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Saison 1928-1929

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Pas beaucoup de recrues mais une de qualité : FORSTER du Stade Français et ancien remplaçant de l’équipe de France. Toutefois, compte tenu des règlements de la FFR, il ne pourra pas disputer cette saison les matchs de championnat seulement les matchs amicaux. La saison se prépare par un déplacement victorieux à Poitiers mais s’annonce au Parc des Sports pour le 23 septembre la grande équipe du Stade Toulousain. La presse s’enflamme :

"[…]C’est là assurément un effort méritoire de notre vieux S.N.U.C. pour la vogue toujours plus grande du football rugby chez nous, effort dont les sportsmen nantais récompenseront comme il convient en assistant en masse à la grande et superbe manifestation sportive que constituera ce premier choc de la saison. […]"[1]

"[…] Le stade rouge ! Le Stade Toulousain ! L’équipe cinq fois championne de France ! La meilleure formation française ! L’école de rugby à Nantes ! Voilà ce que le Stade Nantais nous procurera. Ce sera là, l’une des plus grandes manifestations de ballon ovale dont notre ville aura été le théâtre depuis longtemps […]"[2]

C’est la cohue dès le samedi soir à l’arrivée de l’équipe du Stade Toulousain à la gare. Tous les amateurs de rugby et de la région – le SCO vient avec ses deux équipes comme spectateurs – se pressent autour des tribunes en bois du Parc des Sports. Le terrain, minutieusement entretenu depuis plusieurs semaines, arrosé et roulé est dans un état splendide pour pratiquer du beau jeu.

Mais la magie n’a pas eu lieu. Il y avait une classe entre les deux équipes et le Stade Toulousain par un jeu vif et alerte de ses trois-quarts, l’emporte 38 à 10 sur un S.N.U.C. par encore en jambes avec un arbitrage sans complaisance de TILH.

Avant d’attaquer, le 21 octobre 1928, le championnat de l’Atlantique, le S.N.U.C., engrange les victoires contre des adversaires de qualités : à l’extérieur contre les Primevères à Paris ou à domicile contre Libourne ou La Teste.

L’équipe des jeunes angevins de Gad’z’arts d’Angers avait failli battre les champions SNUCistes la saison dernière avec un jeu basé uniquement sur l’attaque. La première mi-temps leur fut favorable car menant 9 à 0 avant de s’incliner 21 à 9.

La leçon a été retenue et Hélier TILH a trouvé la motivation pour galvaniser son équipe. Malgré l’ardeur déployée par les Angevins, ils s’inclinent 24 à 8.

Dans sa poule, le S.N.U.C. remporte tous ses matchs et termine premier devant, l’UAI, le SCO et le FC Yonnais.

Une poule finale regroupant les 4 premiers se dispute à partir du 18 novembre 1928. Sont qualifiés, RC Trignac, S.C. Nazairien et l’UAI d’Angers.

Le premier match se joue contre les canards Trignacais qui ne viennent pas au Parc des Sports pour se faire plumer. Pourtant, ils essuient une lourde défaite : 27 à 0.

" […] L’équipe trignacaise causa à tous une grosse déception ; alors qu’on espérait revoir l’excellente formation qui, l’an passé, inquiétait sérieusement le champion et ne se laissait que difficilement arracher la victoire, on ne vit qu’une ombre d’équipe incapable d’attaquer, sachant mal se défendre, pratiquant un rugby négatif, pauvre, ingénu […]" [3]

Le deuxième match contre l’UAI d’Angers sera-t-il du même niveau que celui disputé en poule éliminatoire ? Le score est moins élevé que la fois précédente : 10 à 0 mais c’est la puissance du pack nantais qui a fait la différence.

En attendant le dernier match contre le S.C. Nazairien, le 9 décembre 1928 qui peut envoyer le S.N.U.C. dans le championnat de France Honneur, l’équipe se prépare en recevant son "sparring-partner" favori : le SCUF.

Cette rencontre traditionnelle attire beaucoup de public et c’est l’assurance d’un satisfecit pour le trésorier.

Ce 2 décembre 1928, les tribunes du Parc des sports sont combles et les deux équipes s’en donnent à cœur joie. La balle voyage d’un camp à l’autre sous les vivats. On se sépare avec un match nul et deux essais marqués de chaque côté. Tout le monde est satisfait du résultat : public et joueurs. C’est un bon d’entraînement avant la finale du championnat de l’Atlantique.

Ce 9 décembre 1928, le S.N.U.C. et ses nombreux supporteurs se déplacent au parc des Sports du Plessis à St Nazaire pour la finale du championnat de l’Atlantique. Pour 15 francs, le voyage et la place au match sont assurés.

"[…]Que feront les Nazairiens devant une telle équipe ?

Pour qui connaît leur allant et leur ténacité, nous ne doutons pas qu’ils s’efforceront de résister de leur mieux aux attaques répétées des lignes arrières nantaises.

Nous sommes sûrs d’assister à une jolie partie de ballon ovale et ce sera en même temps un évent sportif qui amènera au Parc du Plessis, la foule des grands jours. […] 

[…] Dès maintenant, nous recommandons au public de vouloir accepter, sans murmurer, les décisions de l’arbitre et d’éviter tous cris séditieux qui ne tendent qu’à énerver les joueurs et à nuire à la beauté du jeu. […]"[4]

Le Phare signale que quatre mille cinq spectateurs ont envahi les tribunes (?). Chaque équipe donne le meilleur d’elle-même, mais la victoire revient au S.N.U.C. qui reste pour la saison Champion de l’Atlantique et va pouvoir disputer le championnat de France Honneur.

La poule Honneur du S.N.U.C. comprend S.A. Mauléon, U.S. Montluçon, U.A.I. de Paris et U.S. Tours.

Avant de disputer le championnat Honneur, les matchs amicaux se succèdent avec plus ou moins de réussite.

Le 30 décembre 1928, sous le patronage du journal le « Populaire de Nantes », le S.N.U.C. reçoit l’équipe du BOUCAU STADE que l’on surnomme les diables noirs de l’Adour. L’équipe évolue en Excellence, dans une division supérieure au S.N.U.C.

Le succès sportif bien vendu par le journal local est au rendez-vous. La foule a envahi les gradins et les pourtours. Le S.N.U.C. l’emporte par 13 à 0 augurant une fin de saison prometteuse.

"[…] Puissent-ils jouer ces prochains matchs avec le même entrain et la même confiance qu’ils mirent à triompher des vaillants Boucalais. […]"[5]

Ce mois de janvier 1929 connaît un froid rigoureux et pendant trois semaines les matchs sont remis à cause du gel ou de la neige. Le 27 janvier 1929, soit une semaine avant le championnat, on organise un match amical contre le S.C. Nazairien pour retrouver des sensations mises à mal par cette inactivité forcée et maintenir les joueurs en forme. C’est la revanche de la finale du Championnat de l’Atlantique. Ce ne fut pas la revanche tant la supériorité des SNUCistes est nette : 32 à 3 soit 8 essais à 1.

[…] Dimanche, il faudra mieux suivre, si l’on veut la victoire. Oh ! S.N.U.C, tu as les éléments pour bien faire, mais il faut en VOULOIR. […][6]

Pour le premier match, c’est un long déplacement à Mauléon qui attend nos SNUCiste, un temps pluvieux, une légère déclivité du terrain mais une réception enthousiaste.

« La venue du Stade Nantais à Mauléon était attendue avec impatience et aussi une certaine curiosité. C’est ce qui explique la présence des quelques centaines de sportifs qui attendaient nos représentants à leur descente du train. L’accueil fut cordial et joyeux, tout à fait méridional. Et c’est très agréablement impressionnés que les joueurs nantais pénètrent sur le terrain du Stade Mauléonnais. […] »[7]

Après une rude bataille et sur un terrain boueux, le S.N.U.C. remporte sa première victoire, bon pour le moral pour continuer la compétition.

Le 10 février 1929, l’US TOURS, au Parc des sports, est victime de la forme de nos Nantais : 13 à 0.

Il est à noter que les quatre équipes du S.N.U.C, chacune dans sa catégorie, sont championnes de l’Atlantique et disputent le championnat de France.

Le supporteur rugbyman peut satisfaire sa passion et voir pour chaque des équipes de beaux matchs au Parc des Sports.

Dans le troisième match important de sa poule, Le S.N.U.C. se déplace à Montluçon. La victoire est impérative car les parisiens de l’U.A.I. en avance de leur championnat ont gagné leurs trois matchs.

Malgré un terrain gras, la victoire nette : 16 à 0 dont 4 essais. Nos Nantais ne sont rassurés mais elle fut très difficile à obtenir. Pourtant, les journalistes du Centre signalent que ce fut le plus beau match qu’il ait été donné de voir chez les sportifs montluçonnais. La première place est donc partagée avec Paris.

C’est donc le 3 mars 1929, au Parc des sports que doit se jouer la suprématie de la poule. Qui de Paris ou de Nantes continuera l’aventure en championnat de France ?

Après avoir vaincu Mauléon, Montluçon et Tours, les Gad’z’arts parisiens s’avéreront-ils supérieurs à nos représentants ?

« […] Une victoire des Parisiens les assure de finir en tête de la poule. Ils le savent, mais les Nantais le savent aussi et, jouant sur leur terrain et devant leur public, ils mettront tout en œuvre pour barrer la route de leurs adversaires. […]"»[8]

L’équipe de Paris a pour capitaine un ancien nantais bien connu, WILHEN et qui évoluait au Vélo Sport Nantais et qui a été aussi champion de France de longueur et triple saut en 1922.

Les journaux locaux bien évidemment voient, au vu des prestations précédentes, le S.N.U.C. vainqueur mais les joueurs se méfient des Parisiens.

" […] Franchement, cette fois, la chance du champion de l’Atlantique est belle. Qu’il en profite ! Il lui suffit de vouloir.

Tous au Parc, dimanche, pour l’encourager à franchir le dernier cap."[9]

[…]l'Allez, S.N.U.C. ! Tu as cette année, avec toi, tous les sportifs de l’Atlantique, vibrant d’enthousiasme, prêts à applaudir à ta victoire, dimanche, et l’autre ensuite. Il faut que tu gagnes ! Loyalement, mais nettement ! Allez S.N.U.C. ![10]

Le Stade Nantais sort victorieux par 16 à 6 en marquant quatre essais mais elle fut difficile à se concrétiser.

" Une foule aussi nombreuse qu’aux plus beaux jours du Stade Nantais. Foule enthousiaste et vibrante, comme celles du Midi. Mais foule juste et sportive ; car, si elle encouragea (comme il était souhaitable), l’équipe championne de l’Atlantique, elle n’en applaudit pas moins l’essai et aux belles phases de jeu des Parisiens […] "[11]

Le S.N.U.C. est premier de la poule H du championnat Honneur mais pour prétendre à la division Excellence un match de barrage devra se disputer le 31 mars 1929 contre le F.C. Lyonnais. Il se qualifie de même pour le quart de finale du Championnat d’honneur.

En attendant ce match, plusieurs matchs amicaux sont organisés. Contre les Gad'Z'Arts d’Angers et le Paris U.C., le résultat est favorable aux Nantais.

"[…] Le Stade Nantais tentera, en effet, d’ajouter le CA Périgueux à la liste, si imposante déjà, de ses victoires sur des clubs de division excellence tels que le Boucau Stade, l’UA Libournais, etc.. Mais cette fois, la partie sera rude, car l’équipe périgourdine compte parmi les plus redoutables de France. Elle l’a prouvé, d’ailleurs, cette année, en battant, en championnat, la Section Paloise, qui détient le titre depuis sa victoire de l’an passé sur le Stade Toulousain[…]"

Mais contre le CA Périgueux qui évolue dans la division supérieure, la tâche est plus ardue et la courte défaite 12 à 10 montre que la marche pour atteindre l’étage supérieur est encore assez grande. Au soir de cette courte défaite, seul le trésorier du club était heureux, l’affluence des grands jours était encore au rendez-vous.

Le 31 mars 1929, Le S.N.U.C. se présente à Nevers pour disputer le match de barrage contre le F.C. Lyonnais. Une victoire nantaise lui permettrait de reconquérir une place en excellence, mais c’est sans compter sur la volonté des Lyonnais qui souhaite rester dans cette division.

Le match est heurté et pas très enlevé. Le score de 3 à 0 pour les Lyonnais reflète la physionomie du match. Trop d’enjeux tuent le jeu. Les Nantais concèdent que leur adversaire leur était supérieur mais ils se sont battus vaillamment.

Après avoir essuyé le forfait de Tours qui aurait permis aux joueurs de s’entraîner avant le quart de Finale, les Nantais disputent le quart de finale du championnat de France d’Honneur à Libourne contre l’Olympique de Carmaux. Ils retrouvent un demi d’ouverture qui leur est familier : CESCAU auréolé de sa sélection en équipe de France Militaire et qui a évolué deux saisons au S.N.U.C. Par ses avants, le S.N.U.C pouvait gagner mais la victoire leur échappe par 8 à 5.

"[…] Après une belle partie, ou chaque équipe joua vaillamment sa chance, l’équipe nantaise se trouva donc éliminée du Championnat de France. C’est fort regrettable, car, impartialement, elle pouvait gagner ce match. De plus, elle ne fut guère favorisée par un arbitrage faible, et, à côté de choses très bien comprises, elle commit des erreurs grossières.[…]"[[12]

Pour la première année, le Phare décide d’offrir aux clubs les plus méritants une coupe pour l’effort fait en direction des jeunes. Le Stade Nantais remporte celle-ci pour la section tennis et celle du rugby.

Nous reproduisons le rapport du Club concernant la section rugby :

« Ce qui a été fait.

Depuis tout temps et depuis sa fondation, le Stade Nantais fut le seul club régional faisant jouer régulièrement chaque dimanche au minimum quatre équipes de rugby, non compris ses équipes scolaires qui jouent régulièrement le jeudi. Les performances des jeunes SNUCistes sont d’ailleurs caractéristiques, puisque le S.N.U.C est imbattu jusqu’à ce jour pour toutes ses équipes en championnat régional : les équipes 2,3 et 4 de notre club sont donc championnes depuis toujours et ce fait est à peu près unique dans l’histoire du rugby.farnçais.

Nous vous signalons, en outre que, pendant la guerre, alors que ne jouaient en France que de toutes jeunes équipes, notre club remporta sans être battu une seule fois le titre de champion de France (saison 1916-1917). Ces résultats qui appartiennent déjà au passé, vous prouvent néanmoins, que de tout temps, les dirigeants SNUCistes firent un gros effort en faveur de leurs jeunes rugbymen et que leur persévérance fut toujours récompensée par des résultats que bien des clubs en France peuvent envier.

Ce qui est fait.

Nous nous permettrons de vous donner ci-après quelques détails plus récents concernant le sport du rugby chez nos jeunes sociétaires.

Au début de la saison actuelle, notre commission de rugby, récompensée par ses efforts incessants, se trouva en présence de près de 80 jeunes gens désirant pratiquer le sport du ballon ovale sous ses couleurs, ceci, en supplément, bien entendu, de joueurs plus âgés et incorporés dans les équipes premières, secondes et dite de vétérans.

Devant cet afflux d’éléments qui allait obliger à constituer 7 équipes, notre commission de rugby décida de créer une sous-commission destinée à s’occuper uniquement des équipes 4,5,6 et 7. À la tête de cette sous-commission, composée d’anciens joueurs, elle plaça M. VONTHRON très connu pour son dévouement à la cause du rugby.

Quatre équipes de jeunes.

Cette sous-commission fournit, cette saison, un travail au-dessus de tout éloge, puisque chaque dimanche les 4 équipes SNUCiste composées de tout jeunes joueurs encadrés de plus vieux, opèrent régulièrement tous les dimanches. Les progrès réalisés furent particulièrement sensibles à telle enseigne que l’équipe 4e, composée entièrement de jeunes gens formés au club, se qualifia pour le quart de finale du Championnat de France.

Les équipes 5 et 6 sont composées de jeunes gens de 15 et 17 ans ; également encadrées de 2 ou 3 vieux joueurs, qui les guident et les conseillent. Ces formations ont fourni en cours de saison de nombreux éléments pour les équipes 4 et même 3.

La pépinière

Quant à l’équipe 7, ou pépinière, elle est uniquement composée d’apprentis des Chantiers de Bretagne : l’entraînement de ces très jeunes joueurs est rationnel et dosé, chaque jeune garçon passe la visite une fois par mois devant le docteur LUNEAU, médecin des Chantiers de Bretagne, et possède une fiche médicale tenue à jour et spécifiant les progrès physiques de chaque joueur ; cette fiche est à la disposition du Comité de l’Atlantique.

Les scolaires

En plus des matchs du dimanche, le S.N.U.C fait pratiquer l’entraînement à tous ses joueurs le jeudi.

Ceux qui peuvent disposer de leur après-midi, particulièrement les scolaires, prennent leurs ébats sur le stade de Malville, à signaler l’équipe de rugby du Lycée, filiale du S.N.U.C ; ceux qui travaillent vont le soir au Parc des Sports ; à cet effet, le club a consenti le gros sacrifice d’installer la lumière électrique sur ce terrain particulièrement bien aménagée pour la pratique de la culture physique. Pour activer l’émulation chez les jeunes et récompenser les efforts de chacun, le club fait enfin disputer, chaque dimanche, en lever de rideau de ses grands matchs d’équipes premières, des parties amicales opposant ses jeunes éléments aux meilleures formations régionales."

 

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Phare 21/09/1928

[2] Ouest Eclair 20/09/1928

[3] Le Phare 19/11/1928

[4] Le Phare 07/12/1928

[5] Le Populaire 31/12/1928

[6] Le Phare 28/01/1929

[7] Le Phare 05/02/1929

[9] Le Phare 01/03/1929

[10] Le Phare 02/03/1929

[11] Le Phare 04/03/1929

[12] Le Phare 15/04/1929

   

 
     
     
           
 
 
 

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