" Le Parc des sports du Champ de Mars, occupé pendant une partie de la guerre par l’armée américaine, termine en ce moment, les réparations des dégâts considérables qui avaient été faits aux terrains, aux tribunes et aux diverses installations de ce bel établissement sportif. L’ancien terrain de rugby est remis complètement en état, ainsi que ses tribunes de secondes, qui ont été refaites entièrement. Sur l’emplacement du Vélodrome réquisitionné et démoli par les Américains, et impossible à reconstruire actuellement en raison des dépenses considérables que cela entraînerait, un terrain d’association régulier a été aménagé avec tribunes, permettant ainsi deux matchs simultanés. En outre, une installation complète de vestiaires, douches et lavabos a été édifiée, et deux tennis ont été construits qui fonctionnent depuis le mois de mai. En résumé, le Parc des Sports, par son emplacement unique en pleine ville, par sa construction soignée, par sa décoration de verdure et de fleurs et par ses aménagements confortables, se place au premier rang des établissements similaires. […]" Le Populaire 13 août 1920 |
Occupé depuis octobre 1918 par l’armée américaine, le parc des sports ouvre ses portes le 19 septembre. Le vélodrome ne peut pas être reconstruit étant donnée la somme des dégâts.
À cette occasion, le S.N.U.C. reçoit la grande équipe du Racing Club de France avec ses meilleurs joueurs dont LEROU, BORDES et CRABOS. La recette du match ira aux sociétés sportives des régions libérées.
Le public enthousiaste, privé depuis de nombreuses années de grandes manifestations sportives, se presse et remplit entièrement les tribunes du parc.
Le match est précédé d’exercices gymniques. On admire la forme de LERAY qui revient des jeux Olympiques et surtout le challenge de traction (tir) à la corde où le SNUC obtint la victoire.
Le Racing remporte ce premier match malgré la bonne volonté des Snucistes, un peu à court de forme. Le capitaine ORSINI se met en valeur et TILH montre toute son autorité à l’arbitrage.
Le premier déplacement contre le SA Bordeaux se traduit par une courte victoire 11 à 10.
Le jeu se met en place et l’équipe, surtout son pack, est irrésistible en ce début de saison. Avant d’attaquer le championnat de l’Atlantique, le S.N.U.C. ne connaît aucune défaite.
Le 24 octobre 1919, le S.N.U.C. se déplace à St Nazaire pour l’inauguration du Parc des sports du Plessis et bat difficilement le S.C. Nazairien par 3 à 0.
Le S.A. Bordelais qui avait été vaincu à domicile en début de saison par les Nantais vient à Nantes, le 31 octobre 1919, avec un esprit de revanche. Après une âpre lutte et sous une pluie continuelle et glaciale, le SNUC s’incline 8 à 6.
La rivalité avec nos amis Bordelais a toujours existé.
" […] Malgré le terrain lourd et gras, le jeu fut mené à toute allure et presque continuellement déplacé d’un camp vers l’autre, les ripostes succédant avec décision et rapidité aux attaques. On ne peut que regretter cependant un excès de cris et de nervosité chez les Bordelais qui, toutefois, dans cette manière d’être sur le terrain, ne faisaient que suivre l’exemple regrettable de leur capitaine "[1]
Le FC Yonnais a déclaré forfait pour le championnat de l’Atlantique. À la fin de cette année 1920, le S.N.U.C. remporte deux victoires contre la Nantaise et le Vélo Sport 28-3 et 21-0. Les équipes 2, 3 et 4 sortent aussi vainqueurs de leurs matchs respectifs. Le S.N.U.C. est champion de l'Atlantique pour la saison 1919-1920.
Comme de coutume, la fin de l'année est propice au voyage. Le 1er janvier, le nouveau champion se déplace à Paris au stade de Colombes pour y rencontrer le Racing Club de France. Fatigués par le long déplacement et l'absence de plusieurs titulaires, les Nantais s'inclinent lourdement 20 à 3 devant plus de 2000 spectateurs.
"[…]Ce match a causé une profonde désillusion au public sur le compte des Nantais. On voit qu'il manque à ceux-ci de jouer contre les grandes équipes"[2]
Les matchs amicaux avant le premier tour du Championnat de France se succèdent. Le 30 janvier 1921, le P.U.C. vient rendre une visite au Parc des Sports, premier des grands clubs qui vont clôturer la saison. Le score gagnant de 11 à 0 ne reflète pas la qualité du jeu qui fut dans l'ensemble, assez médiocre. Pas de bons signes avant de recevoir la "bête noire" du S.N.U.C., le Stade Bordelais.
"Malgré la concurrence des fêtes carnavalesques, cette grande rencontre avait attiré au Parc des Sports un public nombreux.
Bien que le SNUC déjà privé de son capitaine MOUSSOU, incomplètement rétabli, dût jouer presque toute la partie à 14 par la mise sur la touche de LUCAS et à 13, après l'accident survenu à LAUNAY. C'est bien la meilleure équipe qui a triomphé et le résultat indique la différence existant entre les deux quinze."[…]"[3]
Cette élimination ne clôt pas la saison. Après la réception du Stade Français, c'est l'équipe aimée des Nantais qui se propose le 27 février 1921, le SCUF.
Malgré le déploiement d'efforts de Marcel PEDRON pendant toute la partie, le meilleur homme du match, le S.N.U.C. s'incline par 10 à 3 sans grande gloire et dans une partie décevante.
"Avant que se termine la saison de football, le Syndicat d'initiative, tenant à témoigner de l'intérêt qu'il porte aux sports en général, et en particulier à celui qui est le plus en faveur dans notre région, a décidé de patronner un grand match qui aura lieu dimanche prochain 3 avril au Parc des Sports […]"[4]
Le FC Lourdais a répondu à cette invitation et arrive à Nantes avec son équipe au complet. Arrivés la veille, les rugbymans méridionaux donnèrent "une cuisante leçon, non seulement de rugby, mais aussi d'endurance, d'énergie et de sportivité."
Le S.N.U.C. clôt sa saison par une lourde défaite : 17 à 5. Vivement le mois de septembre
