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Saison 1912-1913

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On n'appelait pas cela encore "une conférence de presse"

"Le comité du Stade Nantais se rendant au désir exprimé par de nombreux membres honoraires de la Société et de la presse a pris l'initiative de réunir ces derniers dans une causerie amicale qui a lieu jeudi 11 au siège social de club.

M. Laporte, président du club, entouré des membres du comité, a rappelé en quelques mots l'histoire sportive du SNUC et a montré aux assistants l'essor considérable pris par la société en ces dernières années.

Après leur avoir exposé quels sont les projets du club pour la prochaine saison, M. Laporte a donné lecture du calendrier pour 1912-1913, lecture qui étaient attendue avec impatience par les fervents de rugby. C'est avec la plus vive satisfaction que les membres honoraires présents ont appris que la prochaine saison dépasserait en intérêt celle qui vient de s'écouler.[…]

Après de nombreux échanges de vues, les assistants se sont séparés, enchantés de l'initiative prise par le comité du SNUC, de les mettre au courant de tout ce qui intéresse la vie matérielle et sportive de la Société et tous auraient déjà voulu être arrivés au 13 Octobre , date de l'ouverture de la plus belle saison de rugby que nous aurons jamais eue à Nantes.

Phare 13 juillet 1912

Si le Parc des Sports sera le terrain d'honneur où se dérouleront tous les matchs de rugby, on procède à des travaux d'aménagement de l'ancien velodrome pour créer un terrain d'entrainement et des courts de tennis sont installés d'une façon parfaite.

L'entrainement reprend le 29 septemnbre. Parmi les joueurs, le jeune Alfred ELUERE est en pleine forme. N'a-t'il pas mis à profit ses vacances pour s'entrainer sur la piste du vélodrome pour devenir Champion de l'Ouest.

De grandes affiches placardées sur les murs de Nantes annoncent aux amateurs de rugby l'ouverture de la prochaine saison du S.N.U.C. au Parc des Sports et la nomenclature des matchs.

Les membres de la commission rugby ont nommé le nouveau capitaine de l’équipe du SNUC. Il s’agit du Docteur CHARLES HERVOCHE alias HACKER.

"C’est un joueur complet, joignant le sang froid et la présence d’esprit à une vitesse extraordinaire, la tête et les jambes. C’est aussi un homme aimable et spirituel et un excellent camarade."[1]

La saison s'ouvre le 6 octobre sous un ciel radieux mais frais. Le Parc des Sports est bondé. La pelouse est magnifique. Les spectateurs sont ravis des aménagements effectués pendant l'été leur assurant un confort pour la vision et les mettant à l'abri des pluies qui ne manqueront pas d'arriver.

Les nombres d'équipes pratiquant le rugby au sein du club sont nombreux et le manque de terrain se fait cruellement sentir. L'équipe 3 débute contre le V.S. Nantais sur un terrain près de la gare de l'État. Les joueurs sont sortis tous noirs. En effet, c'est l'endroit où les chemins de fer stockent leur charbon.

Le 27 octobre 1912, Le Stade Toulousain vient à Nantes pour étrenner son titre de Champion de France obtenu lors de la dernière saison où il n'a pas connu la défaite. On se rue sur les places, mais un banquet ministériel a requisitionné les chaises du Parc des Sports. Les spectateurs souhaitant être assis doivent louer une chaise chez M. BLOT ROCHARD au 34 rue du Calvaire moyennant un prix de 0.25 F. Le prix des places est fixé à 3 F. en première, 2 F. en 2eme et 1 F. en 3eme.[2]

[…] "Nantes était en fête. Nos compatriotes ont répondu à l'invitation du SNUC avec un empressement tout à leur honneur dans leur désir d'encourager les représentants de leurs couleurs. Toutes les places étaient noires de monde: aux tribunes la plupart des places étaient louées d'avance. Ce fut une des plus belles recettes connues de notre établissement sportif."[…]

Dans son complet veston, LEYSHON arbitre d'une main ferme cette rencontre très virile. La première mi-temps est sifflée sur un score de 3 à 0 suite à un bel essai de SAMAZEUILH.

Au retour des vestiaires, le Stade Toulousain revient avec d'autres intentions. Dès la reprise, il est acculé sur ses buts. Un pugilat menace de dégénérer en mêlée générale. Toulouse quitte le terrain pour revenir quelques minutes après.

Le jeu monte en intensité et en brutalité. Trop vigoureux, LACASSAGNE est prié de sortir du terrain. Puis c'est au tour  d'AVEJAN du Stade Toulousain d'être expulsé qui maltraite durement THIL tombé.

[…] "Nos visiteurs trouvent mauvaise cette juste severité et quittent le terrain. La deuxième mi-temps a duré trente minutes au lieu de quarante, sans périodes décisives. Le SNUC a l'avantage par trois points. Le Stade Toulousain a perdu la belle virginté dont il était fier.

 Il l'a perdu deux fois: d'abord en se voyant infliger3 points sans rien marquer, ensuite en quittant le terrain, s'avouant ainsi implicitement battu. Le mauvais vcaractère et la brutalité des Toulousains leur ont valu d'etre copieusement conspués par le public."[3]

L'arbitre M. LEYSHON fait un rapport relatant les incidents du match auprès de la commission centrale de l'U.S.F.S.A.

Après le Stade Toulousain et une victoire sur le terrain du Stade Rochelais, c'est l'Aviron Bayonnais  et ses virtuoses du ballon ovale qui vont ravir les aficionados nantais en ce 03 Novembre.

L'entraineur bayonnais LAFFITE reconnaissait sa défaite et terminait son interview:

"[…] Ce qui m'a le plus frappé à Nantes, c'est le jeu de votre demi-d'ouverture, Percy BUSH, un véritable artiste, et la magnifique installation que vous possédez: le Parc des Sports."[4]

Une idée est lancé par le journal Le Phare pour que le S.N.U.C. se dote d'un fétiche qui serait le porte-chance (que l'on appelle aujourdhui "mascotte") comme le font le Stade Toulousain ou le T.O.E.C.

L'équipe des vétérans se met en place:

"Le groupe des Vétérans du SNUC a connu, ce début de saison, un développement sans précédent. Devant les résultats acquis, les amateurs de rugby hygiénique qui compose ce groupe ont décidé de ne plus s’entraîner qu’entre eux.

Assez nombreux pour former deux équipes de 15 joueurs, ils commenceront des dimanche prochain l’entraînement avec leurs propres réserves. Dans ce but, tous les adhérents sont convoqués, Prairie de Mauves à 9 h ¼ précises. Prière d’apporter deux maillots.

Des défections pour des motifs passagers et personnels, pouvant réduire les équipes aux réunions hebdomadaires, les Vétérans ont décidé de recevoir encore quelques nouvelles adhésions, mais en tout petit nombre, cette fois. Passé un chiffre déterminé, il sera difficile de faire partie du groupe. Avis aux amateurs de sports hygiéniques qui désireraient s’y faire inscrire."[5]

Les grandes équipes se succèdent : Le Stade Tarbais, Biarritz Stade.

Après le match Nord-Sud du 01 décembre 1912 et, en vue du match retour au Stade Toulousain, Charles BRENNUS rassure son ami Pascal LAPORTE qui pense que la réception sudiste sera chaude :

"Le SNUC ira à Toulouse le 2 Février. L'USFSA va lui renvoyer ses 500 F.

-J'y serai, a dit BRENNUS, et j'aurai l'œil. A la première chiquenaude: Pan! Six mois de suspension.

-Soit, réponds le président du SNUC mais à une condition: c'est que RUTHERFORD arbitrera.

-Entendu !"[6]

Le journal le Phare donne régulièrement la plume à Percy BUSH qui délivre son esprit critique et constructif sur le jeu nantais mais aussi sur celui de ses co-équipiers, plein de bienveillance.

La fin de l'année approchant; la commission de rugby organise un beau match contre la célèbre équipe d'Oxford et un déplacement "réveillon foie gras" à l'Aviron Bayonnais et à Tarbes.

Continuant une tradition depuis quelques années, le S.N.U.C. reçoit la célèbre équipe de l'école d’Oxford le 25 décembre. Une nombreuse affluence environ, cinq à six mille personnes, a garni les tribunes du Parc des Sports.

Dans l’équipe d’Oxford, on note la présence de JACKSON qui est le fils du Président de la Rochelle et de PEARCE qui a évolué aussi à la Rochelle. Le S.N.U.C. sort vainqueur 9 à 4.

Les derniers matchs de l'année se concluent par deux défaites. Percy BUSH dans sa rubrique du Phare souligne à propos du match à Bayonne:

"Notre belle robe d’hermine est sérieusement salie de boue mais il faut dire que le compte de points ne représente pas du tout la physionomie du jeu….

[…]Il y a deux causes qui ont contribué à ce désastre: la première était que nous étions complètement éreintés par un voyage plus que pénible. Nous sommes partis de Nantes à dix heures samedi soir pour arriver à Bayonne vers midi le Dimanche. On n’a pas dormi dans le train, car nous n’avions pas de couchettes…. La deuxième, c’est que l’arbitre nous ne fut pas favorable…. "[7] 

En ce début de 1913, les chroniques du phare sont assez durs pour notre club:

"[…]Sans etre accusé de pessisimisme, on peut dire qu'ai lieu de subir une marche ascendante, l'équipe rétrograderait plutôt; ce n'est pas bien rassurant pour ses prochaines rencontres.[…]"[8]

Le 26 janvier 1913, le S.N.U.C. se déplace au S.C.U.F. sans Hélier TILH qui, la veille, honorait sa cinquième sélection contre l'Angleterre. Ce match de champion revient au S.C.U.F. par 11 à 3.

"[…] "L'équipe nantaise fut battue par suite de son manque de cohésion et, il faut le dire, parce qu'elle n'est pas mise au point.[…]"[9]

Le championnat de France ne commence que le 23 février 1913 et ne regroupe que 12 clubs.

Le S.N.U.C. Champion de l'Atlantique rencontre le champion de Touraine et de poitou: le Stade Poitevin. Le S.N.U.C. est champion de l’Atlantique sans avoir joué contre le Football Club Yonnais qui a déclaré forfait. Cette première confrontation permettait de juger la qualité de l’équipe première. Devant un public nombreux, malgré la température froide et le vent assez fort, le S.N.U.C. écrase le Stade Poitevin 46 à 0 et se qualifie pour le prochain tour.[10]

Le 16 mars 1913, les supporters du S.N.U.C. attend avec impatience le déplacement à Paris pour le quart de finale contre le S.C.U.F. Le déplacement se fait en train:

  • Départ le Samedi à 15 h 02 de Nantes pour arriver à Paris Orsay à 22 h 04
  • Retour le Lundi 17 à 21 h 10 arrivée à Nantes à 4 h 51.

De nombreux nantais avait fait le déplacement à Colombes pour voir leurs favoris. Malheureusement le S.N.U.C. s’incline de très peu 8 a 3. Le S.C.U.F. perdra en finale contre l’Aviron Bayonnais.

"Au sujet de l’arbitre, un incident s’était élevé entre le SNUC et son adversaire. Après avoir accepté puis récusé M. HUTCHINSON de Bordeaux et RUTHERFORD de Paris, le SCUF avait fait désigner par l’Union M. PONTENSON, de Montauban qui fut récusé à son tour par le SNUC. Finalement, les deux clubs intéressés se mirent d’accord à la dernière heure sur Allan MUHR."[11] 

L'équipe 3 disputait aussi un quart de finale contre le S.C.U.F.3. Elle perd son match 5 à 0. Le S.C.U.F.3 sera champion de France.

La saison se termine sans de véritables enjeu mais le club mettra un point d'honneur à gagner tous ses matchs. Le dernier match contre l'U.S. Bergeracoise au Parc des Sports le 28 avril 1913 est organisé au profit des blessés du Maroc et de la maison de la convalescence du soldat. Malgré le mauvais temps et pour cette noble cause un public nombreux avait fait le déplacement. Victoire du S.N.U.C. 6 à 0.

 

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Phare 30/09/1912

[2] Soit 11 €, 7 € et 3,50 € valeur 2023

[3] Le Phare 28/10/1912

[4] Le Phare 04/11/1912

[5] Le Phare 15/11/1912

[6] Le Phare 04/12/1912

[7] Le Phare 30/12/1912

[8] Le phare 14/01/1913

[9] Le Phare 28/01/1913

[10] Courrier demande de subvention 10/08/1912 AM Nantes

[11] Le Phare 17/03/1913

   

 
     
     
           
 
 
 

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