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Saison 1910-1911

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Les entraînements reprennent sur le terrain de la Prairie d’Amont sous les ordres de LAPORTE. 38 joueurs sont présents. Le S.N.U.C s’est encore renforcé cette saison.

L’équipe a fière allure ; un Américain : DE WARDENER, deux Gallois : GRIFFITHS et BUSH (International et capitaine du Pays de Galles), LAPORTE, LACASSAGNE, TILH et HOURDEBAIGT totalisant à eux quatre 16 titres de champion de France et 7 sélections en équipe nationale.

L’avenir de la saison 1910-1911 s’annonce sous des auspices favorables.

Deux autres joueurs rejoignent l’équipe en cours de saison : BOUNIN en demi de mêlée et PELLETIER DOISY qui fait son service militaire à Nantes.

Le 9 octobre, on ouvre la saison au vélodrome de Longchamp. Les Manceaux, sans fermer le jeu, essuient une sévère défaite (50 à 0). Le S.N.U.C a une très grosse équipe et le public nombreux, qui se pressaient autour du terrain, rêve de voir d’autres parties au vélodrome de Longchamp de la qualité de celle-ci.

Percy BUSH, le "magicien" devient l’idole des Nantais. Le match sera arbitré par M. LEYSHON en complet veston.

Le public est de plus en plus nombreux. Le club est amené à améliorer les installations du vélodrome, mais il devient trop petit pour accueillir la foule et les officiels qui se passionnent pour le rugby.

Le 30 octobre 1910, une des premières équipes françaises, le RACING CLUB de FRANCE qui affiche encore cette année ses prétentions pour le titre de Champion de France, rend visite au S.N.U.C. Les Nantais vont découvrir 14 internationaux répartis dans les deux équipes.

Devant une foule élégante et animée, estimée à plus de trois mille spectateurs, les deux équipes font match nul (11 à 11).

Les Parisiens ont été étonnés de la qualité des installations sportives et des progrès effectués par le S.N.U.C.

Malgré les frais énormes engagés pour la venue des Parisiens, le prix des places reste raisonnable : 2 F aux premières, 1 F aux secondes et 0, 50 F aux troisièmes.[1]

"Le confort, que les organisateurs ont dû apporter dans l’installation, sera pour beaucoup dans le succès de la saison d’hiver à Longchamp. Un plancher ajouré isolera les pieds des spectateurs d’un sol humide et pour les dames, on fera un service de briques chaudes, qui leur chauffera douillettement les pieds.

Quant à la pluie, si elle tombe, elle sera reçue par les toits et les bâches des tribunes."[2]

Le 6 novembre 1910, le championnat de l’Atlantique est lancé en recevant nos amis Rochelais. Percy BUSH emballe le match et le S.N.U.C remporte brillamment son premier match : 20 à 0.

Le club se développe et après sa troisième année, le journalisme du Phare note :

"L’équipe quatrième du S.N.U.C est en formation. Il y a plus de 20 joueurs qui ont demandé d’en faire partie. Si l’on songe que le S.N.U.C possède encore 2 équipes de vétérans, une équipe de minimes, une équipe d’association complète engagée dans les championnats et une deuxième en formation. On voit que c’est près de 150 footballeurs qui prennent au S.N.U.C chaque dimanche leurs ébats au grand air. Bien peu de clubs peuvent en dire autant en France et c’est avec un orgueil légitime que le S.N.U.C puisse considérer ce qu’il a fait pour le développement des sports à Nantes."[3]

Voulant voir les progrès de son équipe, Pascal LAPORTE conclut un match contre son ancienne équipe : le Stade Bordelais. Recevoir le club le plus titré de France est le gage de faire une bonne recette. On vient retenir sa place numérotée dans les tribunes, soit au siège social 34 quai de la Fosse, soit à la caisse du Café Continental.

Afin d’acheminer le public à Longchamp, un service de breaks entre la Place Royale et Longchamp est mis à la disposition du public. Un nouveau joueur est testé au talonnage, il s’agit de COLOMBANI. Le S.N.U.C s’incline 21 à 3. Il y a des progrès à faire

Le S.N.U.C voyage bien et va se mesurer au Racing Club de France, le 20 novembre. Plus de 7 000 personnes se pressaient sur le terrain de Colombes pour voir les provinciaux Nantais. La presse parisienne se félicite de voir qu’à Nantes une belle équipe existe et Frantz REICHEL, rédacteur en chef du Figaro affirme qu’à Nantes :

"Il y a non seulement des équipiers mais aussi une équipe."[4]

Après avoir reçu le Stade Toulousain et fait match nul, le 4 décembre 1910, le S.N.U.C se déplace à Bordeaux pour rencontrer l’ancien club cher à LAPORTE, LACASSAGNE, HOURDEBAIGHT et TILH La commission de rugby continue à chercher le meilleur " team" pour la saison. Elle se réjouit du retour au club de Charles HERVOCHE dont les études de médecine sont terminées.

Le record d’affluence de la saison (plus de 10 000 personnes) est battu à Bordeaux. Le public veut voir cette équipe qui fait parler d’elle sur les terrains et aussi dans les journaux. Toutefois une polémique lancée par un journaliste du "Sportsman" mettant en doute leur amateurisme dans un article la veille du match, irrite les trois étrangers du S.N.U.C : de WARDENER, GRIFFITHS et le fameux Percy BUSH. Ceux-ci décident de ne pas participer au match à titre de protestation. Pascal LAPORTE n’ayant que deux remplaçants sollicite l’excellent capitaine LEROU du S.A. Bordelais pour renforcer l’équipe du S.N.U.C.

La mi-temps est sifflée sur un score de parité de 3 à 3 (un essai de chaque côté). Les conditions d’avant match ont énervé le public et les joueurs. En deuxième temps après avoir encaissé deux autres essais, LACASSAGNE et HOURDEBAIGHT contestent la décision de l’arbitre sur le dernier essai. Irrités, ils décident de quitter le terrain et rentrent aux vestiaires sous les sifflets du public.

Le match se termine dans la confusion et à la limite de la régularité. Après ce match, le SBUC par l’intermédiaire de son président présentera ses excuses au capitaine Percy BUSH, ne cautionnera en aucun cas les propos tenus par Marc GIACARDY dans son journal et rendra un hommage à la loyauté de Percy BUSH qu’il considère comme un parfait sportsman et un amateur convaincu.

Le 18 décembre 1910, à la Rochelle, le S.N.U.C est victorieux du Stade Rochelais : 20 à 0.

L’équipe fait de plus en plus peur. Dans la Revue Plein Air, le journaliste parle ainsi du S.N.U.C :

"Parler, aujourd’hui du S.N.U.C, nous semble une nécessité, car il n’est certes pas à l’heure actuelle un club provincial qui fasse autant parler de lui.

C’est que le S.N.U.C fait en ce moment quantité de jaloux; on lui reproche toutes sortes de choses, on lui discute ses équipiers et l’on se refuse à admettre qu’un presque nouveau venu aux sports athlétiques ait l’audace d’ainsi imposer aux foules admiratrices d’exploits sportifs.

À la vérité, le S.N.U.C compte pourtant déjà quatre années d’existence et s’il est vrai qu’il fut fondé, en 1907, sous l'impulsion de l’excellent Pascal LAPORTE, une des gloires bordelaises, il n’est pas moins vrai que LAPORTE n’aurait pu suffire à assurer la rapide prospérité du club nouveau, né d’ailleurs d’une fusion du S.C.U.N et du R.C.B.I.C.

Il s’est trouvé aussi que l’ami LAPORTE a rencontré sur son chemin en M. ELUERE, grand sportsman devant l’Éternel, un président comme il est rarement trouvé d’en donner. Convaincu de l’excellence des sports athlétiques et fanatique de rugby, M. ELUERE n’a pas hésité à aider de tous ses moyens Pascal LAPORTE à faire du nouveau S.N.U.C un digne rival du Stade Bordelais, du Stade Français, du Racing Club de France et du Sporting Club Universitaire.

Pour cela, et c’est justement ce qu’on reproche le plus aux dirigeants du Stade Nantais, il a bien fallu faire appel à quelques joueurs fameux, capables d’éduquer soigneusement les jeunes athlètes nantais. C’est ainsi que M. ELUERE, gros industriel nantais, n’hésita pas à fournir d’enviables situations au fameux anglais PERCY BUSH, ancien joueur et capitaine du Pays de Galles, à un autre anglais réputé, GRIFFITHS, ex-joueur de Newport ainsi qu’aux bons spécialistes bordelais HOURDEBAIGHT et LACASSAGNE, lesquels apportèrent ainsi au nouveau quinze les principaux éléments de succès futurs.

Nous ne voulons pas croire que la chose soit condamnable au point que d’aucuns l’assurent. Ce qu’on fait M. ELUERE et Pascal LAPORTE – ils l’ont fait pour le plus grand bien du sport – a été fait bien avant eux par plusieurs de nos clubs et non des moindres. À quoi bon alors tant s’alarmer, et pourquoi ne pas laisser en paix la région nantaise, jusqu’ici plutôt délaissée en matière sportive, profiter autant qu’elle le doit de la présence de ces gaillards valeureux mieux que qualifiés pour faire sa complète éducation physique. L.M."

Le 15 janvier1911, Le S.N.U.C, privé de LACASSAGNE revient de Paris avec une superbe victoire 16 à 15 sur un terrain gelé. Ils étaient partis de Nantes à 6 heures et arrivèrent à Paris à 12 h. La partie arbitrée par Frantz REICHEL a été à la hauteur de la réputation des Nantais et de son formidable capitaine qui a encore ébloui le match de son immense talent sur le terrain de Colombes.

Fin Janvier 1911, le S.N.U.C rend visite au Stade Toulousain. Partis, le samedi soir à dix heures, les Nantais arrivent à midi à Toulouse. C’était pour eux, comme on le voit, un sérieux handicap. Malgré cela, ils ont fait une excellente impression sur les 8 000 personnes présentes au terrain des Ponts-jumeaux.

Il manquait à Nantes HOURDEBAIGHT et LACASSAGNE. Le S.N.U.C concède le match nul 0 à 0.

Le S.N.U.C souhaitait retrouver le LONDON’S HOSPITAL, cette excellente équipe de rugby anglaise qui avait donné une leçon de rugby à Noël 1909. Les efforts de Pascal LAPORTE portent ses fruits et le 5 février, le S.N.U.C remporte brillamment ce match 28 à 16. Le journal "le Phare" du 07/02/1911 signale qu’il n’a jamais eu autant de monde au vélodrome pour voir un match de rugby. La recette a battu les records, car plus de 6 000 personnes avaient franchi l’entrée du stade. On remarque de plus en plus de dames au bras de leur mari qui viennent découvrir ce sport viril.

En lever de rideau un match de minimes opposait le S.N.U.C à l’équipe du Lycée.

Ce match est suivi d’un grand banquet au salon Mauduit où le président ELUERE reçoit ses invités dont le premier est M. BELLAMY, maire de Nantes que l’on voit de plus en plus dans les tribunes de Longchamp.

Le 12 février 1911, en battant l’U.S.Cognac, le S.N.U.C est champion de l’Atlantique pour la saison 1910-1911. C’est la consécration de tous les efforts des dirigeants et de Pascal LAPORTE. La victoire est d’autant plus belle que le S.N.U.C était handicapé par les blessures de LEGENDRE blessé en début de partie et AUBRY victime d’une entorse.

En battant Rochefort, l’équipe 3 est aussi championne de l’Atlantique.

Le 5 mars 1911, le S.N.U.C est qualifié pour les quarts de finale du Championne de France. Ayant classé ses deux équipes pour les demi-finales, il se trouve confronté à son grand rival le SBUC, club cher à Pascal LAPORTE.

Les joueurs sont réunis le jeudi pour un entraînement à la Prairie d’Amont de 1 heure à 4 heures et le jeudi soir, au siège de la Société,34, rue de la Fosse, à 8 h 1//4, pour la théorie.

De nombreux supporters ont souhaité faire le déplacement avec leurs protégés. Aussi un déplacement en train est programmé. Le prix des places est de 6 F. 50 pour ceux qui voyagent en troisièmes, 9 F. 50 pour les secondes et 12 F. 50 pour les premières.

Le Stade Bordelais, avec son passé sportif et son équipe actuelle, part largement favori. Toutefois devant les résultats du S.N.U.C, cette demi-finale est une finale pour un des membres influents de l’USFSA.

" Nous venons de voir se disputer la finale du Championnat de France, car les deux équipes qui étaient en présence sont à l’heure actuelle celles qui ont les meilleurs éléments. "[5]

L’arbitre M. MEYER donne le coup d’envoi qui échoit aux Nantais.

La mi-temps est sifflée à l’avantage du SBUC sur la marque de 5 à 0. Percy BUSH, à la baguette, se démène comme un beau diable et se fait applaudir sur chacun de ses longs coups de pied par les 15 000 spectateurs présents. Les Nantais sont déboussolés après avoir encaissé deux autres essais entachés d’irrégularités non sifflées par l’arbitre. DELMAS réduit bien la marque pour le SNUC, mais la victoire n’échappe pas à Bordeaux après avoir inscrit un dernier essai. Les Nantais, battus en mêlée, avaient trouvé une solution originale en mettant quatre premières lignes et trois secondes lignes, ANCELIN glissant en trois quarts et GRIFFITHS se plaçant en "Winger" (ailier).

Le S.N.U.C ne pourra offrir une dernière finale à Pascal LAPORTE qui a 35 ans disputera sa dernière saison en équipe première.

Le SBUC vainqueur de la finale de province contre le F.C. de LYON jouera la finale contre le SCUF qu’il battra par 14 à 0. Le S.N.U.C n’avait pas à rougir de son élimination.

Le 02 avril 1911, le S.N.U.C rencontre une sélection bordelaise. HERVOCHE blessé quitte ses camarades en deuxième mi-temps et le S.N.U.C termine le match à 14.

À noter dans ce match, qu’après avoir marqué un essai transformé d’ANCELIN et accordé par l’arbitre, le capitaine du S.N.U.C Percy BUSH a refusé l’essai sous prétexte que les Bordelais s’étaient arrêtés de jouer parce qu’ils croyaient un des leurs touché. Belle sportivité.

Pour développer certainement les recettes et attirer le maximum de spectateurs au stade, les dirigeants du S.N.U.C et un mécène décident d’offrir, sous forme de loterie, une maison à un spectateur du dernier match du 23 avril 1911.

Ce jour-là, il sera remis des billets de loterie qui seront échangés contre les billets d’entrée des matchs disputés en avril à raison de 3 par billets de première, deux par seconde et un par troisième.

La maison à gagner est construite par la Société ALLUR Bd Victor Hugo à Nantes dont le président de la société est aussi le président du S.N.U.C. : Louis ELUERE et l’heureux propriétaire aura sa future maison dans le quartier de la route de Rennes, chemin des Fraises qui sera appelé " Ker Sport ".

Le tirage au sort a eu lieu au moment du match contre le Sport Athlétique Bordelais. C’est le numéro 943 qui est sorti. L’heureux propriétaire du billet traverse la pelouse sous les acclamations de la foule qui était venue pour le match mais aussi pour cette loterie. Spectateur des secondes, M. BERGIER est le gagnant et heureux de l’aubaine offre gracieusement le champagne à l’ensemble des joueurs.

Afin de donner une belle fin de saison et attirer un nombreux public au vélodrome, le S.N.U.C. reçoit de belles équipes dans le mois d’avril. Après la sélection bordelaise, c’est le Sporting Club de Vaugirard, révélation de la saison 1910-1911, qui rend visite au S.N.U.C. On en profite pour tester de nouveaux joueurs: ESSARD en trois quarts, MICHAUX à la mêlée, PELLETIER D’OISY en pilier et le junior Alfred ELUERE en deuxième ligne, fils du président.

Après avoir reçu les London’s Hospital, le S.N.U.C reçoit les OLD LEYSIANS qui sont les anciens équipiers de l’école de Cambridge. Le quinze Anglais est composé de trois internationaux et de huit joueurs de comté.

Devant un nombreux public de plus en plus connaisseur, le S.N.U.C. et OLD LEYSIANS font match nul. Le match se termina par un banquet au salon Mauduit rue Arsène Leloup.

Lors du banquet, Louis ELUERE signale à tous les convives que le S.N.U.C sera dans ses "meubles" bientôt dans une superbe propriété de 1,5 hectares.

Le S.N.U.C clôture sa saison à Longchamp en recevant ses amis bordelais du S.A.Bordelais. Bien que le S.N.U.C ne soit pas au complet et vu la fin de saison, les remplaçants s’en sont donné à cœur joie sous la directive de leur capitaine Percy BUSH et devant la foule des grands jours et termine sur une belle victoire (42 à 0).

     
   
 

 

 

 

 

   

 

   

[1] Valeur 2023: 9 €, 4,50 € et 2,25 €

[2] Le Phare 30/10/1910

[3] Le Phare 04/11/1910

[4] Le Figaro 22/11/1910

[5] Le Phare 07/03/1911

   

 
     
     
           
 
 
 

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