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Saison 1913-1914

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En cet fin d'été 1913, les entrainements vont bon train sous la conduite d'Hélier TILH qui est aussi le capitaine désigné pour la saison. Quatre équipes s'entrainent en même temps et les oppositions ne manquent pas d'ardeur.

"[…]Tous ses joueurs se sont remis au travail. Les vieux coudoient les jeunes, les préparant aux luttes futures, leur apprenant les bons principes, en même temps que les finessses du jeu. […]"

Cette année, la formation des équipes va etre perturbée par l'appel de deux classes à époques distinctes pour le service militaire.

La saison commence par un déplacement victorieux au Vélodrome de Talence contre la Section Bordelaise. De nombreux représentants des clubs bordelais avaient tenu à assister à ce match pour voir le jeu de leur futur rival. Deux joueurs nantais se firent remarqués: le nouvel arrière ELUERRE et le demi de mêlée BOUNIN.

Pour l'ouverture de la saison au Parc des Sports, le 12 octobre 1913, le SNUC accueille les nouveau champion de France: l'Aviron Bayonnais et s'incline 10 à 3.

"La venue à Nantes des Champions de France avaient attiré au Parc des Sports la foule des grands jours. La réunion d'ouverture, favorisée par un temps superbe – un peu chaud pour les joueurs – obtint un plein succès et, malgré la défaite des couleurs nantaises, le public se retira, enchanté de cette première partie.[…]"[1]

En ce début de saison, l'absence de Percy BUSH est préjudiciable au rendement de l'équipe. En effet, il rencontre des difficultés auprès de l'U.S.F.S.A. pour obtenir sa licence d'étranger. On le soupçonne de pas être un pur amateur.

Après une victoire en déplacement contre les étudiants de Toulouse, le Stade Nantais va à Paris pour disputer un match contre son amical rival le S.C.U.F., vice champion de la saison précédente. La victoire acquise donne de bons espoirs pour la suite de la saison.

Après avoir écrasé le LYON O.U. qui s'était déplacé à Nantes avec seulement 14 joueurs, on démarre le championnat de l'Atlantique le 09 novembre 1913 en recevant le F.C. Yonnais. Il est à noté que les équipes 1e, 2 et 3 jouent en même temps ce championnat. VON THRON est le capitaine de l'équipe 2 et Gaston GAIGNEUR est le capitaine de l'équipe 3.

Les Yonnais, cette année, se sont renforcés par deux anciens nantais :  Henri LACASSAGNE et J. HUREAU.

"Le début de la partie fut en faveur des Yonnais, qui réussirent le premier essai après 13 minutes de jeu à la suite d'une attaque classique des trois-quarts admirablement conduite. A ce moment, on put se demander si nous n'allions pas assister à la défaite du champion régional. LACASSAGNE, apostrophant le public devenu houleux, lui dit : "Vous avez peur". Il était peut-être dans le vrai. […][2]

Dans ce championnat, le SNUC gagnera tous ses matchs aller contre le F.C. Yonnais, Angers et le S.C. Nazairien.

Le match retour du 21 décembre contre le F.C. Yonnais a un petit goût de revanche. L'équipe yonnaise veut laver l'affront du match aller devant une équipe nantaise au complet.

"[…] mais elle se heurta à un quinze plein d'ardeur qui jouait devant son public, combien chauvin ! et sur un terrain transformé en véritable fondrières où les Nantais s'enlisaient à chaque instant. […]"[3]

Le jeu est dur, les joueurs se marquant étroitement. Le talent arbitral de LEYSON évite les conflits. Mais il se vit dans l'obligation de faire sortir les deux anciens co-équipiers bordelais TILH et LACASSAGNE à la fin de la première mi-temps. Le SNUC sort vainqueur de ce derby 6 à 0.

La commission de rugby a organisé le Noël des joueurs en les envoyant en déplacement à Bayonne pour y disputer le match retour. Comme d'habitude, le trajet n'est pas un voyage d'agrément. Le S.N.U.C. s'incline par 23 à 3 devant une équipe bayonnaise qui fait l'admiration pour son jeu de passes.

"Par suite des relations personnelles de son Président M. LAPORTE, la commission du rugby a eu cette année la main heureuse en faisant appel au "Royal Naval Football Club" pour donner la réplique aux excellents joueurs de notre grand club.[…][4]

Ce match de propagande réunit un public nombreux dans les travées du Parc des Sports. Ce jour de l'an est propice à se souhaiter une bonne saison. Les supporters sont heureux d'apprendre le retour de leur favori Percy BUSH qui est privé de licence depuis plusieurs mois et n'a pas joué encore en équipe première.

L'équipe anglaise fait fort impression et le public vibra à leur offensive. Les nantais sont dominés et surclassés. Ils s'inclinent justement par 21 à 10. L'après-match se déroule aux Salons MAUDUIT où les chants bretons se sont mêlés aux chansons de marins.

Le 11 janvier 1914, c'est le dernier match du Championnat de l'Atlantique contre le S.C. Nazairien, le SNUC est invaincu. Le suspens ne dure pas très longtemps car Nantes est net vainqueur par 21 à 0 devant de très courageux nazairiens. Avec cette victoire, le SNUC est champion de l'Atlantique 1914 mais aussi avec ses équipes 2, 3 et 4.

En cette période de fin janvier et début février, le calendrier sportif est fortement perturbé en raison des conditions météorologiques hivernales. Les terrains sont gelés, ce qui rend difficile, voire impossible, la pratique des sports en extérieur comme le football ou le rugby. En conséquence, de nombreuses équipes prévues pour jouer à Nantes sont contraintes de déclarer forfait.

Des matchs au pied levé sont organisés contre le FC Yonnais et le SC Nazairien dont on se réjouit de la sportivité.

Le 15 février 1914, on fait venir l'Union Athlétique Internationale pour préparer le premier tour du championnat de France. Ce match leur sera-t-il profitable ? Le public a pu se satisfaire des nombreux essais.

"[…] Je me dispenserai de vous donner un compte rendu historique de ce match ; les 16 essais marqués sont, il me semble une raison suffisante.

Et maintenant à dimanche prochain ; il faudrait que les Nantais s'emploient davantage pour battre les Havrais, qui défendront surement avec plus d'énergie que la mixture parisienne d'aujourd'hui"[5]

Le 22 février 1914, le SNUC se déplace à Paris pour disputer le premier match éliminatoire du championnat de France.  L'équipe nantaise à cet effet rencontre le HAVRE A.C. qui est champion de Haute Normandie. On organise un déplacement en train pour les supporters.

"Les joueurs du Stade Nantais, avant de s'aligner devant leurs adversaires, auraient dû de se rappeler qu'un fabuliste a écrit : "il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué".

C'est pour ne pas avoir médité cet adage, et aussi parce qu'ils jouèrent aussi sans désir de vaincre qu'ils ont essuyé, aujourd'hui, une nouvelle défaite en match éliminatoire du Championnat de France."[…][6]

Le SNUC s'incline 13 à 3 et ne participera pas à la poule finale du Championnat de France. La satisfaction vient des équipes 2, 3 et 4 qui se qualifient pour le tour suivant.

Malgré tout, la saison n'est pas terminée et on continue à jouer des matchs amicaux pour ce public un peu déçu de cette élimination.

Le 01 mars 1914, on reçoit les basques de Biarritz. Cette équipe n'a pas encore la valeur de sa voisine bayonnaise. Le long déplacement a certainement contribué à la défaite. Le SNUC gagne 14 à 3.

Le 8 Mars, on dispute les quarts de finale du championnat de France pour les équipes 2, 3 et 4. La commission centrale de football rugby a décidé que nos trois équipes seront opposées à notre vieux rival le Stade Bordelais U.C..

L'équipe 3 disputera son match à Nantes, les 2 et 4 à Bordeaux.

Il n'y aura aucune surprise, le Stade Bordelais gagnera ses trois matchs : 33 à 0 contre SNUC 2, 15 à 0 contre SNUC 3 et 14 à 0 contre SNUC 4. Les résultats sont sévères.

Pour son dernier déplacement, Le SNUC rencontre le Stade Français au Parc des Princes, l'équipe est incomplète, de nombreux joueurs n'ont pas fait le déplacement : ANCELIN, HERVOCHE, STEFF, BUSH etc… Le président LAPORTE a rechaussé les crampons et tient son poste en trois quarts centre. DELMAS, l'ancien trois quart nantais contribua pour beaucoup à la défaite de ses anciens équipiers. Le match est arbitré par FISCHER aussi ancien nantais et siffle la fin de la partie de 25 à 13 en faveur des parisiens.

Les deux derniers matchs de la saison se terminent par deux victoires.

Le 21 mai 1914 se déroule l'Assemblée générale du club au siège social 34, rue de la Fosse. Après l'allocution du président, le secrétaire général Mr BRETONNIERE fait son rapport moral suivi de DELISMELE et PIONNEAU pour la finance. Il est procédé à l'élection de la commission de rugby composé de Mrs LAPORTE, LEYSHON, COLOMBANI, THIL et JOSSE. Le bail du Parc des Sports arrive à l'expiration des trois ans et de nouveaux pourparlers sont engagés.

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Le Phare 13/10/1913

[2] Le Phare 10/11/1913

[3] Le Phare 08/12/1913

[4] Le Phare 27/12/1913

[5] Le Phare 16/02/1914

[6] Le Phare 23/02/1914

 

   

 
     
     
           
 
 
 

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