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Saison 1929-1930

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En voyant le calendrier de la saison, publié sur les journaux locaux, les supporters ont l'agréable surprise, d'une part de voir que les grands clubs viennent toujours à Nantes et d'autre part pour leur cadeau de Noël, c'est l'U.S. Quillan, champion de France 1929 qui sera opposé à leur favori.

Comme à l'accoutumée, les premiers matchs amicaux d'entraînement se font à l'extérieur. La saison n'est vraiment qu'au début et l'équipe manque d'entraînement et de synchronisme.

Le 29 septembre 1929, le premier match, au Parc des Sports, est attendu de tous les supporters du S.N.U.C qu'ils soient nantais ou de la région atlantique. Ils vont pouvoir juger leurs favoris contre une équipe qui favorise toujours le beau jeu : l'A.S. Bayonnaise.

L'équipe a un nouveau capitaine : Albert CHESNEAU que ses camarades venaient de nommer pour les commander. Première victoire de la saison, devant une belle galerie qui garnissait les tribunes et la touche : 19 à 8.

"Les débuts sont prometteurs, car c'est très nettement que le Stade Nantais a battu hier les Basques"[1].

C'est une belle opposition qui se profile, le 6 octobre 1929, en recevant le Stade Poitevin. Le test est sérieux pour l'équipe du S.N.U.C qui s'est rajeunie. Le jeune LOISEAU qui évolue à l'arrière a été le joueur du match. Le club enregistre la quatrième victoire en ce début de saison, de bon augure pour la suite.

Le dimanche suivant, en recevant l'U.S. COGNAC, une des équipes favorites de la poule d'Excellence, la partie s'annonce plus difficile. Emmenée par les internationaux : les frères BEHOTEGUY et LASSERRE, l'équipe est au grand complet. Que la victoire est belle. Nos visiteurs ont été surpris par la qualité du jeu des Nantais.

"[…] Bref, le S.N.U.C possède cette année une belle équipe qui devrait être supérieure à ses devancières…[…]"[2]

Le long déplacement à Libourne se traduit par la première défaite de la saison. L'équipe n'était pas au complet, mais les Nantais doivent améliorer leur jeu.

Le SC VIERZON, le 27 octobre 1929, arrive à Nantes précédé d'une excellente réputation. L'équipe est très homogène et le S.N.U.C souhaite prendre sa revanche suite aux résultats de la saison passée.

" […] Plus rapide, plus adroite, la ligne de trois-quarts nantaise, sans cesse alimentée par les avants, déborda son vis-à-vis et, sur les sept essais que le S.N.U.C obtint, cinq furent marqués par les arrières. […]"[3]

Le nombreux public est ravi du jeu produit et de la débauche d'énergie des deux équipes.

Le jour de la Toussaint, le S.N.U.C se déplace à Trignac avec une équipe mixte. Les canards prennent leur revanche du match du début de saison sur le même score : 6 à 4.

Le championnat de l'Atlantique ne va débuter que dans un mois et durant cette période, le S.N.U.C va recevoir quatre fois au Parc des Sports.

Le 3 novembre 1929, le SC Angoulême et son rude quinze arrive à Nantes auréolé de son titre de champion de division honneur des Charentes.

"Franchement, cette partie fut terne, et le jeu pratiqué ne fut pas de bonne qualité. […]"[4]

Beaucoup de joueurs manquaient au S.N.U.C, mais on a testé de nouvelles recrues dont AMESTOY en seconde ligne qui fit une grosse impression avec ces 115 kg. Le manque de cohésion était évident, mais la victoire est nette : 15 à 3.

Le match contre l'U.A. Gujan Mestras avait été souligné par les supporters nantais en début de saison. On attend une revanche des Nantais sur cette équipe qui les avait fait souffrir la saison passée. La foule a envahi les tribunes.

"[…] Grâce à la fougue de ses avants, la rapidité et le perçant de ses lignes arrière, le Stade Nantais fut indiscutablement supérieur à son adversaire, qui alignait une équipe de joueurs ardents, souples, manquant de vitesse. […]"[5]

Le résultat est net : 30 à 8 pour le S.N.U.C.

La première équipe parisienne à se déplacer à Nantes est l'U.A.I de Paris. Cette équipe est difficile à manœuvrer et a de très bons résultats contre le Stade Français ou le Racing Club de France. Si les nantais, en première mi-temps, dominent dans tous les compartiments, en deuxième mi-temps, nos visiteurs oublient la partie amicale pour laisser place à l'affreux cafouillage et au jeu obscur. Nantes est plus complet et gagne ce match par 19 à 11.

Les Périgourdins qui arrivent à Nantes, le 24 novembre 1929, ont un quinze redoutable habitué à jouer contre des équipes rugueuses comme le SU Agen ou encore l'US Marmande. Ce dernier match amical à la maison avant le championnat de l'atlantique va permettre de juger l'équipe type des Nantais.

Le S.N.U.C s'en donna à cœur joie en remportant son match par un gros score 58 à 8 (14 essais à 2).

"Partie sans histoire. À part quelques réactions du COP, qui furent d'ailleurs vite étouffées, le Stade Nantais fut maître et du terrain et du ballon. […]"[6]

Le championnat de l'Atlantique commence par la réception du F.C. Yonnais, le 8 décembre 1929. Si la saison passée, le S.N.U.C avait gagné 9 à 3, cette année, c'est une victoire nette 30 à 0 sur un terrain qui était une vraie patinoire et tout à la joie des nombreux spectateurs.

L'U.A.I d'Angers ayant battu le FC Yonnais 5 à 3, le titre de champion de l'Atlantique se disputera contre cette dernière équipe au Parc des sports, le 15 décembre 1929.

"Le Stade Nantais a conservé son titre. Dire que sa tâche fut aisée serait exagéré. L'UAI, qui présentait une équipe jeune, ardente, bien en souffle, mena la vie dure au champion. […]"[7]

Le S.N.U.C est champion de l'Atlantique pour la saison 1929-1930. Il en est de même pour ces équipes 2 et 3.

Chaque année, le syndicat d'initiative consacre une somme importante à l'encouragement d'un sport. Cette fois, c'est au rugby qu'échoit cette généreuse subvention. L'an dernier, c'était le Stade Toulousain, cette année, le champion de France de l'U.S. Quillan se déplace pour un match de gala. Tous les fervents de rugby du Comité de l'atlantique attendent avec impatience cette confrontation, ce beau cadeau de Noël.

L'U.S. Quillan arrive avec tous ses internationaux et la partie contre le S.N.U.C risque d'être un peu disproportionnée. On a fait appel à l'excellent arbitre bordelais JASMIN qui fut l'arbitre du dernier championnat de France. Tous les moyens ont été mis pour que ce grand rendez-vous sportif soit une parfaite réussite.

"Jamais Parc des Sports n'avait contenu une foule aussi dense. On s'écrasait dans les tribunes et sur les touches. C'était, il est vrai, une manifestation d'une très grande envergure que le S.N.U.C avait mise sur pied. Elle tint tout ce qu'elle promettait. Bref, à tous les points de vue, ce fut un gros succès et les organisateurs ont le droit d'être fiers. Le match S.N.U.C-QUILLAN restera longtemps gravé dans les mémoires de ceux qui y assistaient."[8]

Le S.N.U.C fait mieux que se défendre et s'incline 19 à 9.

Dernier match avant le championnat de France et comme il est de coutume depuis de nombreuses saisons, le SCUF arrive à Nantes auréolé de son titre de Champion de Paris. On profite de ce match pour aligner une équipe mixte afin d'être prêt pour la réception de l'U.A.I. de Paris en championnat de France.

Le public est exigeant après la belle partie contre l'U.S. Quillan, mais le S.N.U.C l'emporte facilement par 16 à 3.

La Poule E de ce championnat de France Honneur est relevée et les pronostics vont bon train. L'U.S. Thuir et le S.N.U.C sont les favoris de la poule.

Le 5 janvier 1930, le premier match est disputé contre l'U.A.I de Paris. Cette équipe n'est pas une inconnue pour le public nantais et son jeu est dans le même esprit que celui des Nantais.

"Dès les premières minutes de jeu, l’avantage du Stade Nantais paraît évident, aussi bien en avant qu’en ligne arrière ; mais il ne peut concrétiser cette supériorité tant la défense parisienne est farouche, et la mi-temps arrive sans que rien ne soit marqué (0 à 0). À la reprise, le Stade continuera à dominer les Gad’z’arts et ses arrières, bien lancés, déclencheront maintes offensives dont quatre iront à l’essai."[9]

Le long déplacement à Thuir, le 12 janvier 1930, n'est pas de tout repos. Les joueurs partent le vendredi soir de Nantes à 23 heures et arrivent à Perpignan, le samedi après-midi.

"En partant de Nantes dès vendredi et avec ses meilleurs éléments, il semblait qu'il avait mis toutes les chances de son côté, ou du moins, qu'il n'avait rien laissé au hasard. Hélas ! Il nous faut déchanter : une fois de plus le dieu du sport lui a été défavorable. […]

"[…]Et puis le capitaine du S.N.U.C, Albert CHESNEAU, reçoit un coup de pied au flanc gauche et doit quitter le terrain pour n'y plus revenir. Le sort des visiteurs est, en conséquence, indiscutablement fixé : ils ne pourront désormais remonter leur lourd handicap, d'autant moins que, peut-être fatigués, ils semblent manquer d'ardeur. […]"[10]

Menés seulement de 7 à 0 à la mi-temps, ils perdent avec les honneurs par 13 à 0 devant une équipe très "rugueuse". L'interview d'un dirigeant au retour de Thuir en est la confirmation :

"[…]Nous ne sommes pas habitués à jouer la "mailloche", et nous "encaissons" avec une rare placidité. C'est ainsi que nous revenons de Thuir tous plus ou moins touchés."

Avant de retourner aux joutes du championnat de France, on reçoit la magnifique équipe du SC ALBI réputée pour son jeu d'avants qui évolue dans le championnat de France Excellence. Toutes les 15 minutes, un service d'autobus fonctionne de la Place du Commerce au stade. Comme pour la réception des grandes équipes, le Parc des Sports est bondé. On assiste à un jeu ouvert et l'équipe nantaise fait parler la classe de ses lignes arrière. Le S.N.U.C l'emporte 19 à 10.

Privé de cinq joueurs majeurs : TOULOUZE, CHEVALIER, SAINT BLANQUAT, GUELORGET et EVAIN, le S.N.U.C se déplace à Chalons avec une équipe amoindrie. Sous un soleil éclatant et devant quatre mille personnes, le S.N.U.C arrache le nul 6 à 6.

Le 2 février 1930, on dispute les derniers matchs de championnat. Le résultat à Thuir a réduit les chances du S.N.U.C de figurer à la première place dans sa poule.

"Ce fut un match sans intérêt au point de vue jeu. Seul le résultat de la rencontre qui fut longtemps indécis, et qui était gros de conséquences pour l'une et l'autre société, était là pour passionner les nombreux sportifs qui se pressaient au Parc. […][11]

Le S.N.U.C termine sur une victoire 6 à 0 et se classe 2e de sa poule derrière l'US Thuir.

Le comité avait programmé de beaux matchs amicaux si toutefois le club avait été éliminé du championnat. Une équipe redoutable du championnat de France et par ailleurs finaliste la dernière saison contre l'US Quillan vient disputer un match contre les Nantais : le redoutable FC Lézignan.

"Le S.N.U.C a joué dans une formation parfaite avec cran et décision. Tous ont suivi. Aussi c'est sur une belle victoire nantaise que se termina la partie. La preuve que Nantes possède une magnifique équipe de rencontres amicales. Alors, s'il est impossible de se défendre en championnat, qu'on nous convient, le plus souvent possible, à de telles réunions, et les spectateurs suivront assidûment les productions de leurs favoris. […][12]

Sous les applaudissements nourris des spectateurs à l'intention des deux équipes, le S.N.U.C l'emporte par 6 à 0.

La saison se termine doucement, mais on commence à s'agiter dans les milieux rugbystiques. Certains clubs se rebiffent contre le jeu brutal du rugby et nos amis "ennemis" anglais commencent à faire les gros yeux sur notre jeu "amateur". L'excellent article Albert CHESNEAU prévoit déjà ce qui risque d'arriver.

Albert Chesneau, le capitaine du S.N.U.C s'exprime dans le phare du 17/02/1930 en donnant son avis sur le joueur, le spectateur, le dirigeant, le championnat et sur la critique du jeu actuel. Il termine sa rubrique sous le titre "Désirs et Espoirs". Ce texte n'est-il pas toujours d'actualité.

"On a dit que nous étions une équipe de matchs amicaux. C'est sûrement l'éloge qui nous aura fait le plus plaisir.

Nos espoirs ne s'envoleront pas, si demain, on venait nous annoncer que le championnat est mort.

Mais nos espoirs s'envoleront si la réaction qui se manifeste actuellement pour remettre le rugby dans la bonne voie n'aboutit pas. Ils s'envoleront si, au cours des saisons prochaines, il faut encore venir sur les terrains pâles et crispés, avec dans la tête ce fameux "désir de vaincre" qui vous fait perdre le contrôle de vos nerfs.

Nos espoirs s'envoleront : si le rugby devient un jeu praticable seulement pour les "armoires à glace" et les ceusses qui n'ont pas peur. Si les lycées et les collèges, qui, jusqu'à ces dernières années, nous avaient fourni pléiade de bons joueurs, continuent à fuir et à ignorer notre jeu devenu trop brutal."

 

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Phare 30/09/1929

[2] Le Phare 14/10/1929

[3] Le Phare 28/10/1929

[4] Le Phare 04/11/1929

[5] Le Phare 12/11/1929

[6] Le Phare 25/11/1929

[7] Le Phare 16/12/1929

[8] Le Phare 26/12/1929

[9] La Petite Gironde 06/01/1930

[10] Le Phare 13/10/1930

[11] Le Phare 03/02/1930

[12] Le Phare 10/02/1930

   

 
     
     
           
 
 
 

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