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Saison 1930-1931

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La fin de la saison passée fut assez mouvementée pour le S.N.U.C. Les supporters ont suivi dans la chronique sportive des journaux locaux, les relations de leur club avec la Fédération.

On se réjouit devant le calendrier des "Douze" où les plus grandes équipes françaises vont venir évoluer au Parc des Sports. Mais leur club sera-t-il à la hauteur de ses ambitions ?

Le championnat démarre plus vite que les saisons précédentes et seulement deux matchs amicaux sont programmés, les deux à l’extérieur. Le manque d'entraînement se fait lourdement sentir. Le premier match contre le Stade Poitevin se solde par une courte défaite 10 à 8 mais à La Rochelle, bien emmené par leur capitaine Albert CHESNEAU, le S.N.U.C. gagne son premier match de la saison par 16 à 3.

Le 28 septembre 1930, le championnat des "Douze" est lancé par la réception de l'A.S. Carcassonnaise demi-finaliste de la saison précédente qui vient à Nantes pour la première fois. Malgré la qualité du championnat et aussi dans un but de propagande, le S.N.U.C. a décidé de laisser les entrées au Parc des Sports aux mêmes prix que la saison passée. Cinq mille personnes se rendaient au Parc pour cette première rencontre.

" Voilà un match qui, pour un début de saison, peut donner satisfaction aux plus difficiles ; du bon rugby de part et d'autre; du jeu correct et, par cette jolie victoire, une révélation des possibilités de l'équipe du S.N.U.C..[…]"[1]

Les supporters sont heureux après cette première victoire de justesse 9 à 8 mais ils attendent patiemment le prochain match contre l'U.S. Perpignanaise. La dernière visite de Perpignan à Nantes s'était traduite par un superbe match.

" […] La partie d'hier fut surtout intéressante du fait que, disputée entre deux formations de valeur sensiblement égale, son résultat en fut toujours incertain. […]"[2]

Les deux équipes se séparent sur un match nul 0 à 0.

Le 19 octobre 1930, un long déplacement attend nos Nantais, direction Pau. Avant la guerre un match avait été programmé dans les Pyrénées mais avait été annulé au dernier moment.

"Partie d'un intérêt toujours soutenu entre deux équipes pénétrées de leur rôle, sans abdiquer leur souci d'enlever la décision. Les Palois plus rapides, plus aptes à démarquer, surtout en avants, gagnèrent nettement, non sans que les visiteurs soient ardemment défendus, marquant même un essai de toute beauté. […]"[3]

L'enchaînement des matchs de haut niveau se poursuit. Nos Nantais vont-ils tenir ? Le 19 octobre 1930, le Stade Français et ses sept internationaux, se déplacent à Nantes pour faire un bon résultat. Les deux équipes se connaissent bien. On joue à guichets fermés.

"Partie magnifique qui se déroula par un temps idéal et devant un public très nombreux. Le jeu fourni donna lieu à des phases de toute beauté. Le Stade Français avait déplacé sa grande équipe avec ses lignes arrière au complet. […] "[4]

Grâce à la débauche d'énergie de ses avants, le S.N.U.C. l'emporte 8 à 6.

Les résultats du S.N.U.C, dans le championnat des Douze, ne laissent pas indifférent les basques du BIARRITZ OLYMPIQUE. Le 26/10/1930, Aguilera a fait le plein. Malgré la vaillance des avants et un Albert CHESNEAU montrant toute sa classe, le S.N.U.C. s'incline 14 à 6.

L'équipe de l'U.S.A. LIMOGES n'était pas venue à Nantes depuis 1912. Elle a toujours évolué en championnat Excellence. C'est une équipe qui est régulièrement championne du Limousin et qui vient défier le S.N.U.C. invaincu dans ce championnat sur son terrain. La succession des matchs a affaibli l'équipe: RÉGULIER, SEVER et LAVAIL sont blessés.

Dans le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire 11 décembre 1930, il est rapporté :

"Dimanche, à la mi-temps du match qui opposait à Nantes le Stade Français au Stade Nantais, les dirigeants de ce dernier club vinrent trouver les joueurs parisiens et leur tinrent ce langage : « Y a-t-il, parmi nos équipiers, quel qu’un dont vous ayez à vous plaindre pour brutalité ou incorrection. S’il en est un, dites-le-nous, il terminera la partie... sur la touche... »

Ah ! si tous les dirigeants de France étaient coutumiers de tels gestes."

Pour la première fois, cette saison, Nantes est battu sur son terrain grâce à la supériorité des lignes arrière limougeaudes.

Le dimanche suivant, le Parc des Sports est encore bien garni pour recevoir la belle équipe du F.C. GRENOBLE.

" Un temps Idéal permit une magnifique partie disputée devant une nombreuse assistance où sans arrêt les deux camps attaquèrent constamment par leurs lignes arrière, donnant lieu à des offensives de toute beauté. Si Grenoble domina dans la première mi-temps, la seconde fut à l'avantage des Nantais qui ne purent jamais arriver à conclure. […]"[5]

Le S.N.U.C s'incline pour la deuxième fois sur son terrain par 11 à 0.

Avant de partir pour Bayonne le 23/11/1930, on dispute un match amical contre les étudiants de l'U.A.I. d'Angers dont Nantes sort vainqueur par 9 à 3. Le voyage au Pays basque ne sera pas de tout repos, il fut long et fatigant. De plus, on connaît leur jeu de mouvement basé sur l'attaque.

[…] Le Stade Nantais présenta une équipe très athlétique mais manquant de technique et jouant souvent hors jeu. Ligne d’avants robustes très actifs et dangereux dans le jeu ouvert. Quoique battus au talonnage, les huit visiteurs refont souvent le terrain perdu la balle aux pieds. ORSINI se distingua plus particulièrement et fut certainement le meilleur du quinze. […][6]

Le S.N.U.C enregistre sa quatrième défaite de suite dans le championnat des douze par 12 à 3.

Avant la reprise de celui-ci, on dispute deux matchs amicaux contre le Stade Poitevin et le Vélo Sport Nantais. Deux belles victoires qui remettent du baume au cœur à l'équipe et surtout qui a permis de mettre au repos certains titulaires et de tester des petits nouveaux pouvant prétendre jouer en équipe première.

Après cette trêve, le championnat reprend le 14/12/1930 par la réception de nos amis Bordelais que l'on n'a pas rencontrés depuis 1925. C'est un plaisir de recevoir cette équipe dont on se souvient des grands matchs d'avant-guerre. Ne se rappelle-t-on pas de celui de 1913 où plus d'un millier de personnes n'avaient pas pu prendre place dans le Parc des Sports soudain devenu trop petit.

"Les rencontres en Nantes et le Stade Bordelais eurent toujours le don de plaire au public nantais. Celle d'hier, avec l'appoint du soleil, amena le long des touches du Parc des Sports tout ce que Nantes compte de fervents de l'ovale.

C'est qu'au nom du Stade Bordelais est attaché le souvenir de ces parties d'avant-guerre, toujours indécises et âprement jouées par deux équipes de même valeur qui comptaient dans leurs rangs des joueurs comme Percy BUSH et MORGAN.

Pour ne point faillir à la tradition, la rencontre d'hier fut ardemment disputée, trop même car la physionomie du jeu s'en ressentit. […]"[7]

Finalement, le S.N.U.C prit le dessus sur le Stade Bordelais et l'emporte de justesse 9 à 6.

Le 21 décembre 1930, quelques jours avant Noël, c'est le favori et le leader du championnat qui se déplace à Nantes : le Stade Toulousain. Il n'est pas question de faire de cadeaux aux "petits-beurre nantais". Il arrive avec tous ses internationaux.

"À Nantes, en présence d'une affluence considérable, le Stade Toulousain rencontrait pour le tournoi des « Douze » le Stade Nantais Université Club sur le terrain du Parc des Sports. Grande supériorité des Toulousains qui ont triomphé aisément par 17 points à 0. La partie a été menée à une allure endiablée, mais caractérisée par des actions trop personnelles. À diverses reprises les Nantais ont su réagir dans un bon style, sans pouvoir toutefois consacrer leurs efforts par l'essai."[8]

Le S.N.U.C s'incline 17 à 0.

La fin de l'année est chargée. Le jour de Noël, un match est programmé à Carcassonne. Les locaux sont diminués par l'absence de titulaires suite à une épidémie de grippe. Premier succès à l'extérieur dans ce championnat.

Le 28 décembre 1930, trois jours après Carcassonne, on part pour Grenoble. Les organismes souffrent de ses longs déplacements. Le S.N.U.C s'incline par 14 à 0.

On peut s'étonner que les "Douze", qui prônent l'amateurisme, disputent quatre matchs de championnat en moins de quatre jours.

On attaque l'année 1931, en recevant le F.C. Lyonnais le 04 Janvier. Il n'y a pas eu beaucoup de temps pour goûter le réveillon. Ce match est à oublier tant il fut monotone comme son résultat 0 à 0.

"[…] Comme le résumait très justement, Percy BUSH après cette exhibition, "dans ce choc de soixante bras et soixante jambes, il n'y eut pas une seule tête". […]"[9]

Le match retour se dispute la semaine suivante. On s'attend à ce que FC LYON prenne sa revanche mais c'est le S.N.U.C qui revient gagnant par 8 à 6.

"[…] La première mi-temps, bien que le plus souvent à l'avantage des Lyonnais ne donna pas de résultat, aucune équipe ne parvenant à marquer. Le jeu fut dans l'ensemble assez quelconque, les maladresses dues au froid abondèrent. La lenteur dans la transmission fit le reste, si bien que toutes les offensives •conduites au ralenti échouèrent aussitôt. […] "[10]

Avant de continuer le championnat, l'U.S. Narbonne vient disputer un match amical. Cette association, de création récente, avait adhéré au groupe des "Douze" dès le départ. Mais son engagement dans le tournoi n'était pas envisageable. La plupart des "Douze" ont souhaité disputer un match amical contre cette équipe. Ce que fit le S.N.U.C en ce jour du 18/01/1930. La victoire revient au S.N.U.C par 14 à 3.

Suite à la radiation des "Douze" de la Fédération Française de Rugby, Yves THOMAS Président, Paul GRINGOIRE Vice-Président et Henri ORSINI secrétaire général adjoint démissionnent du Comité de l'Atlantique de Rugby

 

Le 25 janvier 1931, la réception des basques de Biarritz promet de voir du beau jeu. Les Nantais ont plaisir à retrouver une équipe qu'il n'avait revue depuis 1912.

"Favorisée par un temps splendide, cette partie, au demeurant fort courtoise et agréable à suivre, ne donna pas lieu cependant à de grands développements de jeu, ni à des offensives de style. […]"[11]

Le S.N.U.C enregistre son troisième match nul 0 à 0.

Le 01 février 1931, un match amical est disputé contre une sélection parisienne représentant seize clubs de Paris qui ont suivi le Stade Français en dissidence et ont démissionné de la Fédération Française de Rugby.

On continue le championnat en recevant la Section Paloise puis en se déplaçant à Limoges. À Nantes, Pau fait une démonstration de grand style.

"[…] Homogène et complet dans toutes ses lignes, le quinze palois athlétique, adroit et rapide, manœuvre aussi habilement en avants qu'en arrières, ceux-ci relier à ceux-là par une excellente paire de demis qui composent à l'équipe une articulation souple, solide et sûre. […]"[12]

La défaite du S.N.U.C contre PAU ne souffre d'aucune contestation comme celle de Limoges.

Le 1er Mars, les supporters nantais se réjouissent de la réception de l'Aviron Bayonnais dont le jeu est des plus agréables à regarder. Le trésorier se frotte les mains. Le Parc des sports est bondé.

"Partie excessivement rapide jouée à toute allure par deux équipes animées du meilleur esprit offensif. Le résultat indécis jusqu'à la dernière minute, contribua également à la rendre des plus captivantes pour les nombreux spectateurs qui se pressaient au Parc des Sports. […]"[13]

L'Aviron l'emporte de justesse par 11 à 9.

Pour terminer le championnat des "Douze", le S.N.U.C va se déplacer quatre fois dont trois contre les premiers du championnat. Une victoire contre le RC Trignac qui vient de rejoindre l'U.F.R.A. amène un peu de baume au cœur.

Il n'y a pas eu de surprise. La fin du championnat est vraiment trop dure. 120 points encaissés contre 11 marqués. La dernière place, qui se profilait depuis de nombreux mois, est devenue définitive. Le Stade Toulousain remporte ce championnat devant le Stade Français.

Malgré son classement, le SNUC recevra la même part des recettes que les autres clubs. Cette part nette s'élève à 73 782, 15 Fr ( 52 850 € valeur 2023 ) tous frais de déplacements payés.

 

Les relations avec la Fédération Française de Rugby sont définitivement rompues. De plus en plus de clubs au niveau national se tournent vers l'U.F.R.A.  Au 1er août 1931, le comité de l'Atlantique avait enregistré quatre démissions : le S.N.U.C, le R.C. Trignac, le C.S. Ouvriers Nazairiens et le SA Clisson. Viennent s'ajouter les ruptures avec l'International Board. La France ne disputera pas de matchs internationaux contre les équipes britanniques.

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Phare 29/09/1930. Opinion de Marcel LABORDERIE, ancien international et chroniqueur au Miroir des Sports

[2] Le Phare 06/10/1930

[3] L'Auto 13/10/1930

[4] L'Auto 20/10/1930

[5] L'Ato 09/11/1930

[6] La Gazette de Biarritz- Bayonne et Saint Jean de Luz 24/11/1930

[7] Le Phare 15/12/1930

[8] Le Figaro 22/12/1930

[9] Le Phare 05/01/1931

[10] L'Auto 12/01/1931

[11] Le Phare 26/01/1931

[12] Le Phare 08/02/1931

[13] Le Phare 02/03/1931

   

 
     
     
           
 
 
 

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