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Saison 1916-1917

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Le secrétaire du SNUC est tout surpris de voir le nombre de jeunes qui viennent s’inscrire pour pratiquer le rugby, l’association ou l’athlétisme. Il faut reconnaître que dans cette période trouble, la jeunesse nantaise n’a que le sport pour se divertir. Le 1er octobre 1916, le SNUC organise au Parc des Sorts une rencontre d’athlétisme entre le Vélo Sport Nantais, l’ASPTT, la Nantaise, FC Nantais et l’US Montagnarde. L’équipe du SNUC brille encore en remportant la majeure partie des épreuves. Cette compétition a permis de voir les jeunes en forme pour démarrer la compétition de rugby.

Le 8 octobre, la première journée d’entraînement a lieu au Grand Blottereau et réuni déjà 30 équipiers. Ceux-ci sont des jeunes, classes 18, 19 et même 20 et le S. N. U. C. surveillera et fera de gros efforts en faveur de sa pépinière qui paraît devoir fournir des joueurs promis à un bel avenir.

Le comité du SNUC, sentant une grande saison, se démène pour faire venir à Nantes des grandes équipes pour rehausser la qualité des matchs. Outre la Coupe de l’atlantique qu’elle dispute régulièrement, elle s’inscrit pour la Coupe de l’Espérance qui a failli lui porter chance la saison passée et va faire venir à Nantes pour des matchs amicaux : le Stade Français, le CA Société Générale de Paris et La Rochelle.

Le premier match de la Coupe de l’Atlantique entre le SNUC et la Nantaise se solde par une victoire sans appel du SNUC par 29 à 0. La saison est bien lancée.

Dans le premier match éliminatoire dans le comité de l’Atlantique, le SC Nazairien avait éliminé la Nantaise par 25 à 0 et se présente au Parc des Sports le 19 novembre 1916, dans l’espoir de se qualifier. Sur la prestation de son premier match, le SC Nazairien fait douter les Nantais. Ce match est bien préparé et le SNUC gagne 39 à 3. Le SNUC fait forte impression et devient un favori de la presse pour la Coupe de l’espérance, mais le chemin est encore plein d’embûches.

Le 26 novembre 1916, le premier gros match amical contre La Rochelle permet de "dégonfler" les têtes des joueurs. Le match très indécis se clôt par un score de 3 à 0 en faveur de La Rochelle. Une reprise en main est nécessaire. Le 3 décembre 1916, le match en Coupe de l’Atlantique va permettre de voir si le match du dimanche précédent n’était qu’un passage à vide. Le SC Nazairien est revanchard et annonce qu’il défendra chèrement sa peau. Mais le score une fois de plus est sans appel : 34 à 0. Les prochains matchs amicaux vont permettre de juger encore mieux l’équipe nantaise. Le 10 décembre, le Stade Français arrive à Nantes dans le but de préparer la Coupe de l’Espérance dont il a fait Nantes, un de ses favoris.

Le Parc des Sports a fait le plein. Selon le Phare, 2 000 personnes ont envahi les gradins. Sevré de beaux matchs, le spectateur nantais connaisseur et sportif se déplace pour voir les grandes équipes. Le match est âpre, viril, mais ce sont surtout les trois quarts nantais qui brillent par leur défense et leur adresse dans les attaques. Malgré les encouragements des supporteurs, le match se termine par un score de parité 0 à 0. Les deux équipes se sont neutralisées, mais chacun de son côté est content de sa prestation. Le 24 décembre, une autre équipe parisienne : le CASG se déplace à Nantes dans l’espoir de faire chuter le SNUC. L’équipe nantaise à la composition suivante :

CAPILLON

MARTINEAU – BRIZAY – PIERRE - CHEVALIER

LUCAS (O) – ROY (M)

ORSINI – LAGISQUET - DURAND

LAUNAY - AUZANET J

GUILLET - LERAY – HELIES

La victoire est acquise par le SNUC. Ses trois-quarts se sont mis encore en valeur. BRIZAY, MARTINEAU, CHEVALIER et LAUNAY marquent chacun un essai et AUZANET marque une transformation. L’année 1916 se termine sur une bonne note et les Nantais commencent à rêver à de futurs exploits. Les nouvelles tristes du front se succèdent et déjà plusieurs autres jeunes membres du club sont décédés, tués par les balles ennemies ou gazés dans les tranchées.

L’année 1917 commence par une victoire contre la Nantaise en Coupe de l’Atlantique. Le 14 janvier 1917, le SNUC se déplace à Paris pour y rencontrer le Stade Français. Partis à 6 heures du matin en train, les Nantais arrivent à Paris à 12 heures et disputent leur match au parc des Princes à 14 h 30. La foule a envahi les gradins. Le jeu nantais a toujours plu aux spectateurs parisiens. Contre toute attente, le SNUC gagne 9 à 6 grâce encore à sa ligne de trois-quarts. MARTINEAU 1 essai et LUCAS 2 essais sont les artisans de la victoire. Le journal l’Auto encense le jeu nantais et voit dans cette victoire un des favoris pour la Coupe de l’Espérance.

"Le Stade Français se trouve maintenant à égalité avec le SNUC. Sur trois matchs joués, ils en ont gagné chacun un, le troisième étant nul. Ce résultat donne une idée exacte de la force des deux équipes qui se valent dans l’ensemble. Le match joué hier par les Nantais a été assurément le meilleur des trois disputés par eux contre le Stade Français.

Les joueurs du SNUC souvent en possession du ballon lancèrent à l’attaque leurs admirables athlètes LUCAS et MARTINEAU. Celui-ci a marqué, pour son équipe, en partant à toute vitesse de sa ligne de 22 m et en évitant en force tous ses adversaires. "[1]

Le 21 janvier, le comité de l’Atlantique a inscrit une sélection pour disputer la Coupe de l’Avenir - sorte de championnat de France des régions. Le premier match a lieu contre la Côte d’Argent qui est composée en majeure partie de joueurs des clubs de Bordeaux. L’équipe de l’Atlantique a la composition suivante :

LATREILLE

MARTINEAU – BRIZAY – PIERRE - CHEVALIER

ROY (M) – LUCAS (O)

ORSINI – GILLOIS - CAPILLON

BREHARD - LAUNAY

GUILLET – RIGAUD - CARCAUD.

Comme on peut le voir, l’équipe est composée en majeure partie de joueurs du SNUC dont toute la ligne de trois-quarts. Les 4 autres joueurs viennent du Vélo Sport Nantais et de la Nantaise. Le match est reporté deux fois à cause de la neige et du terrain gelé. Le match est remis au 4 février, mais l’équipe bordelaise ne se présente pas et l’arbitre désigné pour la rencontre Hélier TILH déclare la victoire de l’Atlantique par forfait.

Les Bordelais n’acceptent pas le forfait et demandent à disputer un match amical au Parc des Sports le 18 février 1917. L’Atlantique l’emporte 6 à 0 grâce à deux essais de CAPILLON et de CHEVALIER.

Auparavant et en vue de former une future équipe de France, un match Possible contre Probables pour la zone nord s’est disputé à Paris. Trois joueurs du SNUC ont été retenus : ORSINI, MARTINEAU et LUCAS.

Le 25 février 1917, l’équipe d’Atlantique se déplace à Bordeaux pour disputer la demi-finale de la Coupe de l’Avenir contre l’équipe des Pyrénées composée majoritairement de joueurs toulousains. Les Pyrénées gagnent par 6 à 3 (essai de LUCAS) dans les dernières minutes alors que l’Atlantique a mené pendant toute la partie mais la rudesse du jeu toulousain a eu raison de la vitesse des trois quarts de l’Atlantique. À la fin du match l’arbitre notait que :

"Nantes joue un jeu correct, classique, c’est-à-dire le beau jeu, Toulouse truque, abuse de la force et gâche le jeu."

Un délégué de Toulouse signale :

"Nous avons eu une veine que vous n’aviez jamais le ballon en mêlée, car alors, qu’est-ce que nous prenions par votre vitesse et votre adresse."[2]

C’est un bel hommage.

Les Pyrénées seront les vainqueurs de la Coupe de l’Avenir en battant Paris par 5 à 3.

Le 4 mars 1917, le SNUC dispute le dernier match de la Coupe de l’Atlantique contre le Vélo Sport Nantais. Il termine champion de l’Atlantique en ne perdant aucun de ces matchs et en n’encaissant aucun point prouvant ainsi sa supériorité sur l’ensemble de ses adversaires.

Le 18 mars 1917, le huitième de finale de la Coupe de l’Espérance amène le SNUC à La Rochelle pour y rencontrer le vainqueur des Charentes : ROCHEFORT. Cette équipe, vieille connaissance des Nantais, a une solide mêlée, mais la classe des trois quarts nantais fait encore la différence et le SNUC sort vainqueur par 6 à 0 (essai de CHEVALIER et PIERRE).

"La partie a été très dure. Les avants de Rochefort étaient puissants et l’équipe composée de joueurs âgés dont un certain nombre de militaires très scientifiques, habitués à des parties sévères."[3]

Mécontent du résultat, ROCHEFORT demande une revanche au SNUC à Nantes, le 25 mars 1917. Les spectateurs nantais suivent les exploits de leurs protégés et se rendent nombreux au parc des sports. La partie se solde par un match nul 0 à 0. La rudesse des Charentais a laissé des traces. MARTINEAU et ORSINI sortent du terrain blessés. Ces deux pièces maîtresses seront-elles remises pour le quart de finale qui se disputera au Parc des Sports le 1er avril 1917 contre le Stade Français ?

Les nouvelles des amis à la guerre ne sont pas bonnes. La liste des morts s’allonge. D’autres, par leur exploit, sont décorés ainsi Henri PARAVEY reçoit la médaille militaire.

En ce 1er avril, le cœur n’est pas à faire des blagues, mais nos vaillants Nantais veulent rompre la morosité ambiante et veulent à tout prix se battre pour remporter un trophée qui manque au palmarès du club. Pour cela, il faut battre le Stade Français.

Le match se dispute devant une belle chambrée. Le ciel n’est pas de la partie. Le match commence sous la grêle et la pluie gêne les deux équipes. Le terrain devient de plus en plus gras et le ballon en cuir de plus en plus lourd et glissant. La fin du match est sifflée sur un score de 0 à 0. Les équipes se connaissant très bien se neutralisent en attaque comme en défense. Après la première prolongation les deux équipes sont toujours sur un score vierge, mais dans la deuxième prolongation, un magnifique mouvement d’ensemble des trois quarts amène BRIZAY à marquer un essai en coin qui propulse le SNUC en demi-finale. La foule reste longtemps dans les tribunes à applaudir ses protégés. Les joueurs sont fatigués par tant de débauches d’énergie, mais la joie de la victoire met du baume dans tous les cœurs.

"À Nantes, toute l’équipe est à féliciter sans exception. Jamais nos joueurs n’avaient déployé à la fois, tant de science et d’énergie. Ils ont dominé légèrement leurs adversaires et le beau succès qu’ils remportent est justifié."[4]

Pour la demi-finale, le SNUC se déplace à Paris, le 15 avril 1917, sur le terrain de la Faisanderie, site du Stade Français. Le SNUC met tous les atouts de son côté et se déplace par train la veille du match pour mieux le préparer et enlever toute fatigue liée au long déplacement. La rencontre va se disputer contre Chalon-sur-Saône. Cette équipe est prise très au sérieux. Elle n’arrive pas à ce stade de la compétition par hasard. Nantes l’emporte sans problème par 6 à 0. Le SNUC est en finale. Les joueurs se congratulent et le peu d’accompagnants est aux anges. Le SNUC, en finale du Championnat de France. Le rêve de LAPORTE, PIONNEAU et consorts est concrétisé. La dernière marche doit être assurée.

" C’est sous une pluie continuelle que s’est déroulé le match mettant en présence les deux équipes de Nantes et Chalon-sur-Saône. Le résultat de 6 à 0 à l’avantage de Nantes ne donne pas exactement la différence qui existe entre les deux équipes. L’état très boueux du terrain et le jeu décousu pratiqué par les Châlonnais sont les seules causes d’un score si peu élevé."[5]

BRIZAY et MARTINEAU marquent les deux essais de la partie.

Nantes est en finale. Vivement le 29 avril. [6]

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1]L’Auto 15/01/1917

[2]Le Phare 26/02/1917

[3] Le Phare 19/03/1917

[4] Le Phare 02/04/1917

   

 
     
     
           
 
 
 

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