent créer l'enthousiasme chez les fervents de rugby. Trignac perd 6 à 3.

On commence à vivre de mauvais moments. Des bruits de bottes se font entendre en Europe centrale. La mobilisation n'est pas encore à l'ordre du jour. Le 2 octobre, on se faisait un plaisir d'accueillir une équipe qui n'était jamais venue à Nantes, le R.C. Toulon, mais au vu des événements, ils déclinèrent l'invitation. À la dernière minute, on se tourna vers Trignac qui amicalement accepta de jouer. La composition de l'équipe du S.N.U.C se rapproche plus de celle de la saison passée et inflige un 50 à 0. Il manquait beaucoup d'équipiers premiers dans l'équipe de Trignac.

Le premier match du Challenge du Manoir débute le 9 octobre contre Bégles à Malakoff. Les Nantais sont handicapés par un manque de préparation et beaucoup de joueurs ne peuvent pas suivre le rythme imposé par les Béglais. La défaite nantaise, par 3 à 0, est justifiée.

Le 16 octobre, c'est un long déplacement à Bayonne. Les Basques sont redoutables sur leur terre et sont difficilement battables. Cette année, il dispose d'une équipe très rajeunie. L'addition est lourde : 39 à 9. Le S.N.U.C n'a jamais fermé le jeu, mais en avait-il les moyens ?

Le capitaine OLLIVIER est un peu fâché par la prestation de son équipe depuis quelques dimanches et la venue de Périgueux, le 26 octobre, va pouvoir mettre les choses au point. Une confortable chambrée a envahi Malakoff par cette belle journée d'automne. Les Nantais, plus lourds en mêlée, imposent leur loi, mais, seule la pénalité marquée en première mi-temps de SEVER, permet de remporter la victoire 3 à 0.

C'est encore un long déplacement à Agen qui attend nos SNUCistes en Challenge. Cette équipe figure parmi les favoris de la poule. Les Agenais, commandés par l'international Marcel LAURENT[1], infligent une défaite régulière : 13 à 0, à des Nantais où manquaient quelques équipiers.

Le jour de la Toussaint, une pluie fine et persistante tombait sur Nantes depuis le matin pour recevoir l'équipe de Carcassonne. Le terrain était gras et la balle glissante que les jeunes essaient de faire vivre au mieux. Il manquait beaucoup de titulaires : OLLIVIER, FAUCON, BARRERE, BOUVIER, SEVER. Malgré tout, la jeunesse a été vaillante et remporte le match par 3 à 0.

Le 6 novembre, on reprend les matchs de Challenge en recevant les historiques du S.B.U.C., des prétendants aux premières places de la poule, pour le choc des deux stades. On a toujours plaisir à les accueillir, mais il est toujours aussi difficile de les battre. Chaque année, la recette atteint le record de la saison, et l'année dernière les tribunes de Malakoff se révélèrent trop petites.

"Partie spectaculaire, rapide, claire, que les meilleurs ont remportée de haute lutte"[2]

Malgré la débauche d'énergie de nos Nantais et handicapé par l'absence de FAUCON à l'ouverture, le S.N.U.C s'incline 14 à 6.

Durant cette période, on incite les sportifs nantais à aller voir le film des Jeux Olympiques : les Dieux du stade, qui est présenté au cinéma l'Olympia.[3] Les journaux : Le Phare, le Populaire ou l'Écho de la Loire, sont remplis d'encarts publicitaires dans leurs pages sportives pour ce film.

Le 11 novembre, le déplacement au stade Jean Bouin contre le Stade Français est important pour le S.N.U.C en quête de points. Les Parisiens ne sont pas mieux lotis, car ils sont derniers derrière Nantes au classement de la poule. De part et d'autre, les équipes sont souvent pénalisées et à ce petit jeu, les Parisiens finissent par l'emporter de justesse 12 à 9 et abandonnent la dernière place au S.N.U.C.

Un des favoris du challenge : Biarritz arrive à Nantes en espérant faire un bon résultat. Rencontre difficile pour le S.N.U.C, mais c'est l'assurance pour les fervents de rugby de voir une partie magnifique. Malakoff est plein.

"L'adresse, la rapidité et la vitalité en seconde mi-temps des joueurs du Biarritz Olympique ont raison du S.N.U.C"[4].

Le résultat est conforme à l'état physique de l'équipe qui manque cruellement de cohésion et peut-être aussi d'entraînement. C'est une défaite nantaise justifiée  par 14 à 8.

Le S.N.U.C termine dernier de la poule du Challenge et les chroniqueurs sportifs se posent beaucoup de questions sur cette équipe vieillissante où tardent à être incorporés des jeunes qui brillèrent la saison passée en Championnat de France.

En attendant le championnat de France Excellence, on va se déplacer à TARBES pour un match amical le 27 novembre. Menant 3 à 0 à la mi-temps, le S.N.U.C ne peut contenir la fougue des Tarbais qui finissent par s'imposer 12 à 3.

En quête de belles recettes, le comité directeur a su convaincre le Racing Club de France de venir à Nantes pour disputer un match amical à Malakoff, le 4 décembre. Les supporters avertis, se rappelant les saisons passées, ont l'assurance de voir un véritable match de gala de rugby. Quel spectacle. On ne reconnaît plus l'équipe du S.N.U.C. De la vitesse, de belles combinaisons mettent le public debout et le font vibrer pendant 80 minutes. Est-ce le réveil tant escompté ? Le tableau d'affichage le prouve avec cette belle victoire 21 à 6.

Le RC TRIGNAC a eu la bonne idée d'organiser un tournoi amical avec le F.C. Yonnais et le S.N.U.C en ce 11 décembre. Une belle galerie assistait à ce tournoi, mais les parties furent gâchées par un vent violent, un terrain lourd et une pluie pénétrante. Alors que TRIGNAC battait le F.C. Yonnais 3 à 0, le S.N.U.C disposait du F.C.Yonnais 6 à 0 et faisait match nul avec Trignac.

On termine les matchs amicaux, le 18 décembre avec la réception d'une sélection Bordelaise. Le S.N.U.C est handicapé par les absences d'OLLIVIER, BINCONNEAU, BROSSAUD et CHAMBOULEYRON. Un terrain gelé et un vent glacial empêchent tout beau jeu. C'est presque en fin de match que la Sélection Bordelaise marque un essai lui donnant la victoire 3 à 0.

Plus aucun match ne sera joué avant le début de l'année 1940. Le froid, qui sévit sur la France, a repoussé tous les matchs dont le premier match excellence contre SOUSTON.

Le 1er janvier, on a invité les joueurs de l'A.S.P.T.T. de Paris. C'est un bon match de préparation avant de démarrer le championnat. Le mauvais temps et l'état du terrain n'étaient pas propices au beau jeu. Devant des tribunes peu garnies, privé de leur capitaine OLLIVIER en sélection, le S.N.U.C s'impose 6 à 3. (2 essais GLEONEC et GINESTY).

On commence le championnat en recevant une grosse équipe : l'Aviron Bayonnais. N'a-t-elle pas terminé première de sa poule en Challenge du Manoir et en nous infligeant la plus grosse défaite de cette saison. Le S.N.U.C est revanchard vis-à-vis de cette jeunesse basque. Le public connaisseur ne s'est pas trompé et a envahi les travées de Malakoff.[5] Seulement, la partie n'a pas répondu à ses attentes.

"Le feu Bayonnais fut beau, mais ne dura pas et la foule mise en goût se retira avec regret"[6].

Pris de vitesse dans la conception comme dans l'exécution, le S.N.U.C concède sa première défaite en championnat : 8 à 0.

Le déplacement qui suit à Carcassonne ne s'annonce pas des plus faciles. Souvent les longs trajets permettent de mettre les choses au point. Le capitaine OLLIVIER, très écouté par ses équipiers, s'est chargé de les motiver. Ce fut un duel d'avants acharnés et Nantes réussit une pénalité. Cet avantage fut défendu jusqu'à la fin du match et il l'emporte 3 à 0. Cette victoire remotive l'équipe.

Le 22 janvier, c'est encore le Stade Bordelais que l'on reçoit ; notre bête noire qui nous avait battus en Challenge 16 à 8. Battu le dimanche précédent par TulleE, le S.B.U.C. comme le S.N.U.C, désirent ardemment marquer les deux points de la victoire.

"Ce fut sa deuxième victoire arrachée à force de volonté et de cran, mais nette et incontestable. Les meilleurs ont gagné.[…]"[7]

À sept minutes de la fin, alors qu' OLLIVIER marque un essai, contesté par les Bordelais mais accordé par l'arbitre M. ROBERT, celui-ci reçoit un coup de poing dans le dos par le n° 3 de Bordeaux qui refuse de sortir et que son capitaine défend. Après la transformation de SEVER et devant son autorité bafouée, l'arbitre siffle la fin du match. Ce qui ne changera rien à la victoire nantaise par 5 à 0. [8]

En cette fin de janvier, on se déplace à Souston pour disputer le match reporté du 25 décembre. L'équipe locale est déchaînée et joue certainement la plus belle partie de la saison. Le S.N.U.C, malgré la vaillance de sa défense, n'a pu éviter la défaite 13 à 0.

Le championnat touche à sa fin. Le déplacement à Angoulême est important, car un bon résultat permettrait au S.N.U.C de rester en Excellence. Le match est terne, serré et sans grand développement de phases de jeu intéressantes. Le nul, 0 à 0, semble satisfaire les deux équipes.

Pour le dernier match, le 12 février, on reçoit l'équipe de Tulles. Cette équipe est à prendre au sérieux, car elle a enregistré de beaux résultats dans ce championnat. Malakoff est archi plein. Longtemps le Stade Nantais, qui menait par 3 à 0, fit figure de gagnant. Sans le surclasser, il avait dominé son adversaire, mais dans la deuxième mi-temps, la puissance de Tulles annihila tous les efforts SNUCistes. Nantes s'incline 7 à 3. La saison prochaine, le S.N.U.C reste en Excellence.

On termine la saison par quelques matchs amicaux. Le 20 février, le Stade Français vient nous rendre visite comme de coutume depuis la création de notre club. Les parties sont toujours de belle qualité et sont toujours suivies par un public avide de beau rugby. On profite de cette partie amicale pour incorporer des trois jeunes en trois quarts et un à l'ouverture. GLEONEC, MERLET et GINESTY marquent chacun un essai et le S.N.U.C l'emporte 11 à 9.

Le 26 février, après une partie très terne, brouillonne et aussi virile, le S.N.U.C est battu par Tarbes 11 à 3.

Ça sent la fin de saison. Après avoir battu Trignac qui a remplacé au pied levé Lyon O.U. : 5 à 0, le S.N.U.C se déplace à la Roche sur Yon et remporte le match 12 à 3.

L'équipe II est éliminée en demi-finale du Championnat de France des équipes réserves par l'U.S Métro : 11 à 3 après prolongation.

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Vice-président de la fédération française de rugby (FFR), sélectionneur de l'équipe de France de 1949 à 1980, président du comité Amargnac-Bigorre pendant près de 25 ans.

[2] Le Phare 07/11/1938

[3]  Film documentaire allemand de propagande nazie en deux parties, réalisé par Leni Riefenstahl en 1936 lors des Jeux olympiques de Berlin et sorti en 1938.

[4] Le Phare 21/11/1938

[5] Prix des places : 16, 10 et 6 Frs soit 10, 6 et 3,50 € (valeur 2023) Recette du match: 37 000 Frs soit 22 000 €

[6] Echo de la Loire 09/01/1939

[7] Le Phare 23/01/1939

[8] Le capitaine RAPIN du SBUC recevra un blâme et DUBOIS, l'auteur du coup de poing, est radié à vie pour voie de fait sur arbitre.

   

 
     
     
           
 
 
 

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