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Saison 1927-1928

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En cette fin d'été où on a parfait sa condition physique en pratiquant de l'athlétisme, le sifflet de Hélier TILH rappelle que la saison de rugby va se mettre en place. Sur le terrain de Malville, pas beaucoup de têtes nouvelles mais on travaille avec l'ossature de la saison passée.

Le club a pour coutume de disputer ces premiers matchs amicaux à l'extérieur afin de parfaire la cohésion du groupe.

Après la sortie du calendrier diffusé dans les journaux nantais, le supporter SNUCiste est ravi de voir que son club va recevoir de grandes équipes au Parc des Sports.

Les deux premiers déplacements se font dans des clubs dont on apprécie le jeu et aussi la sportivité : Le Stade Niortais et le Stade Poitevin. Les deux victoires glanées sur ces deux terrains donnent de bons espoirs aux dirigeants nantais. Les joueurs sont encore un peu à court d'entraînement.

Le 2 octobre 1927, le Parc des Sports est bien rempli pour accueillir la Teste : l'équipe qui nous avait éliminé la saison passée en championnat d'honneur. Il y a un petit goût de revanche.

Il n'y a pas eu de suspens tant les Nantais ont dominé, mieux physiquement que leur adversaire fatigué par un long déplacement et pas encore au complet. La cavalerie des trois quarts nantais se fait remarquer pendant ses matchs amicaux où il y a moins de pression. Le résultat est sans appel : 33 à 6 (7essais à 2). C'est sous des applaudissements nourris que les deux équipes rentrent au vestiaire.

La date du 9 octobre 1927 est cochée sur le calendrier par tous les amoureux de rugby. C'est assurément l'événement sportif le plus important de la saison. Le Parc des sports reçoit le Stade Français : Champion de Paris, finaliste du championnat de France de la saison dernière avec tous ses formidables joueurs dont quelques-uns sont des internationaux : THERON, JAUREGUY, MOURAU, DUHAU, etc.

[…]"Cette équipe au gabarit impressionnant est très vite. Sa moyenne est de 87 kg et 1,82 m de hauteur." […][1]

C'est avec de pareil match que l'on peut voir si l'équipe est en progression. Arrivée la veille, le Stade Français prend ce match avec sérieux :

"Le Stade Français n'a déçu ni le public nantais, ni les dirigeants du S.N.U.C. qui s'était imposé un lourd sacrifice en conviant les finalistes du dernier championnat à venir donner une excellente leçon à leurs joueurs. Ce fut, en effet, la toute première équipe d'un grand Parisien, avec ses internationaux, ses sélectionnés, que nous vîmes évoluer au Parc des Sports, devant plusieurs milliers de spectateurs enthousiasmés par le brio et la virtuosité des grands rugbymans qui composent ce team sympathique. […]"[2]

Le Stade Français domine nettement dans toutes ses lignes et s'impose logiquement par 23 à 6. La marche est encore haute pour nos Nantais.

On continue les matchs d'entraînement avant de démarrer le championnat de France Honneur le mois prochain qui précédera cette saison le championnat d'Atlantique.

Le 16 octobre 1927, les tourangeaux nous rendent visite et qui nous a déjà battus en championnat. C'est la belle de la saison passée où chaque équipe a remporté une victoire. Le début du match est à l'avantage de l'équipe visiteuse. En deuxième temps on procède à quelques changements tactiques et le S.N.U.C. l'emporte par 15 à 8 sous l'excellent arbitrage d'Henri ORSINI qui ne se laissa pas manœuvrer.

Une vieille connaissance des joutes du championnat d'honneur, le S.N.U.C .reçoit l'U.S. Bergerac le 23 octobre 1927 :

"Pour la seconde fois, les Bergeracois ont vaincu les Nantais d'un point et, comme la première fois en championnat grâce à leur ténacité, leur allant et aussi leur bonne facture du jeu". […][3]

Dans huit jours le championnat démarre, mais on profite de ce dimanche 30 et du jour de la Toussaint pour organiser des matchs amicaux afin de faire les derniers réglages.

Une saison sans nos amis du S.C.U.F. ne serait pas une saison bien réussie. Cette année, elle a battu le Racing et souhaite repartir sur Paris avec la victoire :

" La solide et puissante équipe du S.C.U.F. parut surprise du jeu vite et plein d'allant des Nantais au cours de la première mi-temps. Harcelés par les avants stadistes, les Parisiens, tout en défendant énergiquement et vigoureusement, ne réagissaient que lentement aux attaques de leurs adversaires et il apparut chez eux, au cours de cette première phase, un certain manque d'entrain compliqué de quelque désarroi."[…][4]

La victoire par 23 à 8 met du baume au cœur des supporters nantais et le match de la Toussaint contre le Stade Clermontois doit permettre de peaufiner l'équipe.

Malgré tout, la commission de rugby du club doit procéder à quelques changements. Le dernier match contre le SCUF a laissé des traces. C'est un match heurté avec de mauvais coups (un joueur de Clermont a été expulsé) qui ne plaît pas au public et le S.N.U.C. concède une défaite : 11 à 0.

On a hâte que le championnat commence et le 6 novembre 1927, on reçoit Périgueux, champion du Périgord Agenais qui partage notre poule avec le Boucau, Rochefort et Vierzon. À la vue des matchs amicaux précédents, on se pose la question : va-t-on faire mieux que la saison passée ?

"[…]Dominant chacune leur tour, les équipes ne surent en tirer profit ni imposer leur jeu ; des deux côtés on manqua de science et de méthode."[5]

Les deux parties se séparent sur un score vraiment nul : 0 à 0.

Le match au Boucau, après le long déplacement ne va pas être du même acabit. Le journaliste du Populaire est-il sincère ?

"Partie courageuse de Nantes, qui après avoir été dominée au début, domine nettement en seconde mi-temps.

Boucau marque deux essais en 1er mi-temps, le premier, accordé par l'arbitre, quoique marqué en touche de but, et le deuxième plus que douteux.

En seconde mi-temps, Nantes marque sur une échappée et domine, mais Nantes, qui ouvre partout, se laisse marquer un bel essai en fin de partie.

Arbitrage psychologique de M. DUPONT de Périgueux,"[6]

Défaite du S.N.U.C. 9 à 3.

Avant de repartir en championnat une victoire au Parc des Sports contre l'A.S.F. par 33 à 0 remotive les troupes avant un déplacement redouté à Rochefort.

Le 27 novembre 1927, le S.N.U.C. est vainqueur des Rochefortais par 12 à 3. Les deux équipes ont une conception différente du jeu. Les locaux s'appuient sur les avants alors que NANTES essaye constamment d'utiliser la supériorité de ses lignes arrière dont le jeu est agréable à suivre.

Le dernier match est qualificatif à une condition que le S.N.U.C. sorte vainqueur de son dernier match contre Vierzon. Malheureusement, son meilleur marqueur d'essais et l'homme en forme GUELORGET ne pourra pas jouer suite à son expulsion de dimanche dernier. Le désir de gagner des deux équipes a un peu tué le jeu. Joué avec cœur et énergie, le match fut malgré tout, toujours correct et exempt de brutalité. Ce 0 à 0 ne fait pas l'affaire des deux équipes mais celle du BOUCAU.

La déception passée, les victoires dans les matchs amicaux jusqu'à la fin d'année, confirment malgré tout que l'équipe pouvait passer dans ce championnat honneur.

Le 1er janvier 1928, on se déplace à Tours avec une équipe incomplète, mais le S.N.U.C. est victorieux par 14 à 10.

Avant de commencer, le championnat de l'Atlantique, le Stade Nantais a fait appel au SA Rochefortais pour lui donner la réplique, l'un de ses rivaux du championnat d'honneur. Le public, en ce 8 janvier 1928, est clairsemé en raison d'un temps franchement désagréable. Le résultat du match aller se confirme et le S.N.U.C. l'emporte 25 à 8.

Pour son premier match en championnat de l'Atlantique, le S.N.U.C. reçoit les étudiants de l'U.A.I. d'Angers. Cette jeune équipe est une habituée de ce championnat. Elle pratique un jeu, plein d'ardeur et de feu, basé sur l'attaque. Ce rugby réussit bien à nos Nantais bien qu’il soit mené 9 à 0, ils sortent vainqueurs de ce premier duel par 21 à 9 (7 essais à 2).

Le déplacement au S.C. Nazairien ne se déroule pas comme les supporters le souhaiteraient et sont déçus :

"[…] Mais déçus parce que ce match ne tient pas à ce que les dirigeants nazairiens avaient promis pour lui, c'est-à-dire la correction, l'organisation et surtout l'atmosphère cordiale.[…]"[7]

Le match fut très dur de part et d'autre si bien que l'arbitre écourta le match de près de dix minutes alors que les équipes étaient à 3 à 3.

La réception du FC Yonnais, premier à égalité de points avec S.N.U.C. est attendue par les supporters afin d'effacer le nul de la semaine passée. Le journaliste JIMMY du populaire, après la victoire des Nantais distribue des "bons points" aux Yonnais :

"Si j'avais à décerner des couronnes de laurier, c'est plutôt aux Yonnais que je les remettrais, pour orner leurs jeunes fronts d'une récompense dus au mérite sinon au meilleur. […]" [8]

C'est une courte victoire pour le S.N.U.C. : 6 à 4 et termine premier de sa poule. La finale de l'Atlantique se déroulera le 4 mars contre Trignac.

On continue les matchs amicaux. Le 5 février, les étudiants du P.U.C. arrivent au complet avec leurs deux internationaux militaires : ARTIGUES et DUBICQ.

"[…]C'est là un très grand match, nous a dit, hier, notre sympathique international Louis BEGUET ; nous allons, enfin, avoir, l'occasion, si rare à Nantes, d'applaudir à du beau jeu, du vrai ! Et BEGUET peut avoir, plus que quiconque ici, la prétention de s'y connaître. […][9]

Le crachin breton et le terrain très boueux n'ont pas privilégié le beau jeu d'attaque des deux équipes. Toutefois le S.N.U.C. l'emporte 6 à 5.

Depuis plusieurs dimanches, le temps se montre bien peu clément pour les rugbymen nantais, et c'est dans la boue, sous la pluie qu'il leur faut se livrer à leur sport favori. Le 12 février 1928, le Boucau se présente à Nantes avec toutes les qualités du jeu basque guidé par un esprit offensif. L'équipe est supérieure à celle des Nantais et remporte le match par 8 à 6.

Le Lundi 13 février 1928, au Café de l'Europe et en présence de ses amis du S.N.U.C, Pascal LAPORTE remets à son ami et ancien coéquipier Hélier TILH, l'insigne des palmes académiques pour son action dans le sport en général en rugby où il est un dirigeant, un éducateur et un arbitre et ses actions aussi en athlétisme.

Avant de disputer la finale du championnat de l'atlantique deux matchs amicaux sont disputés. Celui contre Gujan Mestras est perdu 16 à 5 et celui contre l'U.A.I. d'Angers se termine par un match nul.

" […] Aussi bien, un "battage" est-il tout à fait inutile pour une telle manifestation sportive et à coup sûr. Le Parc se révélera trop petit pour contenir la multitude des intéressés. […]"[10]

La saison du S.N.U.C. n'a pas été à la hauteur du souhait des dirigeants et ce titre de champion d'atlantique serait une maigre consolation. Les pronostics vont bon train et il s'avère que le vieux S.N.U.C .n'est pas favori et on voit bien Trignac détrôner le champion de l'Atlantique depuis plus de vingt ans.

"C'est devant plusieurs milliers de spectateurs, dont un grand nombre venu de la région nazairienne, que se déroula ce match émotionnant pour les supporters des deux clubs. Un soleil radieux, presque insolent pour la saison, présida à la réunion, réchauffant le public qui n'en avait pas besoin et aveuglant tour à tour les joueurs qui s'en seraient bien passés, mais imperturbable, l'astre de lumière, inonda de ses rayons et déversa ses calories. Malgré cet appoint méridional, le public, encourageant ses favoris, resta calme dans l'ensemble et fit montre d'un excellent esprit sportif dont il faut le féliciter. […]"[11]

Comme le signalent les commentaires, le match fut des plus agréables et le S.N.U.C .n'a pas volé son titre de champion de l'Atlantique en remportant son match 11 à 8. Un joueur s'est mis en valeur Henri ROY. Le titulaire habituel au poste de demi de mêlée n'a pu tenir son poste. L'ancien champion de France, qui a 31 ans, n'a pas hésité à rechausser les crampons, lui, le tennisman le mieux classé au S.N.U.C, et mener son cher club à ce nouveau titre de champion. Bel exemple de dévouement et d'abnégation.

Les équipes 2, 3 et 4 sont aussi championnes de l'Atlantique.

La fin de la saison approche. Après une défaite contre Montluçon, c'est contre le Stade Poitevin, au Parc des Sports que l'on clôture la saison. Les deux équipes n'ayant plus rien à gagner produisent du jeu ouvert où tout le monde se régale, public compris. C'est sous les applaudissements du public que se termine cette saison qui va donner beaucoup de regret aux joueurs mais aussi aux dirigeants.

Il va falloir se relever les manches et travailler en coulisse pour préparer la prochaine saison.

Le 15 avril 1928, pour la première fois dans la région nantaise et à l'initiative du S.N.U.C, un match de rugby féminin est organisé entre deux équipes parisiennes au Parc des Sports : le Femina Sports et les Hirondelles de Paris. Le public, nombreux et curieux, a applaudi aux exploits des deux équipes. L'équipe du Femina Sports bat les Hirondelles par 14 à 0.

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Populaire 07/10/1927

[2] Le Populaire 09/10/1927

[3] Le Populaire 24/10/1927

[4] Le Populaire 31/10/1927

[5] Le Populaire 07/11/1927

[6] Le Populaire 14/11/1927

[7] Le Populaire le 22/01/1927

[8] Le Populaire le 29/01/1927

[9] Le Populaire 03/02/1928

[10] Le Populaire 01/03/1928

[11] Le Populaire 05/03/1928

   

 
     
     
           
 
 
 

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