Sous la présidence de Charles BERNARD, l’assemblée générale du S.N.U.C. a lieu dans la salle de réunion de Beauséjour, le 4 octobre 1908.
Le travail du comité pour la dernière saison a été :
- D’établir des statuts
- Avoir un terrain réglementaire et bien aménagé, celui de Beauséjour n’ayant pas les dimensions voulues et n’étant pas installé de façon convenable pour faire recettes.
- Offrir à ses membres et aux spectateurs une série de belles réunions, propres à intéresser le public, et par suite de la qualité des équipes engagées à entraîner plus sérieusement ses joueurs et remédier aussi dans la mesure du possible aux difficultés de recrutement si grandes dans une région où les sports athlétiques sont presque inconnus et où le SNUC en est le seul représentant.
Les statuts sont déposés et le terrain trouvé: c’est le vélodrome de Longchamp, transformé et reconnu réglementaire par l’USFSA.
Il fallut drainer, aplanir, rapporter de la terre, semer plusieurs fois du gazon. La rénovation du vélodrome de Longchamp devient une des plus belles installations sportives de la région et rivalise avec les meilleures françaises.
Le S.N.U.C. compte 100 membres actifs et 80 membres honoraires.
M. Charles BERNARD, pris par ses occupations professionnelles, ne peut plus prendre une part suffisamment active dans la direction du club et se voit dans l’obligation de ne pas se représenter.
Il est nommé Président d’honneur.
Le président n’est pas élu tout de suite.
MM. VIDAL, LAPORTE et PIONNEAU sont élus vice-présidents. L’assemblée procède ensuite à l’élection des membres des diverses commissions régissantes les sports pratiqués par la société : rugby, association, tennis, courses à pied et natation.
Les prix d’entraînement au rugby distribués aux personnes les plus assidues sont :
- Une médaille d’argent à Pascal LAPORTE
- Une médaille de bronze à M. CHEVALLIER
- Une médaille de bronze à M. GAUTIER Maurice.
Les championnats de l’Atlantique sont réparties dans deux poules:
- Une section nord comprenant le Stade Rochelais, Le F.C. Yonnais et le S.N.U.C.
- Une section sud comprenant l’U.S. Cognac, le S.A. Rochefort et l’E.S. Saintes
Le S.N.U.C. engage trois équipes.
Le 20 septembre 1908, Pascal LAPORTE réunit une vingtaine de joueurs pour débuter les entrainements qu’il encadre. De nouvelles recrues compensent les pertes subies liés aux départs au régiment parmi eux : LAMOUREUX, FERRAND, ARMAUSIN, SABATIER, NOBLET et COURAUD.
Le 1 novembre 1908, pour la première fois, la célèbre équipe du S.C.U.F. dont le capitaine est Frantz REICHEL se produit sur le terrain de Longchamp. Le S.C.U.F. s’impose 9 à 5 :
"Aussi l’affluence des spectateurs était-elle considérable ; et non seulement le public était nombreux mais encore il était d’élite avec la présence de M. GUISTHAU, maire de notre ville, venu avec deux adjoints, applaudir les joueurs.
[…] Après une très jolie série de passes, suite d’une touche irrégulière, Nantes marque un essai, qui fut accordé par l’arbitre, mais que LAPORTE, capitaine du SNUC, refusa très sportivement, trop à notre avis."[1]
Très attendu, un match contre le Stade Français Champion de France doit se disputer le 6 décembre 1908 au vélodrome de Longchamp. Un nombreux public attend cet événement mais à la dernière minute l’équipe du Stade Français par un télégramme informe les Nantais qu’ils ont ratés leur train.
"Le Stade n’était pas là ! Le Stade Champion de France et de désinvolture avait manqué le train et à tous ses engagements. »[2]
Le bulletin officiel du Stade Français relate ce fameux événement.
"Un très regrettable incident s’est produit samedi dernier, incident qui peut avoir pour nous les suites les plus fâcheuses si l’on considère qu’il risque de compromettre nos relations avec un club ami, dirigé par de vieux stadistes, et que nous pouvons être entraînés à payer à titre d’indemnité une somme assez considérable.
Une équipe devait, on le sait, se rendre à Nantes pour rencontrer le Stade Nantais dirigé par nos camarades Bernard et Léonardy. Le rendez-vous avait été pris à la gare d’Orsay, mais par suite de plusieurs circonstances, notamment le retard de plusieurs équipiers, le billet ne put être établi en temps voulu et le train fut manqué. Ce n’est pas le moment de rechercher les responsabilités, d’autant qu’elles ne paraissent pas devoir être imputées à ceux qui avaient mission de diriger l’équipe ; mais constatons que si les équipiers, après avoir donné leur acceptation, apportaient un peu plus d’énergie au moment de l’exécution, un incident de ce genre ne saurait jamais se produire.
Nantes avait fait depuis huit jours des préparatifs pour nous recevoir ; des frais avaient été engagés et le public nantais, auprès duquel on espérait frapper un grand coup, était sur le terrain. On s’imaginera facilement l’effet déplorable causé par le forfait du Stade et nous en avons exprimé tous nos regrets au Stade Nantais.
Appliquons nous donc, par une organisation meilleure du côte des dirigeants, par une bonne volonté et une discipline plus grandes du côté des joueurs, à éviter coûte que coûte le retour d’un incident de cette nature ; le bon renom du Stade ne tarderait pas, si l’on récidivait, à être irrémédiablement compromis, et nous aurons fort à faire pour reprendre dans la région nantaise la situation morale que nous y occupions ; il faut avoir le courage de le dire.
Nous voulons encore compter sur le dévouement et l’amitié de nos camarades de là-bas pour pallier autant que faire se pourra, les néfastes conséquences de cette déplorable journée."[3]
Le 27 décembre 1908, le S.N.U.C rencontre le Stade Rochelais pour le titre de Champion d’Atlantique section NORD et est battu 8 à 6 mais gagne sur tapis vert.
"Le Stade Rochelais, voulant s’assurer la victoire dans ce match retour, s’était assuré le concours d’excellents joueurs anglais, dont un est une étoile du pays de Galles. Malheureusement, ces joueurs ne remplissaient pas les conditions requises pour les championnats et une réclamation en règle présentée par le SNUC assurait le gain du match avant d’être joué. C’est une bonne leçon pour ceux qui veulent s’assurer la victoire à force d’argent, brisant ainsi, par des moyens antisportifs, les efforts de leurs concurrents.[4]"
A noter que ce fameux gallois GRIFFITHS sera nantais pour la saison 1910-1911.
Le 7 février 1909 en batttant U.S. TOURS 8 à 0, le SNUC gagne pour la première fois la Coupe de la Loire.
Le Stade Français, champion de France 1908, après sa bevue du 06/12/1908 se déplace à Nantes devant une foule imposante. Les Parisiens sont au complet avec les internationaux MACLOS et DE JOUVENCEL.
L’équipe du SNUC pour ce match est renforcée par MERGAULT qui revient de Londres où il a fait une brillante saison et AUGUSTE, un trois quart très adroit qui est en passe de devenir un des joueurs le plus populaire.
"Une foule énorme attirée par l’intérêt exceptionnel qui s’attachait au match annoncé et encouragé par cette température exquise se pressait dans l’enceinte des tribunes et aux places populaires. Le Stade Nantais a vraiment triomphé devant une des plus brillantes assistances qu’on ait jamais vues à Longchamp, de mémoire de sportsman.
Les tribunes offraient un coup d’œil plein de charme, et par ce premier beau jour, les femmes paraissaient – si possible - encore plus jolies, les toilettes plus élégantes.
Au point de vue technique, la réunion a été réussie au-delà de toute espérance. Le souvenir des réunions passées s’effacera devant l’intérêt passionnant provoqué par la partie d’hier, qui est comme l’apothéose d’une saison particulièrement brillante.[5]"
La commission centrale de rugby de France a décidé de faire disputer cette année une coupe à laquelle prend part une équipe de chaque région formée d’éléments pris en dehors du club champion.
La sélection de l’Atlantique est opposée à la sélection des Pyrénées à Bordeaux sur le terrain du SBUC en demi-finale car peu de comités ont souhaité monter une équipe.
La sélection atlantique est la suivante en maillot bleu :
COUMES (SNUC)
De la CHAUSSEE (Saintes), ANCELIN (SNUC), AUGUSTE (SNUC), JACKSON (La Rochelle)
CARTRON (Rochefort), HUREAU (SNUC)
FOUR, GUILHEM, THOMAS, GAIGNEUR, AUZANET, JACK, LAPORTE (Capitaine) tous du SNUC, TEXIER (La Rochelle)
Soient onze Snucistes sur quinze joueurs.
La sélection de l’Atlantique gagne 8 à 5. La finale de cette épreuve devait se jouer à Colombes entre les deux équipes de l’Atlantique et de la Bourgogne, mais cette dernière ayant déclaré forfait, c’est l’Atlantique qui gagne le trophée.