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Saison 1931-1932

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Durant l'intersaison, les relations entre l'U.F.R.A. et la Fédération ne se sont pas améliorées malgré les efforts de part et d'autre. Le tournoi qui était à "douze", passe pour la saison 1931-1932 à "quatorze". L'U.S. Narbonne et le Stadoceste Tarbais font leur rentrée. Les matchs se dérouleront uniquement sur un match et le classement se fera au goal-average comme pour la dernière saison. Parallèlement, l'U.F.R.A..organise deux tournois appelés "Centre Atlantique" et un autre "Ouest" où figure le Stade Nantais sur le même règlement. Le supporter nantais va difficilement s'y retrouver.

Les entraînements ont commencé dès le début août au stade de Malville, le mercredi et le vendredi. Pas de bouleversement dans la composition de l'équipe première. De jeunes joueurs de l'équipe seconde seront appelés à évoluer de temps à autre avec ceux de l'équipe première.

Le premier déplacement pour le Tournoi de l'Ouest s'effectue à Saintes. L'équipe nantaise est handicapée par l'absence de plusieurs titulaires notamment dans ses lignes arrière. Malgré un match agréable où on s'est efforcé à faire du beau jeu, Nantes s'incline 22 à 6 (6 essais à 2).

Le premier match prévu au Parc des Sports devait se dérouler contre le Stade Lezignan, nouveau membre de l'UFRA, créé suite à la radiation à vie du FC Lézignan, vice-champion de France, en 1929. L'avant-veille, Lézignan fait savoir au S.N.U.C. qu'il ne pourra pas se déplacer. Pour ne pas décevoir les nombreux supporters, qui avaient pris leur billet pour cette ouverture, on fit appel à nos amis Trignacais qui acceptèrent de se déplacer à Nantes. Tout n'est pas parfait dans le jeu et certains joueurs manquent cruellement d'entraînement. Si les décisions de l'arbitre ne sont pas toujours bien comprises par le public, chaque équipe a eu sa mi-temps et elles se séparent par un match nul 17 à 17 (5 essais à 5 essais).

"[…] Nous terminons en exprimant le désir en notre nom et en celui des sportifs nantais, que l'équipe se mette au travail sérieusement et fasse meilleure figure que l'année passée."[1]

Le premier match dans le tournoi des quatorze est un dur déplacement à Pau. La Section remporte une facile victoire 27 à 6.

"La Section Paloise, presque constamment maîtresse de la balle en touches et en mêlées, contrôla l'offensive d'un bout à l'autre du match, Les Nantais, moins favorisés, réagirent par surprise et tentèrent souvent d'exploiter les fautes adverses"[2].

Le 11 octobre1931, on reçoit le Stade Niortais dans le cadre du Tournoi Centre Atlantique. Les résultats de ce début de saison ne sont pas florissants pour le Stade Nantais. Ce match va-t-il les remettre sur le chemin de la victoire ?

"Le Stade Niortais présente une équipe plus entraînée et surtout bien emmenée par Daudignon, mais elle truqua trop dans tous les compartiments du jeu, ce qui lui valut maintes pénalisations, Nantes fournit peut-être un meilleur jeu. Ses attaques, mieux déclenchées, manquèrent d'efficacité."[3]

Sans surprise, le S.N.U.C. s'incline 13 à 9 et comme le titrait le Phare du 12 octobre 1931 "n'a pas encore trouvé la bonne carburation".

C'est un déplacement difficile en championnat qui attend nos Nantais à Trignac, le 18 octobre 1931.

"Cette partie s'est déroulée devant un nombreux public et le Stade Nantais s'en va avec une victoire qu'il a acquise par chance, car Trignac menait par 8 à 3 à la mi-temps. En seconde mi-temps, CHESNEAU arbitre et favorise son équipe. Le public fut très houleux […]."

Cette victoire acquise par 9 à 8 va-t-elle permettre de positiver pour les rencontres à venir ?

Trois rencontres pour le tournoi des Quatorze vont se suivre.

Le 25 octobre 1931, l'U.S. Narbonnaise montre sa grande supériorité en jouant avec beaucoup d'ardeur et d'adresse contre une équipe nantaise un peu amorphe. Nouvelle défaite 23 à 6. Le déplacement à Limoges, le jour de la Toussaint se conclut sur une défaite moins nette 16 à 12.

"Toutefois, le Stade Nantais, à Limoges, malgré un voyage plutôt long et fatigant, donna une belle réplique à son adversaire et nous avions raison de faire confiance à ses jeunes éléments qui s'aguerrissent de partie en partie."[4]

L'arrivée d'une des meilleures formations du tournoi, l'U.S. Perpignan, va assurer à tous les amateurs du ballon ovale un véritable match de gala. Malgré ses déboires, on constate que le S.N.U.C. s'améliore de dimanche en dimanche. Malgré sa bonne volonté, il s'incline par 24 à 12.

"Nous avions raison de faire confiance au Stade Nantais dont les débuts furent plutôt pénibles, sa partie à Limoges ayant été le précurseur comme celle contre l'U.S. Perpignanaise en fut la confirmation.

La ligne d'avants, qui commence à se connaître, comprend des éléments robustes, montrant de l'activité, ce que nous ne leur connaissions plus depuis longtemps. Toutefois, s'il manque à certains d'entre eux l'expérience des grandes parties, d'autres ont tendance à vouloir remplir le rôle de « voltigeurs ", ce qui serait rudement préjudiciable à l'ensemble.

Néanmoins, le Stade Nantais est engagé dans la bonne voie, avec une ambiance qu'il nous est agréable de constater, sans oublier les arrières où il nous faut signaler les débuts d'un jeune demi d'ouverture, plein de promesses."[5]

Après s'être incliné contre le Stade Niortais dans le tournoi de l'Ouest, le 11 novembre, c'est l'excellente équipe de Limoges qui vient défier le S.N.U.C, le 22 novembre 1931.

"Territorialement, Nantes, voyant constamment la balle en mêlée, domina sans pouvoir conclure, tandis que Limoges fut réduit à la contre-attaque […]."[6]

Que cette victoire fait du bien aux joueurs mais aussi aux supporters qui rêvent mieux pour leur favori.

Malgré leur courage, les Nantais sont défaits lourdement à Biarritz où leurs lignes arrière ont fait la loi : 34 à 6.

Deux matchs vont se suivre au Parc des Sports. La victoire sur l'US Bergerac, dans un brouillard à couper au couteau, confirme la nette amélioration de la ligne d'avants et de celle des arrières nantais. Mais le favori du tournoi, l'ogre toulousain, arrive le 06 décembre 1931, avec son équipe au complet.

Le S.N.U.C espère faire bonne figure.

"Que dire de cette rencontre qui ressembla étrangement aux plus après batailles de championnat ? " [7]

Où est l'esprit des quatorze ? Deux joueurs expulsés, un dans chaque camp. CLAVERIE durement séché et qui essaie de reprendre le match complètement groggy et terminera le match comme un zombie. La défaite est dure : 25 à 3.

L'année se termine durement. Encore une défaite contre notre vieil ennemi : le Stade Bordelais. Mais, à la veille de Noël, contre le Stade Poitevin et à domicile c'est une belle victoire que les SNUCistes offrent à leurs supporters : 41 (11 essais) à 5.

Le dernier match de l'année du tournoi des quatorze se termine par la réception de Tarbes.

"Magnifique partie, où le jeu fut d'une mobilité extrême. Les deux équipes, étant au complet, attaquèrent à jet continu, offensives et contre-offensives se succédant sans interruption. […]"[8]

Si on considère que, le S.N.U.C dispute une de ses plus belles parties au Parc des Sports, il s'incline par 9 à 0, terminant l'année sur une mauvaise note.

Ce n'est pas la réception du redoutable Stade Français, le 5 janvier 1932, qui va mettre nos Nantais sur le chemin de la victoire. L'équipe est pourtant au complet, mais Paris est nettement supérieur et victorieux par 22 à 9.

"Le Stade Français vint à bout du Stade Nantais. Ce dernier accumule avec un regrettable esprit de suite défaite après défaite"[9]

Le 17 janvier 1932, le S.N.U.C reçoit la belle équipe basque de l'Aviron Bayonnais. Le dimanche précédent, le déplacement à Grenoble n'a pu se faire à cause des nombreuses chutes de neige rendant le terrain impraticable.

"Le S. N. U. C. n'a pas été vainqueur, mais ses progrès lui ont permis de ne pas être battu par une équipe réputée. Bien plus, le club local a dominé pendant toute la partie ; le terrain, très gras et lourd, a certainement été la cause de l'insuccès. […][10]

On marque une pause et on dispute quelques matchs amicaux. Le premier, le 24 janvier 1932, c'est contre le Stade Clermontois:

"Magnifique partie où les deux équipes se livrèrent sans répit, fournissant un jeu très correct et de toute beauté. Attaques et contre-attaques se succédèrent sans interruption."

Encore un match nul, 6 à 6 mais l'équipe joue de mieux en mieux. Ce qui va se confirmer avec la belle victoire au Parc des Sports, le 31 janvier 1932, contre la belle équipe de Dax : 14 à 0.

"Très belle partie de jeu ouvert, disputée par deux équipes qui attaquèrent constamment à la main, mais avec plus d'assurance du côté de Nantes qui d'ailleurs se montra aussi plus rapide d'exécution par ses trois quarts."[11]

"De cette saison, c'est le résultat le plus beau obtenu par nos guignards de Nantais. […]"[12]

Dans le cadre du tournoi de l'Ouest, le S.N.U.C revient de Bergerac avec un match nul. Depuis le début de l'année, les bons résultats s'enchaînent.

Après avoir gagné contre l'U.A.I. d'Angers à domicile, le déplacement à Poitiers dans le tournoi Centre Atlantique se traduit par une défaite 13 à 3.

Avant de terminer la saison, on dispute deux matchs amicaux contre nos rivaux favoris : le R.C. Trignac et le Stade Bordelais U.C.

Contre Trignac, le résultat est plus serré qu'en début de saison, mais s'achève aussi par un score nul : 3 à 3.

Pour la réception de Bordeaux, le 20 mars 1932, le Parc des Sports a fait le plein comme de coutume. Les Nantais sont dans une phase positive et les supporters attendent beaucoup de leurs protégés.

"Cette partie fut loin d'être intéressante ; les deux équipes étaient plus mixtes. Aussi Bordeaux rechercha un jeu négatif où, d'ailleurs, il excella en jouant la touche ; Nantes s'évertua à ouvrir, et tous ses essais en furent la conclusion.

Bordeaux ne fit pas bonne impression. Maître du ballon en mêlée et en touche, son jeu aurait gagné à être plus classique. Ses arrières abusèrent vraiment trop du coup de pied.

Nantes se montra plus avisé et supérieur dans les contre-attaques. Sans les maladresses de certains de ses joueurs, Bordeaux encaissait un autre score."[13]

La saison se clôture par la réception de l'A.S. Carcassonne dans le tournoi des Quatorze.

Pour ce dernier match, le ciel n'est pas de la partie. Pendant toute la partie une pluie battante cingla les joueurs, rendant le terrain très gras et la balle très glissante. La victoire par 8 à 6 a surpris les pronostiqueurs.

Le S;N;U;C n'a pas réussi le début de sa saison et termine bon dernier du Tournoi des Quatorze.

Le paysage rugbystique commence à s'éclaircir. La Fédération Française de Rugby et l'Union Française du Rugby Amateur enterre l' hache de guerre. Le journal, Le Figaro du 30 mai 1932, rapporte l'événement

"L'accord est définitivement réalisé.

L'accord entre la Fédération Française de rugby et l'Union Française de rugby a été réalisé hier. C'est dans la salle de la rue de Clichy, où douze ans plus tôt la F.F.R. avait été constituée, que cet accord a été fait. L'assemblée générale de la F.F.R. avait été convoquée hier matin pour se prononcer sur le protocole de Bordeaux. Il y avait 534 votants : 493 oui, 22 non et 12 abstentions furent obtenus. Signalons que 22 voix contre l'accord furent celles de la Côte d'Argent. Le Lyonnais vota pour. Immédiatement après la lecture du scrutin, les membres de l'assemblée générale de l'Ufra firent leur entrée dans la salle des séances, sous la conduite de M. de Luze. A l'unanimité, ceux-ci venaient de voter l'accord. Une première séance commune fut donc tenue aussitôt. Il fut décidé que les engagements pour le championnat national devraient être envoyés avant le 15 juin. D'autre part, les membres de la F.F.R. se réuniront le 19 juin pour élire leurs délégués au comité directeur, au bureau et à la commission de discipline. Ainsi prend fin cette scission regret table qui a porté au rugby français un coup préjudiciable. Par bonheur rien n'est compromis au point qu'on ne puisse espérer, dans un avenir très proche, voir notre rugby reprendre brillamment sa place et rivaliser à armes égales avec les britanniques."

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Phare 28/09/1931

[2] L'Auto 05/10/1931

[3] L'Auto 11/10/1931

[4] L'Auto 03/11/1931

[5] L'Auto 11/11/1931

[6] L'Auto 16/11/1931

[7] La Petite Gironde 07/12/1931

[8] L'Auto 26/12/1931

[9] Le Figaro 03/01/1932

[10] L'Ouest Éclair 18/01/1932

[11] L'Auto 01/02/1932

[12] Le Phare 01/02/1932

[13] L'Auto 21/03/1932

   

 
     
     
           
 
 
 

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